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Science - Page 4

  • L’expérience insolite d’un cachet effervescent dans de l’eau en apesanteur

    Que se passe-t-il lorsque l’on jette un cachet effervescent dans de l’eau en apesanteur ? C’est l’expérience insolite à laquelle se sont livrés les astronautes de l’ISS.

    La Station Spatial Internationale est un véritable laboratoire volant. Et qui dit laboratoire, dit expériences. Grâce à leur caméra 6K (résolution de 6144 x 3160 pixels), nos astronautes ont pu observer la réaction d’un cachet effervescent dans une bulle en apesanteur. Rassurez-vous, ce n’est pas pour cette seule expérience que les astronautes ont été équipés d’un appareil aussi haut de gamme.

    Premièrement, l’usage est scientifique. En effet, cette caméra très haute résolution permettra aux astronautes d’observer des détails jusqu’alors imperceptibles et donc, de mieux analyser les résultats des expériences conduites sur place. À bord de l’ISS, les chercheurs conduisent en effet quotidiennement de nombreuses expériences, comme l’analyse des effets de l’apesanteur sur les mécanismes biologiques, ou sur les effets de l’exposition de matériaux ou d’organismes vivants au rayonnement spatial.

    L’usage est également " pratique ". Évidemment, avec de telles images, il est plus facile pour l’équipage de surveiller ce qui se passe et d’intervenir si besoin lors de manœuvres techniques. Mais lorsque l’on a un tel outil entre les mains, pourquoi ne pas s’en servir également pour nous émerveiller ?

    En témoigne cette vidéo mise en ligne le 27 juillet 2015, qui met en scène Terry Virts (qui a quitté depuis l’ISS) insérer un cachet effervescent dans une bulle d’eau qui flotte en apesanteur. Comme on peut le constater, la pastille réagit comme sur terre en dégageant une grande quantité de bulles de CO2. Rien de nouveau sous le soleil donc, mais de belles images en perspectives :

    Allez voir la vidéo

    http://sciencepost.fr/2015/07/lexperience-insolite-dun-cachet-effervescent-de-leau-apesanteur/

  • T'a de beaux yeux, tu sais.....

    Les personnes aux yeux bleus ont tendance à être plus alcooliques

    Avez-vous les yeux clairs ou foncés? S'ils sont clairs, cela pourrait bien refléter une dépendance à l'alcool, selon une étude américaine.

    La couleur des yeux peut être le miroir... des addictions. Des généticiens de l'université du Vermont, aux Etats-Unis, ont mis en évidence un lien entre les yeux clairs et un penchant pour l'alcool. Pour observer cette relation, les chercheurs ont examiné le profil génétique de 1263 personnes qui étaient enregistrées dans une base de données comprenant des personnes alcooliques ou toxicomanes. Leur étude conclue que les personnes aux yeux clairs, bleus, verts ou gris, ont plus de risque de développer une addiction à l'alcool.

    Comment expliquer cette association? C'est là que l'étude pèche un peu. Le professeur en microbiologie Dawei Li et son équipe bottent en touche quand il s'agit de proposer une explication. Certains feront encore les gros yeux en lisant ces conclusions un peu floues. La clé se trouve sûrement dans l'une des nombreuses combinaisons génétiques responsables de la couleur de l'iris.

     

    Les yeux, un reflet de l'état de santé

    Le lien entre la couleur des yeux et la santé préoccupe les chercheurs. Avant ceux du Vermont, des universitaires de Pittsburgh, toujours aux Etats-Unis, ont suggéré les femmes caucasiennes aux yeux clairs (bleus ou verts) tolèrent mieux la douleur et sont moins sujettes au stress que les femmes aux yeux foncés. Une autre idée tout aussi troublante nous était venue de chercheurs Italiens arguant que les yeux bleus prédisposeraient au risque de diabète de type 1 et à des problèmes d'audition.

    Avez-vous les yeux bleus ou marron? Cette question à première vue anodine donnerait plusieurs indices sur votre niveau d'anxiété ou sur votre risque de diabète, selon des chercheurs de l'université de Pittsburgh. Ce que la couleur des yeux révèle de votre santé

    On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme. Il semblerait qu'on puisse aussi y lire le niveau de stress de quelqu'un ou sa sensibilité à la douleur. Alors que la relation entre les yeux et la santé fascine et intrigue les chercheurs depuis de nombreuses années, l'université de Pittsburgh publie une étude étonnante sur le sujet. Selon eux, les femmes caucasiennes aux yeux clairs (bleus ou verts) tolèrent mieux la douleur et souffrent moins du stress que les femmes aux yeux foncés.

    L'étude de 58 femmes enceintes a laissé entrevoir des différences surprenantes suivant la couleur des yeux. Ainsi les participantes aux yeux clairs ont éprouvé moins de douleur à l'accouchement que les autres. Elles auraient aussi été moins anxieuses, moins déprimées et moins sujettes aux pensées négatives que les femmes aux yeux foncés, observe l'étude.

    Sans donner l'origine exacte de cette différence, le Dr Inna Belfer, de l'université de Pittsburgh suggère que la raison serait à chercher dans les gènes. Des marqueurs génétiques associés à la couleur des yeux, bleue ou marron par exemple, seraient déterminants pour la santé. L'étude indique par exemple que des gènes liés à la mélanine et responsables de la couleur foncée prédisposeraient par exemple à une plus grande sensibilité à la douleur. La mélanine étant associée au fonctionnement du cerveau, elle expliquerait pourquoi le temps de réaction est amélioré chez les personnes aux yeux foncés que chez les yeux bleus. Les premiers seraient plus doués au Frisbee ou au tennis que les seconds.

    Yeux bleus = plus de diabète ?

    Une précédente étude italienne a suggéré que les yeux bleus augmentaient le risque de diabète de type 1 mais aussi à des problèmes d'audition.

     

  • Un véritable casse-tête!

    Un nouveau problème de mathématiques donne des sueurs froides aux plus érudits.

    Voici l’exercice, ou plutôt le casse-tête, qu’un professeur de mathématiques vietnamien a donné à ses élèves de CE2 il y a quelques jours.

    Même certains enseignants en mathématiques pourraient se retrouver bloqués. L’exercice de mathématiques proposé par cet enseignant vietnamien a donné du fil à retordre à bon nombre de matheux. Et pour cause, le prof de cette école primaire de Bao Loc, au Vietnam, a admis que “l’exercice est difficile même pour des adultes bons en maths. Il sera donc difficile pour des élèves de CE2 et encore plus pour ceux des petits villages de montagne“. Même si le Vietnam est classé 17e en mathématiques au classement Pisa international, qui compare le niveau des élèves dans 65 pays, lorsqu’ils ont 15 ans, dans les principales matières. La France est 25ème pour les maths.

    Sachez qu’il existe 362 880 combinaisons possibles pour disposer les chiffres de 1 à 9 dans les cases vides! Qui saura relever le défi?

    Pas moi! je relève pas le défi! j'en ai bien d'autres!!!

     

    lexercice-de-ce2-qui-irrite-la-planete.jpg

  • D'autres infos sur le MIRACLE DES MIRACLES

    Mande pardon à ceux qui n'ont pas de maladies auto-imunes ni personne de leur entourage (quelle chance vous avez!) mais, celles et ceux concernées seront content-es de ces infos supplémentaires....

     

    Je peux vous dire que la recherche que nous avons en Belgique n’a à rougir de personne". L’auteur de ces propos, c’est Christian Homsy, patron de Celyad (ex-Cardio3 BioSciences), spécialiste de la thérapie cellulaire pour le cœur et le cancer. L’une de nos fiertés nationales, parmi ce qui se fait de mieux dans le domaine de la santé en Belgique. L’homme arpente la planète, dévore le marché américain, lorgne ses investisseurs. La comparaison avec les Etats-Unis est féroce, et pourtant, malgré tout, la Belgique est et reste "de très haute qualité".

    Cet article et les exemples qu'il contient en sont les meilleures preuves. Derrière le paravent des Cardio3, IBA, Mithra,…, un terroir continue à se développer. De jeunes espoirs belges émergent. Et ils écrivent une nouvelle et passionnante histoire de la santé. OncoDNA, à Gosselies, est capable de fournir le diagnostic et le traitement personnalisé d’un cancer sur simple présentation d’une biopsie du patient. Novadip génère des greffes osseuses au départ d’une ponction dans la graisse abdominale. Le Professeur Pierre Vanderhaeghen crée un cortex cérébral "en boîte" et lance un nouveau courant de recherche dans les zones obscures du cerveau.

    Tous les exemples présentés ici, et bien d’autres encore, montrent combien nos chercheurs excellent dans leur combat contre les maladies de notre siècle.

    Jean-Marie Saint-Remy précise: trois injections suffisent. Trois coups avant un lever de rideau. Changement de décor. Le cercle vicieux est transformé en cercle vertueux, le processus inflammatoire est enrayé, une phase de récupération s’enclenche. Le visage de Saint-Remy s’illumine, il est formel: "Le patient est sûr de pouvoir récupérer ses fonctions altérées! Du moins en partie."

    Cette thérapie cellulaire, dite autologue, consiste en une prise de sang pour prélever des cellules sanguines du patient. En culture, l’équipe médicale effectue son opération de désinformation. Quatre stimulations permettent d’obtenir une sélection homogène de cellules à activité thérapeutique. Une fois que les lymphocytes T, porteurs du message imposé par le code CXXC, sont transformés en tueurs de messagers, ils sont réinjectés et le miracle s’accomplit.

    Il faut compter deux mois environ, entre la prise de sang et la réinjection. Dont 24 h de test et 4 à 6 semaines de mise en culture. Le schéma a été validé, standardisé, s’appuyant sur un modèle animal de thérapie cellulaire. Quelques souris ont été induites en maladie, un minimum, mais avec des protocoles qui miment, au maximum, le modèle humain.

    Le premier patient, qui aujourd’hui se prête à l’essai clinique, a été recruté en janvier et recevra l’injection en juin, à Bruxelles, aux cliniques Saint-Luc. D’autres patients seront recrutés entre-temps dans les trois hôpitaux belges avec lesquels ImCyse collabore : Saint-Luc (UCL), Sart-Tilman (ULg), Gasthuisberg (KUL). Pour suivre le même protocole et confirmer les données.

    L’horizon? Fin 2016, si tout va bien, les résultats complets de cette première étude seront connus. La population visée en première instance? Les patients victimes de la forme récurrente de la maladie, chez qui la sclérose n’a pas encore trop lourdement affecté l’organisme.

    Une fois le principe acquis, le développement complet prendra encore plusieurs années. La question qui se posera à ImCyse sera celle de l’échelle, du déploiement d’une technique désormais éprouvée. Le professeur évoque des campagnes de vaccination directe auprès de populations à risques, dont il reste à définir le profil (hérédité, environnement…).

    Développement

    Jean-Marie Saint-Remy conclut: "ImCyse est une plateforme technologique, pas un nouvel emballage pour une babelutte!" C’est-à-dire un vivier de solutions. Et la technique qu’il est en train de valider pour la sclérose en plaques vaut pour d’autres maladies auto-immunitaires. Au premier rang desquelles… le diabète insulino-dépendant.

    Effectivement, on imagine la pression. L’enjeu de l’essai clinique en cours est considérable. "Il s’agit d’une technologie de rupture, révolutionnaire, et nous avons l’ambition de la développer dans de nombreux domaines", nous glisse Pierre Vandepapelière, CEO d’ImCyse.

    Une porte s’ouvre. Les investisseurs commencent à s’y presser: Meusinvest, Biogenosis… Un premier plan d’investissements a été lancé en 2012. Après la Flandre – ImCyse est devenue spin-off de la KUL en 2011, six mois après sa création –, la Région wallonne est venue la soutenir et l’Europe lui a accordé un gros subside pour son projet dans le diabète. "Le but est d’arriver à guérir ces maladies sévères, on a le potentiel. ImCyse peut devenir un leader mondial de l’immunothérapie."

     

  • LE MIRACLE DES MIRACLES... si vous souffrez de sclérose en plaques et autres maladies auto-imunes...

    La sclérose en plaques: à la veille du miracle

    L’essai clinique est sur le point de débuter. En juin. Un seul pa­tient. L’enjeu est énorme. Une maladie réputée incurable pourrait être soignée. Et un vaccin serait possible. Le professeur Jean-Marie Saint-Remy, fondateur de la spinoff ImCyse, est à la veille d’une consécration. Il aura bien­tôt vaincu la sclérose en plaques.

    Un premier patient, pour un essai clinique aussi crucial qu’une thérapie qui guérirait définitivement la sclérose en plaques, ça paraît peu. Mais le défi est gigantesque, et ne peut attendre l’arrivée des futurs patients annoncés.

    On imagine la pression. D’abord pour le patient (ou la patiente) en question, qui n’a pas souhaité livrer son témoignage ici. À quoi bon s’exposer mainte­nant dans la presse? Aussi prometteuse que soit l’expérience, il n’y a pas encore à se vanter d’une victoire, avant qu’ait eu lieu le combat. Mieux vaut arriver avec la bonne nouvelle d’une réussite, d’une guérison!

    La première injection du traitement proprement dit aura lieu dans moins d’un mois, en juin. L’heure est à la concentration, aux préparatifs finaux, à la prière…

    Et on imagine aussi la pression pour le corps médical qui l’entoure, le médecin de ce (cette) patient(e), le profes­seur Vincent Van Pesch, neurologue aux cliniques universitaires SaintLuc. Et sur­tout pour un autre professeur, Jean-Marie Saint-Remy, celui par qui tout est devenu possible, l’homme de science qui a mis la thérapie au point, avec son équipe d’une pe­tite quinzaine de cher­cheurs. Nous le retro­uvons au bio-incubateur de la KUL, dans les locaux d’Im­Cyse, la société qu’il a fondée en juillet 2010. Im­Cyse est aussi installé au Giga du Sart Tilman à Liège. Wal­lo­nie, Flandre, Bruxelles, … les trois régions sont im­pli­quées.

    L’enthousiasme et l’intensité du moment, c’est dans les yeux de Jean-Ma­rie Saint-Remy que nous les lisons aujourd’hui. Le professeur se sait à un doigt d’une réussite immense. Sa thérapie est révolutionnaire, au sens où l’approche est différente, un peu à la manière de l’œuf de Colomb. Le doc­teur SaintRemy n’a pas aménagé ou transformé des outils existants, qui font très bien ce qu’ils ont à faire, dans les limites étroites de leur périmètre. Non, il en a inventé d’autres, d’une autre nature, dans une autre dimension stratégique. Et sa trouvaille lui a permis d’envisager de guérir, d’éliminer définitivement le facteur de maladie, là où l’état actuel de la médecine permet seulement de gérer des symptômes, avec le secours de médications dont les effets secondaires finissent par faire plus de mal que de bien. (Vi, suis au courant!)

    Ce que la plate­forme technologique d’Im­Cyse met en œuvre représente un espoir de se débarrasser de la sclérose en plaques, mais aussi d’autres maladies auto-immunitaires. Non seulement d’en guérir, mais aussi de s’en prémunir, car la technique d’Im­Cyse ouvre aussi la voie à des campagnes de vaccination. "Les traitements classiques de la sclérose en plaques, à base de corticostéroïdes, d’an­ticorps monoclonaux, de molécules chimiques, ne sont jamais qu’un mauvais compromis entre la prise d’un maximum de médicaments, pour un effet maximum, et un minimum d’effets secondaires indésirables", explique Jean-Marie Saint-Remy. Dépasser la logique du mauvais compromis rendra possible l’impossible.

    Depuis en 1996, quelques temps après la maladie auto-immune de ma fille et avec les recherches difficiles sur un internet qui ramait comme vous ne pouvez imaginer, sans moteur de recherches (et oui), il y avait si peu de sites (la France était en retard!), j'ai compris que les maladies inflammatoires étaient tellement nombreuses et différentes que le jour où un scientifique trouvait le moyen de supprimer cette réaction auto-immune inflammatoire, j'expliquais autour de moi que, ce jour-là, la sécurité sociale française ne serait plus jamais en faillite!

    Et, nous y voila presque! Croisons les doigts comme m'a dit mon amie médecin, ce serait génial si c'était possible!

     

  • Youpie, on sentira tous bon!

    Le monde est sur le point de changer. Demain, lorsque votre voisin de TGV arrivera en courant et en sueur, il n'embaumera peut-être plus le wagon entier avec son odeur de transpiration lorsqu'il lèvera les bras pour ranger sa veste au-dessus de son siège. Ce n'est pas la Convention de Genève qui s'attaque à ces agressions olfactives, mais plutôt une équipe de chercheurs de la Queen's University de Belfast (Irlande du Nord). Les trois compères ont découvert une formule de "liquide ionique parfumé", qui s'active au contact de l'humidité, et donc de la sueur.

    Outre l'action salvatrice du parfum, les chercheurs ont ajouté à leur formule des sels qui peuvent aspirer la transpiration et la rendre inodore, ou presque. "Cette nouvelle méthode constitue une percée fantastique. Elle a non seulement un gros potentiel commercial en entrant dans la fabrication des parfums et des cosmétiques, mais elle pourrait également être utile dans d'autres domaines scientifiques par rapport à la libération graduelle de certaines substances", a souligné le chef du projet, le Dr Nimal Gunaratne.

     

  • T'as le look, coco!

    La paranoïa contemporaine… la foutue chemise.

    Avec le politiquement correct, on n’a jamais fini d’en finir. On croit avoir touché le fond mais,  elle se renouvelle chaque jour davantage de plus en plus indécente de névroses diverses d'avariés personnages constipé-es de l'intelligence.

    L’antiracisme, l’anti-sexisme et, de manière générale, la lutte contre la discrimination se découvrent chaque jour un nouveau cheval de bataille et n’en finissent plus de traquer la déviance là où les gens normaux ne l’aurait pas vue.

    C’est d’ailleurs l’un des traits diagnostiques de la personnalité paranoïaque décrits par le DSM. C’est ainsi que le paranoïaque discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes, dans des événements anodins tandis qu’il s’imagine des attaques contre sa personne ou sa réputation, auxquelles il va réagir par la colère ou la rétorsion.

    La paranoïa autrefois dénommée “folie raisonnante“ est à l’instar du CO2, qui est un gaz inodore et mortel, un phénomène mortifère qui prend de l’ampleur sans qu’on ne le remarque. Les paranoïaques souffrant d’une hyper-inflation du moi ont tôt fait de faire entrer autrui dans leur délire sans que ce dernier ne remarque justement l’aspect effrayant des thèses défendues.

    C’est ainsi que la folie à deux est un type de délire non schizophrénique dans lequel la vision délirante du monde du patient souffrant de paranoïa est adoptée par d’autres individus avec lesquels il est en contact et constitue une forme d’hystérie collective.

    C’est ainsi que cette hystérie collective s’en est récemment pris à des chemises. Comme je ne savais pas traduire " chemise " en grec ancien, j’ai simplement utilisé le terme chiton qui est un vêtement traditionnel de la Grèce antique, afin de trouver une racine à cette nouvelle phobie. C’est la raison pour laquelle je parle de " chitonophobie ", un néologisme adapté aux circonstances. J’en veux pour preuve les deux exemples suivants.

    Savez-vous que la chitonophobie est l’hostilité, explicite ou implicite, envers des individus dont les préférences en matière de chemises vont vers les tissus imprimés humoristiques ou décalés. — Philippe Psy

    Voici peu de temps, un groupe de scientifiques réalisait l’exploit de faire atterrir la sonde spatiale Rosetta sur une comète située à cinq-cents millions de kilomètres de la terre. On aurait pu saluer l’exploit et se demander de quelle manière la science allait bénéficier de cette incroyable odyssée.

    C’était sans compter les khmers de surveillance qui n’ont eu d’yeux non pour cet exploit mais pour la chemise que portait Matt Taylor, le responsable du programme. Il faut dire que ce dernier, sans doute pour souligner sa bonne humeur et casser les codes trop austères de la science, portait pour l’occasion une chemise ornée de pin-ups, laquelle a été jugée "sexiste".

    Certains y auraient même vu une manière inconsciente de prouver que la science est généralement un milieu masculin sexiste. Plutôt que de laisser les choses se tasser, en se souvenant que les gros titres du jour servent à emballer le poisson le lendemain, notre pauvre scientifique s’est cru obligé de s’excuser pour sa chemise.

    Quel mal avait-il commis si ce n’est, en tant que mâle hétérosexuel, de porter une chemise imprimée de pin-ups? Est-ce un crime?

    Au pire, on peut juger sa chemise laide et imaginer qu’il préfère les bimboo que les thons, mais elle n’indique en rien ce que Matt Taylor pense des femmes en général. C’est une interprétation qui n’appartient qu’à celui-celle qui la fait que de dire que le port d’un tel vêtement serait sexiste.

    Plus récemment, c’est Kim Kardashian qui s’est trouvée accusée de discrimination pour avoir porté un chemisier imprimé de silhouettes de geeks, ces caricatures de scientifiques portant lunettes et nœuds papillons. On l’a donc accusée d’offenser la science parce que les personnages figurant sur le chemisier seraient des "personnes socialement maladroites en blouse blanche et lunettes épaisses, posant d’une manière peu flatteuse, tenant des ustensiles de laboratoire ou écrivant des équations sur des tableaux noirs". Des ingénieurs quoi! s’ils sont champions pour résoudre des équations différentielles, ils ont un peu plus de mal avec les rapports sociaux en général et les femmes en particulier.

     

    Ces deux exemples démontrent clairement la paranoïa de notre époque. Car lorsque les scientifiques portent des chemises rigolotes, on les accuse de sexisme, tandis que lorsqu’ils sont trop ternes et proches du stéréotype de l’ingénieur, ils en souffrent et n’aiment pas que l’on se moque d’eux. L’idéal finalement est de s’enfermer dans une minorité à laquelle on reconnaitra des droits et notamment celui de se plaindre.

    Le Larousse précise que l’humour, au sens large, est une forme d’esprit railleuse "qui s’attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde, ou insolite de certains aspects de la réalité".

    Quand on se moque d’une catégorie de personnes, il est fort à parier que l’on appartient soi-même à une autre catégorie que l’on moquera aussi. Nous sommes des animaux sociaux et tout individu normal sait parfaitement distinguer l’humour de la méchanceté sans que l’on n’ait besoin de ces redresseurs de tort dont le faible nombre n’est qu’amplifié par le tambour vide des réseaux sociaux relayés par une presse exsangue n’ayant plus rien d’intéressant à dire.

    Le paranoïaque est un pervers qui méconnait sa perversité. Il ne vous frappe pas, pas plus qu’il ne vous vole ou ne vous viole. De manière bien plus pernicieuse, il s’empare insidieusement de votre psychisme, de vos élaborations mentales, afin de les façonner de manière à les rendre compatibles avec sa manière rigide et pathologique de voir le monde. Son but est de vous persécuter pour vous amener malgré vous à être gouverné par ses desseins pervers. Il vous amène à vous croire responsable d’un pseudo-désastre qui n’existe que dans son cerveau malade.

    Pas de chance pour nous car l’humour et la dérision, et dans une plus large mesure la liberté de parole, sont gravement menacés. Car si le DSM omet de le préciser, les paranoïaques se distinguent par une absence totale d’humour. Et à ce titre, l’humour est le meilleur rempart contre les paranoïaques. D'ailleurs, l'humour, pour l'instant, est la seule chose qui nous distingue des robots et ordinateurs.

    "Bonnes feuilles" sur Contrepoints

  • Assassinons-nous les uns, les autres

    USA : la machine à 1200 dollars qui permet de faire des armes à la maison

    Le dernier projet de Cody Wilson est de construire une arme véritable à l’aide d’une fraiseuse branchée sur son ordinateur.

    Par Andy Greenberg.

    En 2013, en présentant le premier pistolet entièrement imprimé en 3D, Cody Wilson a prouvé que de nos jours, n’importe qui peut fabriquer une arme fonctionnelle et létale dans son garage en quelques clics. Maintenant, il s’est lancé sérieusement dans la fabrication d’armes " artisanales ". Et cette fois, le résultat n’est pas en plastique.

    Le dernier projet libertarien de Cody Wilson est une fraiseuse, qu’il a surnommée le Ghost Gunner et qui est connectée à son PC. Comme toute fraiseuse contrôlée par ordinateur, cette boîte noire d’une trentaine de centimètres de côté utilise un foret monté sur une tête qui se déplace dans les trois dimensions, modelant des formes à partir de blocs de polymères, de bois ou d’aluminium. Mais cette fraiseuse-ci, vendue 1200 dollars (environ 950€) par l’entreprise de Wilson, Defense Distributed, a pour but de créer un objet en particulier : la platine d’un AR-15.

    Ce simple petit morceau de métal est devenu l’épicentre du contrôle des armes à feu. La platine est la partie de l’arme qui relie les différents éléments qui la composent, ce qui en fait l’élément le plus réglementé de l’ensemble. Si vous produisez votre propre platine chez vous, cependant, vous pouvez commander sans problème les autres composantes sur Internet, créant ainsi une arme semi-automatique sans numéro de série, sans contrôles d’identité, sans période d’attente, en bref, sans législation à respecter. Certains partisans du contrôle des armes à feu l’appellent une " arme fantôme " (Ghost Gun). Il est tout à fait illégal de vendre cet élément intraçable ; par contre, rien ne vous interdit de le fabriquer vous-même.

    L’exploitation des failles dans la réglementation des platines d’armes à feu est loin d’être une idée nouvelle ; certains armuriers amateurs fabriquent les leurs depuis des années. Mais Wilson, qui signe avec le Ghost Gunner une énième provocation envers les lois fédérales, est déterminé à simplifier et à démocratiser le processus. " Cela a toujours été réservé aux armuriers, pas aux utilisateurs lambda. C’est là que le numérique et la tendance à fabriquer les choses par soi-même prend toute son importance. Nous avons développé un outil très bon marché, qui rend l’armurerie traditionnelle accessible à tous. N’importe qui peut la pratiquer à la maison. "

    La volonté de Wilson de donner à chacun la possibilité de fabriquer une arme intraçable fait partie d’une mission anarchiste de grande envergure : montrer comment la technologie peut rendre la notion même de gouvernement obsolète. Wilson a passé les deux dernières années à développer des armes à feu qui peuvent être imprimées aussi facilement que de l’encre sur une feuille, déjouant toute tentative de contrôle des armes à feu. " C’est une façon de marquer les esprits des étatistes, une façon d’humilier le pouvoir qui veut vous humilier ", explique-t-il.

    Les créations controversées de Defense Distributed incluent des chargeurs en plastique et des platines d’AR-15 imprimables en 3D, ainsi qu’un pistolet entièrement imprimable qu’il a appelé le Liberator. Mais Wilson affirme que sa transition de l’impression 3D à la fraiseuse contrôlée par ordinateur, qui forge le métal, participe à la démocratisation des armes létales. " L’impression 3D [d'armes à feu] en plastique, c’était juste un aperçu du futur. Aujourd’hui, on peut utiliser ces machines pour créer une arme qui respecte les standards de qualité auxquels on s’est habitué. Le standard de la communauté des possesseurs d’armes, c’est le métal. "

    Le processus de fabrication de cette platine en métal est plus simple, physiquement et légalement, qu’on pourrait le croire. Utiliser le Ghost Gunner pour tailler une platine à partir d’un bloc d’aluminium serait une entreprise longue et complexe, mais la communauté des porteurs d’armes échange des " platines 80% ", c’est-à-dire des pièces de métal en forme de platines qui se vendent pour à peine 80 dollars et sont taillées à environ 80%. Il leur faut seulement quelques cavités supplémentaires pour être finalisées. Le bureau de régulation de l’alcool, du tabac et des armes à feu a déterminé que cette limite de 80% d’avancement de la production était le maximum légal pour qu’un élément ne soit pas considéré comme fonctionnel, et ne nécessite donc pas un traçage via un numéro de série gouvernemental. Les 20% restants, c’est-à-dire la finition des platines, ont jusqu’à maintenant été effectués en utilisant des fraiseuses qui coûtent des dizaines de milliers de dollars.

    Cependant, les fraiseuses assistées par ordinateur sont en pleine transition : de la fabrication industrielle, elles s’adaptent à une utilisation personnelle et accessible. Le Shapeoko ou le Nomad, par exemple, coûtent quelques milliers, voire même quelques centaines d’euros seulement. Le Ghost Gunner a été bâti à partir de micro-contrôleurs Arduino à 20 dollars, une tête sur mesure et un foret en acier. La machine de Defense Distributed ne peut pas modeler des pièces aussi grandes que celles de ses concurrents, mais sa petite taille la rend plus solide et précise, lui permettant de façonner une platine complète à partir d’un bloc taillé à 80% en une heure environ. Wilson dit que cette tâche serait impossible avec des fraiseuses bas de gamme pour amateurs, mais qu’elle ne requiert pourtant pas non plus un matériel à plusieurs milliers de dollars. " Nous rendons la fabrication infiniment plus facile ", dit-il.

    Ambitions subversives mises à part, Wilson ne cache pas le fait que le Ghost Gunner est un projet à but lucratif. Contrairement aux projets d’impression 3D passés de Defense Distributed, cette fraiseuse permet à l’entreprise de Wilson de financer ses activités annexes. Il souhaitait proposer des pré-commandes de la machine via une campagne Indiegogo ou Kickstarter, mais ces sites interdisent la vente d’armes ou d’outils pour les fabriquer.

    Depuis le lancement de Defense Distributed, en 2012, Wilson a prouvé son talent pour jeter de l’huile technologique sur le feu politique, des armes imprimables en 3D sans le moindre contrôle à un logiciel de blanchissement d’argent grâce aux Bitcoins. Sa dernière innovation promet d’être tout aussi controversée : il lancera le Ghost Gunner juste après un débat en Californie touchant à un projet de loi interdisant la fabrication de toutes les armes sans numéro de série. Cette loi, appelée le " Ghost Gun Ban " et proposée par le sénateur Kevin de Leόn plus tôt dans l’année, a pour objectif de criminaliser à la fois l’impression 3D et la finition de platines à 80% sans un numéro de série déterminé par le gouvernement, et ce dans l’État entier. La loi a été approuvée par le Sénat et l’Assemblée de l’État, mais soumise à un veto en janvier par le gouverneur Jerry Brown, qui a affirmé qu’il " ne [voyait] pas en quoi l’ajout d’un numéro de série à une arme à feu artisanale [améliorerait] la sécurité publique ".

    Ce veto représente encore une déception pour les partisans de la prohibition comme le sénateur De Leon, qui ont déjà averti des dangers des platines faites maison. " Les nouvelles technologies qui permettent à n’importe qui de fabriquer une arme posent cette question : ces armes sont-elles faites par des individus dangereux [par exemple...] des criminels et des personnes mentalement instables ? ", a demandé De Leon lors d’une conférence de presse en janvier. " La menace est réelle. Nous commençons à observer une industrie émergente et un marché des armes fantômes [...] personne ne sait qu’elles existent, jusqu’à ce qu’un crime soit commis avec. "

    Il s’avère que la police pense qu’un AR-15 construit de cette façon a été utilisé par John Zawahri, 23 ans, pour tuer cinq personnes à Santa Monica l’an dernier avant d’être lui-même abattu par la police. Zawahri avait des antécédents psychiatriques et sa demande de permis de porter des armes avait été refusée auparavant. L’arme semi-automatique qu’il a assemblée est de plus illégale en Californie.

    Après le veto du gouverneur concernant le Ghost Gun Ban, la fraiseuse de Wilson pourrait rendre ces armes intraçables bien plus accessibles au grand public, et Wilson ne s’en dédouane pas, confrontant même directement les prohibitionnistes. Il est même allé jusqu’à déposer une demande de copyright pour l’expression " Ghost Gun " (arme fantôme), un geste qui pourrait limiter son utilisation légale par les prohibitionnistes.

     

    " Si Kevin de Leόn ne devait pas en entendre parler, ces efforts seraient inutiles. Ce que je veux, c’est offrir ce monde aux politiques. Notre stratégie est d’incarner et de réaliser leur cauchemar, leur donner le monde dont ils parlent ", explique Wilson.

    Et si sa fraiseuse est utilisée pour créer des armes incontrôlables qui mènent à la violence, comme pour John Zawahri ? Wilson répond qu’il a déjà répondu à cette question quand on la lui a posée à l’époque des armes imprimables : la violence potentielle est le prix à payer pour la liberté. " J’ai la conviction que ça fait partie de ce que le peuple mérite, un idéal républicain cohérent et respectueux des libertés civiles. "

     " On peut avoir une brosse à dents sans numéro de série, et on peut avoir un fusil d’assaut sans numéro de série. C’est important pour moi. L’arme à feu intraçable est ce pour quoi je me bats ", termine Wilson.

    Traduction Contrepoints de " The $1,200 Machine That Lets Anyone Make a Metal Gun at Home"