Cela ne le parait pas, mais ce sont des poissons pré-historiques
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Cela ne le parait pas, mais ce sont des poissons pré-historiques
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http://www.ilosport.fr/iloweek/iloscope/horoscope-du-20-au-26-octobre
Rats : attention, danger !
Les Londoniens, les Parisiens et bien d’autres citadins vivent en étroit contact avec des animaux porteurs de toute une panoplie de virus. Par Jacques Henry.
On a coutume de dire qu’à Paris, Londres, Bangkok ou New-York… il y a autant de rats que d’habitants et c’est la vérité. Certes les puces des rats ne nous sautent plus dessus pour nous transmettre la peste mais tous ces rats représentent un réel risque sanitaire mal connu du grand public, car les médias s’abstiennent de parler des sujets qui dérangent. Le climat, la transition énergétique ou l’effondrement du prix du pétrole sont plus payants en terme d’audimat ou de lecteurs assidus. Parler des rats, vous n’y pensez pas ! Et pourtant partout où il y a des hommes il y a des rats et dans certains pays le rat est même un mets de choix. Séjournant au Cameroun il y a quelques années, j’ai réussi après un gros effort mental à manger un morceau de viande de rat de brousse à peine plus gros que la dernière phalange de mon petit doigt, un pays où la chair de cet animal est considérée comme excellente. Mais les rats vivant partout dans les grandes villes sont plutôt repoussants. Des biologistes de l’Université Columbia à New-York ont voulu en savoir plus sur les micro-organismes pathogènes que véhiculent les rats de la ville de New-York et ils n’ont pas été déçus, loin de là !
C’est un véritable cauchemar qu’ont découvert ces limiers de la microbiologie avec les moyens modernes d’investigation au niveau de l’ADN que la police utilise de plus en plus pour retrouver d’horribles violeurs de petites filles des années après leur forfait. Pour ces rats new-yorkais, il y a vraiment de quoi avoir peur parce qu’ils sont tous porteurs de virus vraiment bizarres transmissibles à l’homme et encore inconnus avant cette étude auxquels il a fallu donner des noms parfois poétiques : Flavivirus, Pestivirus, Pegivirus, Salepovirus Parechovirus ou Hepacivirus dont certains sont retrouvés aussi chez les chauve-souris, l’un des principaux vecteurs soupçonnés du virus de la fièvre d’Ebola.
Pire encore, sur les 133 rats capturés et étudiés, 8 d’entre eux étaient porteurs du redoutable Hantavirus dit de Seoul découvert durant la guerre de Corée et qui provoque une fièvre hémorragique avec une attaque des reins et des poumons le plus souvent fatale. Pas vraiment de quoi être rassuré. Tous ces nouveaux virus sont potentiellement mortels pour l’homme, c’est bien connu, le rat est un commensal de l’homme depuis la nuit des temps et ce n’est pas surprenant puisqu’il est le seul animal avec l’homme à s’entre-tuer sans raison apparente, « qui se ressemble s’assemble » comme on dit dans les chaumières.
Donc, les Londoniens, les Parisiens et bien d’autres citadins vivent en étroit contact avec des réservoirs indicibles de ces animaux nous côtoyant insidieusement et porteurs de toute une panoplie de virus. Pour les bactéries, le tableau est tout aussi sombre puisque les rats charrient des salmonelles, des Clostridium, y compris la bactérie responsable de la peste, mais oui c’est vrai, et bien d’autres bactéries toutes dangereuses pour l’homme avec des conséquences sur la santé dont aucun promeneur avec son chien n’a la moindre notion. Si vous promenez votre chien dans les rues de Paris, de Berlin, Londres, Singapour, Shanghai, Sydney ou Tokyo vous êtes tout simplement en danger de mort ! En effet, tous les virus et autres bactéries qu’hébergent ces rats peuvent être transmis à l’homme par l’intermédiaire de leur animal de compagnie préféré, leur teckel ou leur cocker chéris qui hument les défécations ou encore mieux l’urine des rats et deviennent la meilleure courroie de transmission de ces maladies pour la plupart encore inconnues. Par exemple, il y a de bonnes raisons de penser que de nombreuses personnes souffrant de l’hépatite non A non B ont contracté le virus par l’intermédiaire de leur animal de compagnie favori, en l’occurrence leur chien, qui aurait reniflé les crottes d’un rat porteur (sain) du virus. Trois pour cent de la population est porteuse du virus de l’hépatite C et un cinquième de ces personnes en mourra dans les 20 années qui suivront leur premier contact avec le virus.
Le rat new-yorkais a l’air d’affectionner plus particulièrement ce type de virus puisqu’à l’issue de cette étude il est sérieusement envisagé de l’utiliser comme animal de laboratoire pour étudier justement ce dernier agent pathogène pour lequel il n’existe pas d’animal modèle, les résultats avec les chimpanzés comme animaux modèles s’étant avérés décevants. C’est à peu près le seul point positif de cette étude…
Source : Firth C, Bhat M, Firth MA, Williams SH, Frye MJ, Simmonds P, Conte JM, Ng J, Garcia J, Bhuva NP, Lee B, Che X, Quan P-L, Lipkin WI. 2014, « Detection of zoonotic pathogens and characterization of novel viruses carried by commensal Rattus norvegicus in New York City », mBio 5(5):e01933-14. doi:10.1128/mBio.01933-14.
Illustration : arbre phylogénétique de quelques virus trouvés chez les rats new-yorkais.
D'AUTRES RATS
Si les médias restent sexistes, ils pourraient perdre des subventions
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Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a reçu lundi le rapport du haut Conseil à l'égalité sur la lutte contre les stéréotypes.
Le Haut Conseil à l'égalité a proposé une série de mesures pour favoriser l'égalité femmes-hommes dans les médias, l'éducation et la communication institutionnelle.
Pour que l'argent public ne nourrisse pas le sexisme " ni les représentations stéréotypées ", le Haut Conseil à l'égalité préconise de conditionner les subventions à des règles de bonne conduite dans un rapport remis le lundi 20 octobre à la ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droits des femmes, Marisol Touraine, ainsi qu'à la secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard. Dans ce document, commandé en février 2013, sur les possibles outils pour lutter contre les stéréotypes dans les médias, l'éducation et la communication institutionnelle, les auteurs entendent lier les financements publics au respect des obligations légales en matière d'égalité professionnelle, de parité et de représentation équilibrée entre les sexes dans les instances dirigeantes. Autrement dit, les organisations ou associations où les femmes sont secrétaires et les hommes patrons, devront évoluer si elles veulent obtenir des sous de la part de l'État.
Pour l'instant, les médias ne contribuent guère à la lutte contre les stéréotypes : sur les plateaux, on compte seulement 20% de femmes expertes parmi les invités, comme si la figure de celui qui sait et décrypte restait associée aux hommes. Sans compter les nombreux programmes de fictions et les émissions qui réduisent la femme aux rôles de mère ou de putain. Au choix. Pourtant, ces instances récoltent des financements publics.
Le Haut Conseil à l'égalité demande donc de conditionner les subventions offertes aux chaînes en fonction d'un " panier d'indicateurs " pour relever la place et l'image des femmes dans les domaines de l'information, de la fiction, du divertissement et de la téléréalité. Alors que les études sur la place des femmes dans les médias concernaient surtout les radios et chaînes de télévision jusqu'ici, le rapport préconise également d'étendre le panier d'indicateurs aux secteurs de la presse écrite et du Web.
Si les médias restent sexistes, ils pourraient perdre des subventions
Les acteurs institutionnels (c'est-à-dire l'État et les collectivités territoriales) qui voudraient s'afficher sur les marchés publics pourraient aussi être soumis à la condition de l'égalité, en faisant une croix sur l'utilisation de stéréotypes de sexe pour leurs campagnes de communication.
En ce qui concerne l'école, le Haut Conseil à l'égalité a décidé de s'attaquer à la sous-représentation des femmes dans les manuels en partenariat avec le Centre Hubertine Auclert. Ce dernier avait publié un rapport édifiant en 2013 déduisant les chiffres suivants : sur les 13192 noms de personnes réelles mentionnées dans l'ensemble des manuels de français de seconde, seuls 6,1% désignaient des femmes. Les auteurs féminines ne sont que 3,7% et les femmes philosophes: 0,7% !
Une grille d'indicateurs a donc été élaborée pour évaluer la présence des stéréotypes sexistes dans les ouvrages scolaires, sans pour autant que celle-ci ne soit présentée comme un critère décisif dans l'attribution de financements publics. Associations d'élus, de parents d'élèves, de syndicats lycéens et syndicats d'enseignants mais également les éditeurs de manuels pourraient se voir impliqués dans la création et la ratification d'une convention d'engagement pour lutter contre les stéréotypes.
À l'école, filles et garçons sont encore soumis à des stéréotypes persistants.
Au programme également : des cours de sensibilisation à l'égalité dans les cursus de journalisme, communication, publicité et audiovisuel mais aussi un palmarès des manuels scolaires les plus égalitaires. Une idée qui avait déjà été proposée fin juin par la délégation aux droits des femmes du Sénat, sans suite. "Nous nous interrogeons sur la volonté de l’Éducation nationale de travailler le sujet de l’égalité, surtout après la disparition des ABCD de l’égalité", nous avait confié en août Clémence Pajot, directrice du centre Hubertine Auclert.
Le rapport du Haut Conseil à l'égalité vient s'ajouter aux nombreuses initiatives pour l'égalité qui ont émergé au cours de cette année entre la publication du rapport du CSA sur l'image de la femme dans les médias, la création du collectif Prenons la Une, du site Macholand.fr ou encore la pétition lancée par Ariane, une lycéenne, contre l'invisibilité des femmes dans les manuels scolaires. Des batailles qui font sens face aux inégalités persistantes mais s'attaquent toutes au même démon : "les stéréotypes sexistes", dont la définition reste encore floue et donc remise en question en permanence par la plupart des Français.