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1850 - 2000 ...
"On ne peut qu'être frappé par l'acuité avec laquelle ce brillant économiste a dépeint notre sécurité sociale actuelle, il y a un siècle et demi" -- le GIE SML.
Frédéric Bastiat
"Les Harmonies Économiques" - 1850
[...] J'ai vu surgir spontanément des sociétés de secours mutuel, il y a plus de vingt-cinq ans, parmi les ouvriers et les artisans les plus dénués, dans les villages les plus pauvres du département des Landes [...] Dans toutes les localités où elles existent, elles ont fait un bien immense [...]
Leur écueil naturel est dans le déplacement de la Responsabilité. Ce n'est jamais sans créer pour l'avenir de grands dangers et de grandes difficultés qu'on soustrait l'individu aux conséquences de ses propres actes. Le jour où tous les citoyens diraient: "Nous nous cotisons pour venir en aide à ceux qui ne peuvent travailler ou ne trouvent pas d'ouvrages", il serait à craindre [...] que bientôt les laborieux ne fussent réduits à être les dupes des paresseux. Les secours mutuels impliquent donc une mutuelle surveillance, sans laquelle le fonds des secours serait bientôt épuisé. Cette surveillance réciproque [...] fait la vraie moralité de l'institution. C'est cette surveillance qui rétablit la Responsabilité [...]
Or, pour que cette surveillance ait lieu et porte ses fruits, il faut que les sociétés de secours soient libres, circonscrites, maîtresses de leurs statuts comme de leurs fonds. [...]
Supposez que le gouvernement intervienne. Il est aisé de deviner le rôle qu'il s'attribuera. Son premier soin sera de s'emparer de toutes ces caisses sous prétexte de les centraliser ; et pour colorer cette entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur le contribuable [...] Ensuite, sous prétexte d'unité, de solidarité (que sais-je?), il s'avisera de fondre toutes les associations en une seule soumise à un règlement uniforme.
Mais, je le demande, que sera devenue la moralité de l'institution quand sa caisse sera alimentée par l'impôt; quand nul, si ce n'est quelque bureaucrate, n'aura intérêt à défendre le fonds commun; quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser; quand aura cessé toute surveillance mutuelle, et que feindre une maladie ne sera autre chose que jouer un bon tour au gouvernement ?
Le gouvernement, il faut lui rendre cette justice, est enclin à se défendre; mais, ne pouvant plus compter sur l'action privée, il faudra bien qu'il y substitue l'action officielle. Il nommera des vérificateurs, des contrôleurs, des inspecteurs. On verra des formalités sans nombre s'interposer entre le besoin et le secours [...]
[...] Les ouvriers ne verront plus dans la caisse commune une propriété qu'ils administrent, qu'ils alimentent et dont les limites bornent leurs droits. Peu à peu, ils s'accoutumeront à regarder le secours en cas de maladie ou de chômage, non comme provenant d'un fond limité, préparé par leur propre prévoyance, mais comme une dette de la Société. Ils n'admettront pas pour elle l'impossibilité de payer, et ne seront jamais contents des répartitions. L'État se verra contraint de demander sans cesse des subventions au budget. Là, rencontrant l'opposition des commissions de finances, il se trouvera engagé dans des difficultés inextricables. Les abus iront toujours croissants et on en recalculera le redressement d'année en année, comme c'est l'usage jusqu'à ce que vienne le jour d'une explosion. Mais alors, on s'apercevra qu'on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d'un ministre ou d'un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d'avoir perdu jusqu'à la notion du Droit, de la Propriété, de la Liberté et de la Justice.
Frédéric Bastiat (1801-1850), 1850
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Originellement mis sur le ouèbe par le GIE SML. Extrait de "Des salaires", chapitre XIV des "Harmonies Économiques", tel que sélectionné par Jacques de Guenin dans "Le Rotarien" d'octobre 1992.
Édité par Faré Rideau pour Bastiat.org.
Sinon, un petit cocktail pour vous donner des idées?
Le chant du départ
Un député du Peuple
La victoire en chantant nous ouvre la barrière5.
La Liberté guide nos pas.
Et du nord au midi, la trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France,
Rois (Tous) ivres de sang et d'orgueil !
Le Peuple souverain s'avance ;
Tyrans descendez au cercueil.
Chant des guerriers (Refrain)
La République nous appelle
Sachons vaincre ou sachons périr
Un Français doit vivre pour elle
Pour elle un Français doit mourir.
Une mère de famille
De nos yeux maternels ne craignez pas les larmes :
Loin de nous de lâches douleurs !
Nous devons triompher quand vous prenez les armes :
C'est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie,
Guerriers, elle n'est plus à vous ;
Tous vos jours sont à la Patrie :
Elle est votre mère avant nous.
(Refrain)
Deux vieillards
Que le fer paternel arme la main des braves ;
Songez à nous au champ de Mars ;
Consacrez dans le sang des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards ;
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
(Refrain)
Un enfant
De Bara, de Viala le sort nous fait envie ;
Ils sont morts, mais ils ont vaincu.
Le lâche accablé d'ans n'a point connu la vie :
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes :
Guidez-nous contre les tyrans ;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants.
(Refrain)
Une épouse
Partez, vaillants époux ; les combats sont vos fêtes ;
Partez, modèles des guerriers ;
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes :
Nos mains tresseront vos lauriers.
Et, si le temple de mémoire
S'ouvrait à vos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.
(Refrain)
Une jeune fille
Et nous, sœurs des héros, nous qui de l'hyménée
Ignorons les aimables nœuds ;
Si, pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des vœux,
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang, dans les batailles,
Ait coulé pour l'égalité.
(Refrain)
Trois guerriers
Sur le fer devant Dieu, nous jurons à nos pères,
À nos épouses, à nos sœurs,
À nos représentants, à nos fils, à nos mères,
D'anéantir les oppresseurs :
En tous lieux, dans la nuit profonde,
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté.
(Refrain)
Ce chant fut appelé le frère de La Marseillaise" par les soldats républicains. Il est composé par Marie-Joseph Chénier (pour le texte) et Méhul (pour la musique) pour la fête de 14 juillet 1794, il est ensuite présenté par Méhul à Robespierre, sans mentionner Chénier, dont le frère André était déjà dans les prisons révolutionnaires.
Robespierre le qualifie alors de "poésie grandiose et républicaine qui dépasse tout ce qu'a fait ce girondin de Chénier".
Le chant est tout d'abord exécuté par l'orchestre et les chœurs de l'Institut national de musique le 14 juillet 1794. Il est immédiatement imprimé à près de 18 000 exemplaires et distribué aux 14 armées de la République. Le titre original est Hymne à la liberté (le nom fut changé par Robespierre.
C'est un tableau musical: à chacune des sept strophes l'hymne est chanté par un individu ou des groupes d'individus différents.
Dans le premier couplet il s'agit par exemple d'un député qui parle à des soldats, il les encourage à se battre pour défendre la République.
Dans le second couplet il s'agit d'une mère de famille qui donne son fils à la patrie.
Dans le quatrième couplet il s'agit d'un enfant qui chante Joseph Bara et Joseph Agricol Viala, deux jeunes Français (12 ans et 13 ans) qui sont morts pour la République.
(Alors qu'il était entouré de Vendéens qui lui demandaient de crier "Vive le Roi", Joseph Bara aurait alors refusé et lancé: "Vive la République!", cri pour lequel il fut exécuté sur le champ. Quant à Joseph Viala il mourut frappé par une balle en essayant de couper les cordes d'un ponton de l'ennemi. Ses derniers mots furent: "Je meurs, mais c'est pour la Liberté!").
Pétition
Non à la société sans cash !
À l'attention de Manuel Valls, Premier ministre
Monsieur le Ministre,
Insidieusement, de nombreuses mesures législatives ou réglementaires tendent à exclure les espèces de nos vies, à le rendre hors-la-loi.
De telles dispositions ont récemment été prises : renforcement des restrictions sur les paiements en espèces, limitation des retraits et dépôts d'espèces, contraintes sur les systèmes de paiements acceptés par les commerçants, mesures tendant à rendre obligatoires les paiements par cartes de débit ou de crédit, etc.
En tant que citoyens ordinaires et contribuables, nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui consacrerait la disparition d'un droit fondamental : celui de la propriété de ce qui a été légitimement acquis et que la monnaie sous forme d'espèces matérialise.
Article 17 de la Déclaration universelle des droits de l'homme :
1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.
En conséquence :
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui nous soumet au monopole du lobby bancaire. Lorsque nous déposons de l'argent dans une banque, il ne nous appartient plus : nous devenons créanciers de notre banque qui nous doit notre argent. En cas de crise financière et bancaire, la seule défense que nous ayons en tant que citoyen ordinaire consiste à retirer notre argent. Dans une société sans espèces, cela deviendra impossible.
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui institue un droit de regard de l'État sur tous les achats et ventes que nous effectuons (heures et lieux compris), ce que les dispositions de la " loi renseignement ", actuellement examinée en Assemblée, permettent.
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui rend possible la mise au ban de la société d'un individu de façon instantanée. Sans aucune procédure légale, avec seulement l'intervention d'un " fonctionnaire habilité " ou même par une erreur technique, nos comptes peuvent être bloqués et nous ne pouvons plus effectuer aucun achat d'aucune autre façon.
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui rend les déposants prisonniers de leur banque, sachant que les nouvelles dispositions européennes (en voie d'être transcrites dans le droit français) prévoient que nous autres déposants serons désormais sollicités en cas de faillite de notre banque (bail-in).
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui rend possible une taxation arbitraire de nos dépôts bancaires liquides en cas de nouvelle crise, comme l'a vivement recommandé madame Lagarde, présidente du Fonds monétaire international.
•Nous nous opposons à l'instauration d'une société sans espèces qui rend possible l'application de taux négatifs comme cela est déjà en vigueur dans certains pays. Ce n'est qu'un impôt de plus prélevé sur nos comptes bancaires ; un impôt levé arbitrairement -- sans avoir été débattu ni voté -- pour subventionner les banques toujours " trop grosses pour faire faillite ".
La société sans espèces est immorale.
Elle rend possible l'arbitraire et la prédation.
Elle est contraire au droit de propriété.
Nous la refusons.
Nous vous demandons de vous opposer fermement à toute mesure législative ou réglementaire visant à la mise hors la loi des espèces et donc à l'instauration d'une société sans espèces.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations respectueuses.