envoyée par une amie médecin
on résume :" désert médical "à l’hôpital .....sacré bazar à TROYES, c'est juste incroyable.
pas d'internes en pédiatrie cette année à Troyes, au lieu de 6 , on passe à zéro. il n'y aura donc pas de gardes de pédiatrie ( on ne sait pas exactement pourquoi il n'y a pas d'internes en pédia, je passe sur les détails )
donc les urgences "normales", devraient assurer en PLUS les patients de pédiatrie ( lesquels en plus, sont particuliers. un nouveau né ou un enfant n'est pas un adulte miniature, a ses pathologies et ses traitement propres , ce qui nécessite un peu d'habitude et de compétences : c'est pour cela qu'il y a des pédiatres d'ailleurs.... )
les urgences devraient avoir 35 médecins pour tourner, elles en ont 25, alors que le nombre de patients a augmenté..
du fait, pour protester : 4 medecins urgentistes démissionnent et 3 chefs refusent leur poste ( c'est à dire qu'ils restent médecins mais refusent le titre de " chef de...." sur un plan administratif ) dont le chef des urgences
ce n'est mème pas de bosser 60 h/ semaine qui gène ces gens, c'est la mise en danger de la vie des patients..
on appelle l'EPRUS ( réserve sanitaire ) et des médecins à la retraite pour donner un coup de main. ( où ? qui va venir ? combien de temps ? rafistoler quelques gardes ?...) et on va dégotter 2 internes de pédiatrie ( mêmes questions , on les pique à quel hôpital au juste ? ) .. et l'ARS crée une ligne budgétaire de plus pour " créer " un poste de médecin temps plein ( ensuite, faut trouver le medecin, ca ne court plus les rues )
c'est sur, ca va marcher.....
Et quand la presse titre : il n'y a jamais eu AUTANT DE MEDECINS que MAINTENANT , youpi.... elle oublie de rapporter ce nombre à la population ( qui a augmenté et vieilli ), et elle oublie de dire que 30% des médecins ont plus de 60 ans...
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Afin d’expliquer aux patients leur décision, les praticiens ont affiché, hier après-midi, un écriteau à l’entrée des urgences. Il a été retiré à la demande de la direction.
Les urgences de Troyes traversent une crise sans précédent.
Mercredi, quatre médecins ont claqué la porte du service. Ces jeunes praticiens contractuels ont présenté leur démission suite à l’annonce de l’arrêt des urgences pédiatriques. Ou plus précisément de la filière spécifique aux urgences vers laquelle étaient acheminés les enfants qui arrivaient à l’hôpital.
Intenable
Faute d’internes ayant choisi la pédiatrie au centre hospitalier de Troyes, cette filière est abandonnée pour au moins six mois, en attendant du renfort. Le flux des jeunes patients va donc rejoindre celui des adultes, même si les bébés et enfants resteront prioritaires.
Et ce n’est tout simplement pas possible pour les praticiens hospitaliers : « Cela représente environ 30 patients supplémentaires par tranche de 24 heures, qui viendront s’ajouter aux 200 patients que nous soignons chaque jour. C’est intenable dans ces conditions. »
L’équipe est démunie. Une affiche placardée sur un mur des urgences voulait alerter l’opinion publique. Elle a été retirée. « La qualité des soins se détériore à vitesse grand V, déplore un urgentiste. Nous avons alerté la direction mais rien ne change. »
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
"C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est vraiment le trop-plein. On ne peut pas assumer la prise en charge de ces patients supplémentaires. Ce n’est plus une question de qualité de soin, mais tout simplement de santé publique, de sécurité pour les malades", confie un de ses confrères.
Déjà débordés suite à un nombre de patients toujours croissant, les urgentistes sont à bout : « Nous travaillons près de 60 heures par semaine. Mais ce n’est presque pas le problème. Le pire, c’est que nous ne le faisons pas dans de bonnes conditions. La pénibilité, la charge de travail augmentent sans cesse. Avec elles, la peur de faire une connerie grandit. Tout comme la crainte de se retrouver au tribunal parce qu’un gamin est mort dans la salle d’attente des urgences », témoigne un autre membre du corps médical.
Les chefs aussi
Ne voulant pas assumer ces « dysfonctionnements majeurs », voire des drames, les quatre jeunes médecins ont donc décidé de rendre leur blouse. Ils devraient poursuivre leurs fonctions jusqu’à début juillet, date de la fin de leur préavis.
Les conséquences de leur non-remplacement seraient très lourdes. La direction assure qu’elle fait tout pour «boucher les trous».
Signe de l’importance de la crise, ces médecins démissionnaires sont accompagnés par le Dr Soliveau, chef du pôle des urgences, et deux chefs de service. Si les trois praticiens hospitaliers vont poursuivre leurs gardes, ils ont décidé de rendre leur chefferie. Un élément inédit qui devrait alerter l’Agence régionale de santé.
Actuellement, près de 25 médecins pratiquent aux urgences de l’hôpital de Troyes. Pour la bonne marche du service, ils devraient, au moins, être 35…
Les chiffres parlent parfois mieux que les longs discours. En 2007, près de 42 500 patients ont franchi la porte des urgences de l’hôpital de Troyes. En 2017, ils étaient près de 62 500. Soit 20 000 malades supplémentaires en dix ans ! Quel service public pourrait supporter une hausse de 47 % de sa fréquentation sans imploser, avec des effectifs et des moyens constants, voire en baisse ? Aucun…
La hausse de la fréquentation du service est particulièrement impressionnante ces deux dernières années. Entre 2016 et 2017, le service a connu une augmentation de 9,6 %, soit près de 5500 personnes. Entre 2015 et 2016, la hausse avait déjà été conséquente (7,4 %).
Pourquoi une telle hausse? Plusieurs facteurs accumulés construisent cette courbe. Tout d’abord, le vieillissement de la population s’accroît chaque année un peu plus. Une génération du Baby-Boom qui nécessite forcément davantage de soins, parfois en urgences. Et cela ne fait que commencer : « En 2050, un habitant sur trois sera âgé de 60 ans ou plus, contre un sur cinq en 2005. En 2050, 69 habitants seront âgés de 60 ans ou plus pour 100 habitants de 20 à 59 ans, soit deux fois plus qu’en 2005 », estime l’Insee.
À cela s’ajoutent également la désertification médicale dans les zones rurales, la difficulté de trouver parfois des médecins traitants, la pauvreté de certains patients qui, pour se soigner, poussent la porte des hôpitaux…
Tout cela accroît le temps d’attente de prise en charge des patients. Des malades qui attendent parfois à côté d’autres patients examinés mais « placés » dans les couloirs en attente de lits… Un « bed manager » aurait cependant été nommé récemment pour mieux organiser l’attribution des places au sein des services de l’hôpital. Cela n’est pas de trop.
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