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Gens - Page 166

  • Dernières infos sclérose en plaques

     

     

     

     

     

     

  • La haut sur la montagne.....

    Anecdotes véridiques contées par le commandant en second du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix.

    C’était déjà l’époque où, grâce au redressement productif (non folklorique, celui-là) opéré sous le premier mandat Poutine, les Russes fleurissaient à Chamonix comme colchiques à la fin de l’été. Au point de faire parfois oublier les bandes de rosbifs avinés qui, dans ce cul de vallée, pourrissent nos anciens bistrots reconvertis, survie oblige, en faux pubs, vraies variantes tropéziennes du kitch  tyrolien.

    Or donc, les premiers Ivan et Léonid dont je veux vous parler (je n’ose plus les appeler Vladimir et je m’en excuse) avaient entrepris une ascension quelconque sans accompagnateurs autochtones. Ayant accumulé les retards et les contrariétés tout au long de la course, nos deux guignols rencontrèrent le brouillard sur le retour et se mirent à tourner en rond entre deux crevasses dans un fouillis glaciaire. Sentant la nuit prochaine, ils finirent par se préoccuper d’appeler les secours… Ouais, et comment fait-on au juste ? Ils n’en avaient pas la moindre idée… Et les heures passaient…

    Ils avaient bien un téléphone portable à la batterie un peu faiblarde, mais quel numéro composer? Faute de mieux, ils appelèrent un premier numéro dont je reparlerai… Puis, en fouillant dans sa poche, l’un d’eux en retira par hasard un petit bout de papier froissé en boule: la facturette de l’épicerie où ils avaient acheté la veille quelques provisions de bouche; papier où était imprimé… le numéro de la boutique!

    Le téléphone sonna enfin au PGHM. Au bout du fil, c’était… la gérante d’une supérette du fond de la vallée qui s’apprêtait à fermer:

    "- Il y a des Russes ou quelque chose de ce genre en difficulté là-haut!";

    "- Où ça?";

    "- Ils ne savent pas le dire“.

    "- Vous avez leur numéro?";

    "- Non, ils ont raccroché et ça ne s’affiche pas sur le téléphone de la boutique…";

    "- Il y a des blessés?";

    "- J’ai rien compris"…

    Bref, autant chercher une aiguille dans une botte de foin sur 200 km ² de crêtes et de ravins…

    Il faut dire qu’ignorant tout de la langue de Victor-Hugo et dotés d’un effroyable accent moujik, nos deux Russkofs ne maîtrisaient guère qu’une trentaine de mots en anglais, abstraction faite du vocabulaire international approprié pour la beuverie et le péché de la chair…La pauvre épicière fut fermement invitée par les gendarmes à faire des heures sup’ plantée devant son téléphone pendant que le standard des pandores faisait le tour des hôtels fréquentés par les slaves pour s’enquérir des clients non rentrés de courses, de leur téléphones, des soupçons de fausse alerte… Et les heures passaient…

    Le téléphone sonna de nouveau au PGHM. Au bout du fil, c’était… le quai d’Orsay !

    Les deux gonzes avaient appelé… chez eux… quelque part entre Odessa et Vladivostok. Et de fil en bureau d’apparatchik, via leur ambassade à Paris et un gazier de permanence au ministère des affaires étrangères, l’appel au secours arriva enfin au PGHM avec des informations exploitables et, notamment, le n° de portable des deux paumés…

    Avec un interprète promptement réquisitionné, on appela. Las ! Si les deux zigotos purent dire enfin d’où ils revenaient, ils étaient incapables de préciser ne serait-ce qu’approximativement, à quelle hauteur et plutôt de quel côté du glacier ils se trouvaient… Si ! Ils avaient remarqué un triangle de peinture verte sur un gros rocher. Ouais… Le genre de repères placés par des glaciologues sur le glacier pour calculer sa vitesse, donc repère qui se déplace… Allez donc trouver au laboratoire de glaciologie quelqu’un pouvant vous renseigner le soir à 23h… Je passe d’autres détails…

    Bref, pour résumer, le secteur de recherche étant quand même suffisamment délimité, l’hélico est parti survoler la zone à balayer au projecteur. Pendant ce temps-là, voyant la batterie du téléphone se vider inexorablement, les deux paumés voulaient couper pour garder de quoi pouvoir, le cas échéant, dicter leurs dernières volontés.

    Au centre opérationnel, l’interprète avait un mal fou à les retenir en ligne: Il fallait que dans cette nuit sans lune, ils puissent dire en temps réel quand ils entendraient l’hélicoptère s’approcher d’eux, ou s’éloigner...

    Les deux guignols sont rentrés tout penauds mais bien vivants. On ne les y reprendra plus, sans guide et, surtout, sans numéros adéquats en mémoire. Notez qu’on n’exploite jamais assez le potentiel que représente une facturette de supérette…

    __

    Les Ivan et Léonid suivants étaient d’une autre espèce. Nous les appellerons Youri et Dimitri pour ne pas insulter les premiers. Youri et Dimitri étaient donc partis faire le Mont Blanc en personne (et sans personne).

    L’exercice s’étant révélé pour eux plus essoufflant que prévu, nos deux hommes n’arrivèrent que fort tardivement au sommet. Ils appelèrent alors l’office du tourisme:

    "-Nous sommes au sommet du Mt Blanc et très en retard. Veuillez nous envoyer un hélicoptère."

    "- Vous êtes en difficulté?"

    "- Oui. Nous avons un avion à prendre ce soir à Genève et nous allons le rater."

    "- Sorry, Mr. Les vols taxis sont interdits sur le massif. Nous ne sommes pas en Italie, ici. Seul le secours en montagne peut survoler sans autorisation."

    Il insiste grave [je résume un max]

    En désespoir de cause, la fille passe l’appel à la gendarmerie en lui expliquant le truc. Le PGHM:

    "- Non, Monsieur, nous ne faisons pas le taxi. Nous n’intervenons que s’il y a des blessés."

    "- Et si je vous dis qu’il y a un blessé ?"

    "- Alors nous sommes tenus de venir…"

    "- Et bien nous avons un blessé."

    "- Quel est la nature de la blessure?"

    "- Fracture. La jambe, j’sais pas moi, le fémur, le tibia…"

    "- Nous décollons tout de suite. "

    Un des deux mecs –en meilleure santé que vous et moi – joue la douleur et se fait hélitreuiller. Ils sont dans les temps pour l’avion de Genève…

    On a beau être oligarque en son pays, on ne peut pas tout prévoir: A peine atterri, attelé et ficelé sur la civière, le gus est embarqué manu militari dans l’ambulance, direction l’hosto toutes sirènes hurlantes. Là, plâtré du bassin aux orteils, il est mis "en observation"… Principe de précaution qu’on dit maintenant…

    L’avion avait décollé de Genève-Cointrin depuis belle lurette quand les médecins ont signé son bon de sortie après application des prescriptions de l’ordonnance: quittance donnée du paiement cash des coûts d’interventions, heure de vol, frais d’hospitalisation et des amendes pour outrage à agents, fausse déclaration, abus de confiance, etc. (le procureur mis dans le coup avait eu le temps de soigner sa propre ordonnance pendant qu’on calmait le type plâtré jusqu’au moteur dans son lit médicalisé…

  • Pour les fous furieux anti-vaccin

    Un enfant infecté par le tétanos à Tours

    Tours, le mardi 21 juillet 2015 – La Nouvelle République a révélé la semaine dernière qu’un enfant de huit ans était hospitalisé depuis désormais plusieurs semaines à l’hôpital de Clocheville à Tours : le petit garçon est infecté par le tétanos.  Grâce à la vaccination, le nombre de cas de tétanos et de décès liés à cette maladie n’ont cessé de diminuer ces dernières décennies. Néanmoins, entre 2005 et 2014, 95 cas ont été rapportés en France, entraînant 26 décès. Dans la majorité des cas, les sujets concernés étaient âgés de plus de 50 ans (88 %) et même de plus de 70 ans (78 %). Ces infections tardives sont liées à la fréquente absence de rappel vaccinal chez les sujets adultes. Chez les plus jeunes, l’obligation vaccinale, le plus souvent très bien respectée chez les nourrissons et les enfants, permet d’assurer une protection parfaite. Ainsi, les cas avant 30 ans sont extrêmement rares : dans une étude concernant les cas de tétanos entre 2008 et 2011 en France, la plus jeune victime était âgée de 28 ans et résidait à Mayotte.

    Une absence d’anticorps difficilement explicable autrement que par la non vaccination

    Cette situation épidémiologique rappelle le caractère exceptionnel de cette hospitalisation d’un enfant de huit ans. Le petit garçon n’était-il pas vacciné pour des raisons médicales spécifiques ? Son carnet de santé porte pourtant la trace d’une vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la polio. Cependant, la Nouvelle République indique que les premières analyses biologiques n’ont décelé aucune trace d’anticorps antitétaniques ou anticorps antidiphtériques. Les spécialistes semblent exclure la possibilité d’une réaction particulière ayant entraîné cette absence d’anticorps. " Cela est techniquement impossible " juge dans les colonnes de Pourquoi docteur, le chef du service de maladies infectieuses et tropicales du CHU de Grenoble, le professeur Jean-Paul Stahl. " Même si l’enfant n’a pas reçu les rappels, il devrait y avoir une trace de vaccination. Par exemple, avec des anticorps inefficaces " ajoute-t-il encore. Pour lui, il ne semble guère faire de doutes qu’un certificat de " complaisance " a été établi pour faire croire à cette vaccination. ( anne : donc un faux en écriture )

    Les médecins anti vaccins recherchés sur la toile

    Comme nous y invite sur Twitter Jean-Jacques Fraslin (qui a mis en place un observatoire des systèmes d’informations de santé Google +), il suffit de se promener rapidement sur la toile pour constater que s’y échangent (en message privé) les adresses de médecins acceptant de falsifier un carnet de santé. " Recherche pédiatre anti vaccin ", demande par exemple une mère aiguillée par d’autres dans sa recherche du praticien qui lui permettra à la fois de concilier son hostilité sans faille contre la vaccination et son désir de bénéficier des avantages de la République : et notamment la scolarisation. Connues, ces pratiques sont difficiles à épingler, notamment parce que les patients se monteront (une fois n’est pas coutume !) d’ardents défenseurs de leur médecin si ce dernier était touché par un rappel à l’Ordre.

    Dans l’affaire de ce petit garçon (où la vaccination " en urgence " de sa fratrie évoquée par la Nouvelle République semble confirmer l’absence de protection), les enquêtes judiciaires et administratives ouvertes pourraient permettre de révéler les éléments qui ont contribué à son infection et éventuellement d’identifier les responsables (au-delà des parents). Puisse ce triste exemple d’un enfant menacé de mort, ou de lourdes séquelles, inspirer aux anti-vaccins les plus dogmatiques une prise de conscience salutaire.

    Il faut savoir qu'il y a 20 à 30 % de morts quand le tétanos est déclaré. Il cause des  séquelles graves dont fractures de vertèbres (et très nombreuses complications).

    La toxine tétanique crée une contraction de tous les muscles: le corps classiquement ne repose que par les pieds et la tête sur le lit, en "opisthotonos" ( ce qui peut entrainer des fractures à force, car il n'y a pas de relâchement) cf peinture plus bas,  montrant aussi le classique trismus de la mâchoire.

    Actuellement, on met sous "anesthésie" pour limiter la casse...et on attends que la toxine s'élimine... on attends, on attends...

    Dans le temps, on mourrait beaucoup plus de tétanos, ce qui nous vaut de belles et anciennes descriptions cliniques qui font tout de même froid dans le dos quand on les lit.  La plupart des morts sur les batailles napoléoniennes étaient dues au tétanos.

     

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    Quant à l'enfant mort de diphtérie en Espagne (non vacciné): il faut savoir que l'europe ne dispose pas de sérum antidiphtérique (idem: les symptômes de la diphtérie sont dus à une toxine )...

    Les russes ont fait parvenir du sérum, par leur ambassadeur, mais il était un peu tard ....le temps que l'on fasse le diagnostic devant des symptômes peu parlants et "oubliés", que la maladie s'installe, que l'on cherche le sérum partout, et que l'on pense à demander aux russes.. etc... plus le sérum est injecté tardivement après le début des symptômes, moins il y a de survie.

  • Tatoutoibien

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    Mais, SVP, pas de fooooooooooooote!!!!!!!

  • Permettez que je sauve votre tête!

    Avec ces chaleurs, vous allez souvent sous la douche, très souvent, c'est le matin, afin d'aller vivement et joyeusement rendre service à votre patron! Le plus souvent, vous vous lavez aussi les cheveux avec votre shampooing préféré.

    Le soir, vous rentrez, les genoux joyeusement pliés sous le poids de la fatigue et une vague nausée qui vous poing l'estomac et, machinalement, vous vous regardez devant un miroir pour voir les dégâts causés par la journée.

    Et vous froncez le nez et les yeux: vos cheveux pendouillent, lamentablement. Moches. Affreux.

    Décourageant! et pourtant, vous achetez le shampooing le plus cher du magasin!

    Ou bien, cédant à la mode de ceux qui s'y croivent (!) vous ne vous lavez plus, désormais, qu'avec de l'après-shampooing… puisque fa-chion victim-e, vous vous laissez raconter des bêtises sur internet sans voir plus loin que le bout de votre nez.

    Allez, va! je vous donne à penser plus fort que vos deux neurones ratatinés.

    Ce n'est pas le shampooing qui vous ratatine la tignasse!

    C'est l'eau, mon joli coco!

    En plus des molécules pharmaceutiques à foison à vous donner la nausée qui se trouvent invisiblement dans les tuyauteries de l'eau de la ville, il y a une sacrée quantité de produits chimiques différents, surtout, et notamment, l'eau de Javel… qui se décompose en chlorine et qui, depuis 30 ans me fait des yeux de lapin, me tord les tripes quand je n'en bois plus (même le café, je le fais avec de l'eau en bouteille…. merci, donc aussi, de me faire payer très cher les taxes de traitement des eaux puisque je bois uniquement de l'eau en bouteille et plus….)

    Et plus parce que je dois passer sous la douche les yeux et la bouche clos… je me lave avec de l'eau en bouteille, sinon je tousse à fendre l'âme.... et j'en ai vu des spécialistes: pneumologue, ORL qui m'ont marqué des médocs de ci et de là (qui m'ont tous, mise à carreau en sur-multipliant les effets de la foutue maladie qui m'est tombée sur le râble en 2005 alors, bien sûr que je ne lui demandait rien, à celle-là!) je dois aussi faire mes soupes et bouillons avec de l'eau en bouteille si je ne veux pas passer ma vie pliée en deux…. et, maintenant que j'ai bien parlé de moi, ce qui devrait vous laisser accroire que j'ai bien réfléchi, calculé et trouvé ce qui n'allait pas, l'ayant expérimenté en ma défaveur... voici l'astuce que je vous livre pour avoir une chevelure magnifique de chez très magnifique.

    Ne renoncez pas à votre shampooing préféré; contrairement à ce que vous croyez, vous ne lavez pas suffisamment vos cheveux avec de l'après-shampooing… d'ailleurs, vous n'avez même pas besoin d'après-shampooing… à condition de procéder ainsi:

    Lavez vos cheveux normalement, sous la douche avec votre shampooing habituel comme déjà indiqué (même le moins cher sera très bien, inutile de dépenser votre argent à engraisser les sociétés qui vendent des super de chez Mon-super-shampooing, formule spéciale, nouvelle formule…..encore plus de!!!

    Avant de vous essuyez la tête avec votre douce serviette cocooning allergisée avec de l'assouplissant bien parfumé au parfum chimique (mais, chacun fait ce qu'il veut!)

    FAITES UN RINÇAGE A L'EAU EN BOUTEILLE!

    Vous m'en direz des nouvelles!

    Et, surtout, dès que vous avez mis de l'eau normale (piscine, un p'tit coup pour me rafraîchir), passez-vous un bon quart de litre d'eau en bouteille.

    Vous pouvez aussi, mouiller abondamment un gant de toilette et lavez vos cheveux comme vous le feriez de votre figure!

     

  • Parait que ces mecs sont à la mode!

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  • Ce qui confirme la note précédente?

    Niveau du français au bac : les illusions perdues

    Par Gauvin Buriss
    Un article de Liberté scolaire

    Beaucoup se sont émus de la réforme du collège. On en aurait presque oublié que cette réforme était accompagnée d’une réforme tout aussi importante du primaire, et qu’elle ne faisait que s’inscrire dans une longue suite, presque une tradition, de réformes qui ont déjà modifié en profondeur la jeune génération, de 3 à 40 ans, génération dont font partie tant les parents des élèves majoritairement concernés par les réformes, qu’une partie de leurs professeurs.

    Les parents que l’avenir semble inquiéter devraient en réalité lire de temps en temps les copies de leurs enfants. Car quoi qu’on en dise, la plupart des gens accordent une sorte de reliquat de confiance à l’institution et se fient aux notes. On a beau claironner que " le niveau baisse ", tant que Loulou et Lola ont de bonnes notes, leur niveau, à eux, se maintient certainement.

    Le problème de l’école n’est pas pour demain ; il est vieux de plus de 40 ans, et toute une génération de semi-illettrés arrive depuis quelques années déjà sur le marché du travail, ce qui entraîne des problèmes manifestes.

    Le terme semi-illettrés semblera un peu fort à d’aucuns qui diront que j’exagère, en parlant ainsi d’élèves qui ont obtenu leur baccalauréat brillamment, souvent avec mention.

    J’ouvre une parenthèse. Une question posée au Sénat en 2007 soulevait déjà ce problème des mentions, dont la progression exponentielle aurait pu laisser craindre une "dévalorisation du diplôme". Les chiffres sont les suivants, en % :

    1967 mention TB 0,3% mention B 4,4%
    1974 mention TB 0,6% mention B 4,6%
    1989 mention TB 0,8% mention B 5,1%
    1990 mention TB 0,8% mention B 5%
    1997 mention TB 1,4% mention B 7,2%
    2004 mention TB 3,3% mention B 10,8%
    2006 mention TB 4,9% mention B 13,6%

    Au sénateur inquiet qui avait posé la question, le Ministère avait répondu que cette "spectaculaire progression traduit une élévation du niveau de formation dans un contexte où le baccalauréat n’est plus conçu comme un diplôme réservé à une élite scolaire mais favorisant l’acquisition par une majorité d’élèves scolarisés d’une culture indispensable à la compréhension du monde moderne et de ses enjeux". Outre que la syntaxe de la réponse peut laisser perplexe, on ne peut que rester dubitatif devant cette réponse. Si le niveau de formation des jeunes avait déjà tant augmenté en 2006, que dire aujourd’hui où près de 15% des bacheliers de S décrochent une mention Très Bien (promotion 2014) ? Pourra-t-on encore communiquer avec des jeunes qui sont si supérieurs intellectuellement à leurs aînés et qui jouissent de telles capacités de " compréhension du monde et de ses enjeux"?

    Fermons la parenthèse et jugeons sur pièces.

    J’enseigne le français en première S. J’ai donc l’immense privilège de lire chaque année des centaines de pages écrites par ces jeunes qui sont l’avenir radieux et enthousiasmant de notre patrie moribonde. Deux classes de 1èreS, à 38 élèves par classe. 10 notes au trimestre pour chaque classe, soit plus de 1000 copies corrigées par an. Et 66 copies de baccalauréat à corriger cette semaine, toutes de la série S, l’élite de notre pays.

    Voici quelques extraits représentatifs, certifiés conformes :

    Copie 1: "Le corpus étudier regroupe trois textes, décrivant une scène de mort. Celle d’Hippolyte içut de la pièce Phèdre de Eugène Ionesco et Racine, celle du roi du Roi se meurt d’Eugène Ionesco et celle d’Alexandre le Grand dans le Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé."

    Copie 2: " Dans l’extrait qui est celui de Racine, dattant du XVIIème siècle, l’âge d’or du théâtre, celui ou le théâtre doit obéir à des règles, comme celle de bienséance.
    (…) Comparé aux autres oeuvres, Phèdre, la mort n’a pas lieu sur scène. Elle est racconté par Théramène. Racine à choisit d’évoqué cette mort par le récit pour pouvoir rester dans les règles du théâtre aux XVII ème siècle, la mort d’Hippolyte n’en reste pas moins sanglante et héroïque. Puis vient après quelque siècle de nouveau genre théâtraux avec des representations de la mort sur scène différentes.
    (…) Mais il abandonne sa quête pour que ses soldats cèssent de se battrent. Ce dénoument se compose tout d’abord d’une prise de pitier ".

    Copie 3 : " Depuis le XVIIème s le theatre donne une scene de mort glorieuse comme Racine avec Phèdre jouée en 1677 racontent la mort héroisme de Hippolyte mais petit à petit ils vont se lasser de toujours faire des scène de mort glorieuses comme Eugène Ionesco avec le Roi se Meurt en 1962 et Laurent Gaudé Le Tigre bleu de l’Euphrate en 2002 tout deux vont donner une mort tragique aux personnages principaux. "

    Copie 4: "Ici il le dit lui même que c’est un lâche (L.11) qui a echoué dans ça quête (L.12) ici c’est une degradation descendante il va se culpabiliser pour se donner raison de mourir. On aurait dit un enfant comme il le montre L.21 il se represente comme un bébé ici il y a une signification de pureté. l’auteur veux faire passer Alexandre le grand comme un martire qui souffre beaucoup qui ne pense que à mourir mais au fond de lui c’est un monstre qui ne rever de gloire et de ne pas mourir mais que la mort gueter. "

    Copie 5 : " Dans le théatre, la mise en scène joue un rôle médians dans la pièce, car le spectateur va chercher à ressentir des émotions et pourquoi se mettre dans la peau du personnage et à le faire frissoner. C’est pourquoi on va se demander pourquoi une pièce doit-elle être bien jouée pour faire ressortir l’émotion qui se trouve dans le texte théâtral ? "

    Cet élève courageux a donc choisi le sujet de dissertation. Il poursuit ainsi :

    N’oublions pas la musique et les bruits sonores de fond, c’est pour mon avis sans doute le rôle le plus important pour ressentir de fortes émotions dans une scène. Une musique sur le ton mineur suivit de violon ammène un ton très grave à la scène voire émouvoir de la tristesse ou encore de la pitié. Si l’on entend des tambours, cela peut révéler une révélation ".

    J’aime bien ce passage ; je le trouve presque poétique.

    Après cette envolée musicale et un peu décalée, il retombe, malheureusement :

    " Les costumes sont peut-être moins importants mais tout de même il ne faut pas les négliger, cela dépandra de sa qualité, si c’est un costume acheté en grande surface, les finitions seront négligées et ne va donc pas nous plonger complètement dans le dénouement car les costumes vont gêner. "

    Le corrigé national nous invite à relever dans le texte " le topos de la belle mort, digne des illustres stoïciens de l’Antiquité ", les " anaphores nombreuses " et la " musicalité et la poéticité du monologue ", et on nous proposait pour la dissertation (portant sur l’émotion créée ou renforcée par la représentation théâtrale) de penser à Renée dans La curée de Zola qui est troublée par le spectacle de Phèdre et aux émotions du jeune héros de Proust lorsqu’il entend la Berma… Donc il aurait fallu que les élèves pensent non seulement à des mises en scène de théâtre mais encore à des romans évoquant une expérience théâtrale vécue par l’un de ses personnages…

    Dans le corrigé, on cite Anne Ubersfeld, Maurice Blanchot, Bertold Brecht, Olivier Py et Patrick Chéreau, mais le célèbre vers de Racine y devient " c’est Vénus toute entière à sa proie attachée "…

    Ionesco comme vous ne l’avez jamais imaginé !

    En écriture d’invention, on demande aux élèves de se glisser dans la peau d’Eugène Ionesco, excusez du peu, et d’écrire à un metteur en scène pour le conseiller et réfléchir avec lui aux enjeux de la représentation théâtrale. Nous devons évaluer la capacité d’analyse de ces jeunes futurs citoyens, leur capacité à construire une pensée et à argumenter, ainsi que leur culture. Nous évaluons encore l’élégance de leur expression, leur faculté à se couler dans la peau d’un grand auteur pour redonner vie à sa pensée, et la pertinence de leurs choix. Cela donne ça :

    " Mon très cher ami et metteur en scène Laurent,
    je ne te demanderais pas comment tu vas car je connais déjà ta réponse. Je t’écris car, dans ma dernière lettre, j’ai oublié de te donner mes instructions sur les éléments de mise en scène qui accompagnent la mort du roi, et aussi de t’expliquer comment ton actrice doit jouer le rôle de Marguerite. Mais je vais immédiatement corriger cette erreur.
    (…)
    Désormais tu sais ce qu’il te reste à faire mais méfie-toi, il ne faut pas en faire trop, c’est comme avec l’alcool : avec modération !
    Cordialement, Eugène Ionesco.

    PS : le roi doit avoir une démarche mécanique et désarticulée et la reine devrait avoir un éventail ça n’a aucun rapport mais je trouve ça assez élégant. "

    Mais on a aussi ça :

    " Monsieur, je vous écris cette lettre, d’une pour vous remercier de m’avoir convié au répétitions de ma pièces et également pour y ajouter mon grain de sel. J’ai été agréablement surpris de voir que votre vision de la mise en scène soit autant proche de l’idée que je m’en faisait. "

    Ou ça :

    " Marguerite doit lui dire ce qu’il doit faire. Le roi ne dira pas un mot et écouter Marguerite c’est pour cela qu’elle doit impérativement être persuasive pour pas que le spectateur s’ennui, il faut qu’ils y croient, il ne faut pas qu’elle soit timide et qu’elle est peur de parler fort voire de crier. Cette femme doit avoir de la poigne et se faire respecter. Elle doit apparaître comme une personne manipulatrice. Elle doit accompagner le roi jusqu’au trône pour qu’il meur dignement comme un Roi, il devra avancer doucement sur le tapis rouge pour aller s’assoir sur son trône et s’endormir pour toujours. Le roi n’adressera pas un mort a Marguerite mais doit avoir des expression sur son visage comme verser une larme juste avant de mourir. Je pense que cette mise en scène est très bien pour votre pièce à vous de la mettre en oeuvre je crois en vous. Veuillez agréer à cette lettre et me communiquez vos eventuelles critiques pour que je puisse me corriger et être meilleur; merci de votre compréhension, et je suis en attente de voir votre travail, merci.
    Ionesco. "

    Alors que l’un des candidats, ému, déplorait qu’Alexandre le Grand, dans le texte de Laurent Gaudé donné à commenter, soit " mort de faim et de soif " sans que personne ne pense à le secourir et qu’aucun médecin n’aide Bérenger Ier quand celui-ci " meurt d’un arrêt cardiaque " dans la pièce de Ionesco, on se demande pourquoi il n’y a plus de vocation enseignante parmi les jeunes générations, et pourquoi 30% des postes offerts au CAPES, en ces temps de chômage et de crise, restent non pourvus. Mais c’est certainement parce que les jeunes manquent d’humour ! Car il n’y a guère de métier plus divertissant… pour peu que l’on aime l’humour noir.

    www.contrepoint.org