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Livre

  • Etre homme, c’est précisément être responsable

    Le 31 juillet 1944, il y a quatre-vingts ans, le commandant Antoine de Saint-Exupéry disparaissait en Méditerranée à bord de son P-38 Lightning au cours d’une mission de reconnaissance aérienne. En ces temps troublés et avec une société en perte de repères et plus fragmentée que jamais, c’est peut-être l’occasion de méditer l’exemple de cet écrivain-aviateur, héros mort pour la France. C’est le moment de méditer le message humaniste et universel que révèle son œuvre.

    La particularité de l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, c’est qu’elle est tout entière tirée d’une expérience vécue. Loin cependant de rester simplement documentaire, cette œuvre s’enrichit d’une méditation constante qui en fait l’unité et le prix. Ses romans se distinguent en effet du roman traditionnel. Ils cherchent non pas la création de personnages à travers lesquels se découvrent les mobiles psychologiques de l’âme humaine, mais la création et l’édification d’un monde personnel destiné à poser un problème et à essayer d’y répondre en livrant un message.

    Ses romans – qui sont, en fait, un essai sur lui-même – constituent une façon d’interroger et de répondre. N’étant plus un créateur enfermé dans sa tour d’ivoire, Saint-Exupéry se trouve dans la situation de l’homme d’action à qui se posent tout naturellement les problèmes du courage et de l’héroïsme. Cette morale moderne, que les réalités du siècle au cours duquel il a vécu l’ont obligé à chercher, Saint-Exupéry l’a continuellement poursuivie tout au long de sa trop courte vie. Ayant voué cette dernière à un métier courageux et dangereux, il a su à merveille en décrire les drames et les joies. Et la lutte contre l’angoisse à laquelle l’homme est sans cesse confronté prend chez lui la forme de la vocation.

    "La grandeur d’un métier, c’est avant tout d’unir les hommes". Ainsi, l’auteur découvre le véritable sens de la fraternité. C’est la mise en lumière d’un authentique humanisme par le métier. Son métier d’homme, il le fait avec joie et avec amour. Loin d’une ascèse égocentrique et orgueilleuse, son goût de l’héroïsme s’avère une communion fervente avec les autres hommes.

    Courrier du Sud (1930) évoque une liaison de l’époque héroïque entre Toulouse et Dakar. Vol de nuit (1931) raconte l’héroïsme obscur des pionniers qui ont su établir la première ligne régulière entre la France et l’Amérique du sud. Terre des hommes (1939) est la tragique histoire du raid Paris-Saïgon. Et Pilote de guerre (1942) la méditation d’un combattant au cours d’une mission au-dessus des lignes allemandes pendant la guerre où il continue à évoquer les gestes d’un simple travail. L’écrivain transforme des scènes   réelles en tableaux tantôt dramatiques, tantôt épiques. Il les accompagne ainsi d’un noble et ardent commentaire qui, puisant dans son âme et sa vision particulière du monde, leur confère souvent un caractère lyrique.

    Ses dons de poète éclatent dans son œuvre posthume, Le Petit Prince (1945) et Citadelle (1948). De son métier et de son outil, il retient en fin de compte non pas l’aspect technique ou exaltant, mais simplement l’occasion qu’ils donnent aux hommes, comme tous les métiers avec leurs outils, de reconnaître leurs limites, la puissance de leur volonté, leur responsabilité à l’égard de tous et la primauté d’un but qui vaut plus que la vie. Sachant donc au nom de quoi ils accomplissent très simplement leur tâche, les héros de Saint-Exupéry tendent, sans emphase, à illustrer un humanisme par le métier.

    Toute son œuvre démontre, par ailleurs, une honnêteté et une sincérité qui méritent d’être évoquées. Brève et rayonnante, elle se mesure surtout à la qualité du cœur et des sentiments qui l’animent. Cet homme, courageux et sensible, est aussi lucide. La méditation, constante chez lui, fait la valeur de toute son œuvre. Le Petit Prince et Citadelle nous révèlent une ferveur et une noblesse dans le lyrisme qui prouvent incontestablement la pureté de son âme. Dans Citadelle d’ailleurs, son dernier ouvrage, il tente d’énoncer les principes d’une philosophie pratique qu’il a su mettre en application dans ses romans d’action tirés de sa propre expérience. Il met en particulier en exergue les thèmes du lien et de l’échange nécessaires entre les hommes, de la grandeur et de la soumission à une éternité qui se confond avec le destin de l’espèce. Pour Saint-Exupéry, le salut se trouve donc dans ce qui nous permet de collaborer à une œuvre utile. Il a su en faire sa règle de vie à laquelle il est resté fidèle jusque dans la mort. " Ce pourquoi tu acceptes de mourir, c’est cela seul dont tu peux vivre " (Citadelle).

    C’est pourquoi la notion de responsabilité occupe dans son œuvre une place importante dans sa quête vers sa morale de la grandeur humaine. " Etre homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre que l’on contribue à bâtir le monde " (Terre des hommes). Mais cette responsabilité s’inscrit dans ce lien et cet échange entre  les hommes, indispensables pour réussir cette œuvre collective. C’est le rejet de l’orgueil personnel, de la jalousie mesquine, de l’envie. C’est au contraire le plein épanouissement de l’esprit d’équipe. C’est savoir "être fier d’une victoire que les camarades ont remportée". Cette fierté comprend, par exemple, la joie du mécanicien qui, par son travail obscur, a permis au pilote de battre un record ou simplement d’avoir rempli sa mission.

    Cette responsabilité s’applique également à la prise de conscience des souffrances de nos semblables. Et même de l’humanité tout entière dont chacun de nous est partie intégrante et où il a sa place et un rôle à tenir. Pour Saint-Exupéry, il ne suffit pas d’être ému devant la misère des autres. Il faut communier avec ceux qui souffrent, voire connaître la honte lorsqu’on vit paisiblement et que d’autres pleurent ou agonisent. Son message est donc universel, car chacun participe au progrès de l’humanité. Il y a contribution de chacun à l’œuvre collective. Il n’entend pas parler seulement de ceux qui remportent des victoires notoires. Il englobe aussi l’obscur et humble artisan qui met toute son ardeur à son travail et qui contribue à cet édifice collectif, même si la pierre apportée n’a que la dimension d’un caillou.

    Saint-Exupéry nous présente là une conception du bonheur qui rejette l’individualisme. Il s’agit d’un bonheur plus vaste, où l’homme doit lutter contre l’isolement au sein d’une société qui semble parfois, par sa mécanisation, l’écraser. L’homme n’a plus seulement des devoirs envers lui-même, il en a avant tout envers les autres. C’est peut-être ce sens d’une vaste et profonde fraternité qui constitue la seule arme contre le déracinement, la solitude. Ce que souhaite Saint-Exupéry c’est une solidarité, une union profonde qui permet à chacun de se sentir inclus dans un vaste ensemble où il n’est plus seul. Finalement, c’est une parenté humaine à l’échelle du monde. C’est l’éblouissante condamnation du mot de Sartre, " L’enfer, c’est les autres ".

    A  une époque où toutes les valeurs traditionnelles sont remises en question, où les jeunes en particulier se sentent pris par l’angoisse devant un monde menaçant, où ils cherchent à satisfaire un enthousiasme parfois démesuré, ce lien qui unit selon Saint-Exupéry tous les hommes dignes de ce nom, cette conception de la responsabilité de chacun de nous devant tous (" chacun est responsable de tous ") apportent un réconfort, une certitude, un espoir fervent pour l’avenir. Antoine de Saint-Exupéry, homme d’action qui a écrit ce qu’il a vécu, témoigne d’une époque où l’homme sent lui échapper les dernières consolations religieuses et morales. Sa solitude et son destin lui apparaissent dans leur cruelle réalité. Probablement mieux que d’autres, il a su mesurer le grand vide spirituel qui caractérise le monde moderne. Il trouve cependant des raisons de vivre dans un humanisme qui a su traduire la modestie et la ferveur de son âme généreuse et échappe à l’horrible obsession de son temps qui consiste à vouloir changer l’homme.

    Ce poète est, en fait, un mystique en quête de l’essentiel et qui, comme le renard du Petit Prince, nous livre son secret : "on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible aux yeux ". Son message est donc un message d’humanisme, de solidarité entre les hommes, de retour à une spiritualité, de retour, en fait, à l’essentiel qu’il convient de méditer. "C’est l’esprit qui mène le monde et non l’intelligence".

    Quatre-vingts ans après sa disparition, son message reste d’actualité et devrait être médité, en particulier, par nos dirigeants politiques qui ont précisément perdu le sens de la responsabilité célébrée par Antoine de Saint-Exupéry pour réussir ensemble l’œuvre collective. On ne leur demande pas de donner leur vie pour la France comme il l’a fait – en seraient ils capables alors qu’ils ne songent qu’à leurs ambitions personnelles – mais d’œuvrer pour l’intérêt du pays et de son peuple au lieu de fracturer dangereusement la société et diviser les Français. La trêve politique "imposée" par le déroulement des Jeux olympiques sera de courte durée. Très rapidement la réalité reprendra le dessus et le sens du devoir et des responsabilités se rappellera à nos dirigeants. Devant le constat accablant de l’état de déliquescence de notre société auront-ils su prendre le recul nécessaire pour acquérir la capacité d’exercer cette responsabilité qui les oblige pour entreprendre et réussir l’œuvre collective? Le message transmis par Antoine de Saint-Exupéry reste une source d’espérance pour les temps actuels.

    Sera-t-il entendu?

    Général (2s) Antoine MARTINEZ

  • Portrait obligatoire:

    un maire remplace celui de Chéri-Bibi par une photo minuscule

    "C’est un portrait aux dimensions de l’estime que j’éprouve pour ce président", lance Xavier Rosalie, le maire de Piffonds (Bourgogne-Franche-Comté), accrochant au mur un grand cadre contenant une toute petite photo du très narcissique Chéri-Bibi.

    Cet élu a tenu à marquer son opposition à la très récente proposition de loi visant à rendre obligatoire l’affichage du portrait officiel du président de la République dans chaque mairie.

    "Ce président nous impose encore une fois des choses de dictateur, je vais respecter la loi, je vais afficher le portrait que j’ai choisi, qui correspond le mieux au président de la République actuel par cette miniature", tout en déclarant que "ce petit homme" aura marqué l’histoire par sa "méchanceté envers le peuple et envers la patrie".

    Scandaleux aussi, ce “détail” inacceptable qu’est la présence des Nourritures terrestres, ignoble ouvrage du pédophile André Gide, que Chéri-Bibi a délibérément mis en place d’honneur sur cette photo et auquel personne n’a jamais demandé de justification…

    À noter que David Lisnard, président de l’AMF, lequel se targue de culture, donc connaît forcément le pédophile Gide… fait toujours semblant de ne pas avoir remarqué la présence de l’épouvantable livre de cet écrivain obscène, que cet homme se voulant de culture… connaît forcément, pas davantage que n’avait réagi François Baroin, son prédécesseur…

    Le silence de l’AMF et des édiles français est révélateur d’une collusion très malsaine avec Chéri-Bibi.

    Ce silence forcené et continu des édiles, des élus et des parlementaires de tous bords, prouve combien ils ne sont en fait, comme les médias, que les domestiques du pouvoir. L’on n’ose penser qu’ils soient tous pro-pédo…

    C’est un peu facile de parler de pédocriminalité, de pédopornographie, l’air outré… et de se taire face à ce qui est a minima une provocation gravissime.

    Désormais, pour aborder ce sujet délicat et douloureux, il va leur falloir être crédible et le prouver, exigeant de chacun de nos représentants, de se positionner clairement quant à ce portrait officiel, exigeant d’eux d’avoir lu ce livre, que leur silence cautionne, pour certains depuis 2017…

    Portrait pour portrait, chaque maire se disant d’opposition et contre la pédophilie devra prendre exemple sur le maire de Piffons, ajoutant à côté une grande photo de la couverture des Nourritures terrestres avec quelques lignes de commentaires, expliquant ce qu’est ce livre et qui était André Gide.

    C’est ainsi que nous reconnaîtrons les sincères des falsificateurs.

    Daphné Rigobert

    Très drôle je dois reconnaître. Et ça ramène effectivement Chéri-Bibi à sa juste dimension.

  • Stoppons les escrocs et

    ...  autres manipulateurs

    J'ai aperçu un bout d'émission sur Cnews -il y a deux jours- dans lequel une animatrice a fait venir trois ou quatre personnes pour je ne sais quel genre de débat: je me suis trouvée devant l'émission au moment où un abruti parlait de son livre à peu près intitulé: la vie après la mort existe… à ses côtés une inénarrable médium qui “voit ou parle avec les morts“.

    L'auteur indiquait qu'il avait reçu plus de 100 témoignages de veuves éplorées juste après le décès de leur mari ou compagnon: elles affirment qu'en se couchant le lendemain, elles avaient “senti“ leur mari s'allonger auprès d'elles.

    Si j'avais été là, j'aurais juste demandé à l'imbécile heureux qui pense fermement que c'est une preuve de l'au-delà (et comme je ne lirais jamais son livre, j'espère qu'il y a d'autres affirmation pour étayer sa thèse débile). J'aurais demandé au “ravi“ de service qu'il m'indique le nom -allez, je vais être pas trop regardante- et le numéro de téléphone de quelques 10 de ces veuves éplorées pour que je les contacte afin de leur demander de vive voix si l'impression du mari qui revient dans son lit dure trois, six, douze mois et durant combien d'années le “manège“ du mort à continué…..

    Je vais installer dans quelques jours un film-textes où j'indique TOUTES les formes d'hallucinations qui existent, répertoriées par la science, tout de même, sur mon compte Youtube. Je mettrais le lien ici, ne vous en faites pas.

    Sur ce compte, il y a de nombreux film-textes où j'indique les télépsychies (psychokinèse) qui me sont advenues depuis ces 45 années où je m'intéresse aux pouvoirs du cerveau. J'ai eu la peine immense, jamais guérie de voir mourir ma petite sœur (à mes côtés) mon papa (à l'âge de douze ans), le père de ma fille, ma marraine adorée et des tas d'autres proches (des cousins) et figurez-vous que si quelqu'un devait recevoir la visite d'un décédé, j'aurai été un petit peu au courant puisque j'ai fais profession de voyante (et guérisseuse) des 35 dernières années, profession déclarée, auprès de toutes les administrations voraces et rapaces que vous connaissez.

    Je n'ai jamais “vu“ ou “aperçu“ un quelconque de mes chers décédés autrement que par rétrocognition (lire des exemples sur mon compte Youtube). Quand à l'idiote consanguine qui se prétend médium en contact avec les morts, il faudrait un peu qu'elle étudie les capacités du cerveau, la totalité des pouvoirs de voyance, télépathie, etc… elle saurait ainsi ne pas mélanger la discussion avec les morts de la rétrocognition.

    Les quelques personnes qui se flattaient stupidement d'être des médium (définition exacte: contact avec les décédés par l'intermédiaire de) à qui j'ai demandé de “voir“ un des nombreux décédés de ma famille m'ont toutes dit à peu près la même chose: je vois une personne très âgée, une femme…. silence (pour que j'acquiesce ou que je révèle: c'est ma tante, ma cousine, ma sœur, une des femmes que j'aimai tant!)… silence de ma part, donc, personne décontenancée qui s'enferre: elle a un beau chignon argenté… un grand tablier noir… elle a des petites lunettes….. elle est souriante… silence très embarrassé entre chaque phrase et silence de rigolade intérieure de ma part… j'ai dit finalement: ha, c'est ma tante que j'adorais… oui, oui, c'est elle! répondait invariablement le ou la médium…. sauf que ma tante était bel et bien vivante (en ce temps-là), qu'elle n'avait pas de chignon… que mes grand-mères décédées n'avaient pas du tout ce profil et que je ne reconnaissait personne de ma famille qui aurait pu coller à ce portrait, qui, vous le constatez, et un portrait disons passe-partout d'une grand-mère qu'on a -presque- tous eue, gentille, avenante, serviable.

    Donc, personnellement, je n'ai aucune raison de croire à ces fatras de métempsycose débile d'ignares qui se la jouent en se révélant en public. Il se peut que dans les deux jours du décès de quelqu'un on ait une vision ou l'on fait l'objet d'un truc bizarre… c'est plus que  souvent le désarroi du grand chagrin qui fait que le cerveau “piétine ou déraille“ une courte seconde. Nous évoluons avec des hormones qui nous font agir: ne me dites pas qu'un orage hormonal ne se produit pas lors d'un choc violent, d'une angoisse, d'une inquiétude mortelle, d'un désarroi immense…. demandez à Marie-Antoinette qui, la veille de monter à l'échafaud, a vu, en une seule nuit, sa chevelure blanchir….

    Évitez d'aller visionner les conférences ou les discours de ces gens: chaque fois que vous tentez d'écouter, vous augmentez le nombre de vues. Par contre, il n'ai pas interdit de faire circuler cet article partout autour de vous! :-)

    Ma chaîne:

    https://www.youtube.com

     

  • France, réveille-toi!

    La kleptocratie française

     

    https://youtu.be/-4xGiKyLnTg

  • Les pépins de santé de Tintin, globe-trotter intrépide

    Vous êtes-vous jamais demandé combien de fois le héros dessiné par Hergé a été blessé ou malade tout au long de sa vie hasardeuse et trépidante qui l’a conduit dans 23 pays réels ou imaginaires, mais aussi sur la Lune ou au contact d'un fragment de météorite ("L'étoile mystérieuse")? Ne cherchez plus ! Toutes les réponses, parfaitement documentées, se trouvent dans un article publié en ligne le 11 mai 2015 dans la revue La Presse Médicale. Il est signé de cinq auteurs (quatre français, un américain et un britannique), infectiologues et généticien moléculaire, tous fans inconditionnels de Tintin.

    Les auteurs se sont amusés à recenser tous les problèmes médicaux que le célèbre globe-trotter a éprouvé de 1930 à 1976, depuis " Tintin au pays des Soviets " jusqu’à " Tintin et les Picaros ". Ils ont évalué les causes et conséquences de tous ses soucis de santé, qu’ils aient été traumatiques ou non, provoqués par un tiers ou du seul fait de l’imprudence du héros.

    Au total, 244 accidents médicaux liés à 236 situations plus ou moins périlleuses ont été comptabilisés. Le valeureux personnage de fiction a eu 33 accidents de voiture ou d’avion, dont six résultants de tentatives d’homicides sur sa personne. Il sera en outre enlevé seize fois. Des  kidnappings dont il subira des conséquences pour dix d’entre eux, en l’occurrence six traumatismes et quatre intoxications au gaz ou chloroforme.

    Malgré tout, Tintin ne fut hospitalisé que six fois et ne subit que deux actes chirurgicaux, dans " L'Île noire " et " Objectif Lune ". Mais Tintin n’est resté à l’hôpital qu’un seul jour dans trois aventures, et quelques jours ou semaines dans trois autres. Dans Le Sceptre d'Ottokar (1938-39), il se retrouve certes aux urgences après un accident de voiture mais en sort avant même d’avoir été examiné par un médecin.

    Le personnage de fiction a connu en moyenne huit soucis de santé par aventure. Leur nombre a cependant diminué après 1945, passant après cette date de 14 problèmes de santé en moyenne à 6 par album. Sans doute faut-il y voir le fait que Tintin a été rejoint dans ses aventures tumultueuses au fil du temps par d’autres personnages, en l’occurrence par les détectives Dupont et Dupond en 1934, Tchang le jeune orphelin chinois en 1936, le vieux loup de mer capitaine Haddock et le professeur Tournesol, doux rêveur et inventeur hétéroclite. L’apparition de ces nouveaux personnages a probablement incité Hergé à un peu plus préserver Tintin de problèmes de santé, mais sans doute au détriment de ses compagnons d’aventures, selon les cas, alcoolique, sourd ou légèrement idiot.

    Sur les 244 problèmes de santé de Tintin, 191 étaient des accidents traumatiques, dont 62 % de traumatismes crâniens. La plupart d’entre eux étaient des commotions cérébrales légères ou moyennes, survenues tout de même à 84 reprises. Le héros sera victime de six polytraumatismes. Les autres accidents traumatiques correspondent à 53 traumatismes fermés (sans autre conséquence qu’une douleur), mais également à des brûlures (6 fois), des plaies par arme à feu (3 fois), des morsures (7 fois). Ces dernières ont été provoquées par un homme, un lion, un perroquet, un piranha, un rat, un requin, et même par Milou. Le moins que l’on puisse dire est que Tintin possède une incroyable résistance aux traumatismes de toute nature.

    Les autres soucis de santé de Tintin ont été des problèmes de sommeil liés un stress intense (15 %), des manifestations liées à une anxiété ou une dépression (13 %), des problèmes liés à la consommation d’alcool (9 %).

    Le reporter à la houpette a eu 46 pertes de connaissance lors de 16 aventures. Pour 23 d’entre elles, elles étaient d’origine traumatique. Tintin est notamment resté inconscient à deux reprises après qu’on lui a tiré dessus, mais les balles ne feront qu’érafler les côtes ou le crâne. Il ressort que 29 % des événements ayant conduit à un problème de santé étaient intentionnels, autrement dit causés par des tiers contre Tintin, dont 55 tentatives de meurtre.

    Curieusement, les auteurs n’ont pas trouvé trace de la moindre pathologie liée aux voyages chez le globe-trotter intrépide que les aventures ont pourtant amené à connaître des catastrophes naturelles (avalanches, tremblements de terre, tempêtes sur terre et sur mer) ainsi que de nombreux environnements hostiles dans 18 contrées bien réelles, qu’il s’agisse notamment de l’océan Arctique, du Sahara, des déserts d’Arabie, de l’Amazonie, des forêts d’Indonésie, des montagnes des Andes ou de l’Himalaya. A noter qu’il est plus qu’étonnant que ce personnage n’ait jamais eu la diarrhée du voyageur ("tourista"), de fièvre, d’infection respiratoire, de coup de soleil, de piqûre d’insecte, ni même le mal de mer ou encore le mal aigu des montagnes, pathologie liée à l’altitude.

    Bref, un vrai dur à cuire ce Tintin. Une résilience hors du commun. Normal non? N’est pas Tintin qui veut. Tous les journalistes le savent!

    Marc Gozlan, journaliste à Sciences et Avenir

    Pour en savoir plus:

    Caumes E, Epelboin L, Leturcq F, Kozarsky P, Clarke P. Tintin's travel traumas: Health issues affecting the intrepid globetrotter. Presse Med. (2015), 11 May 2015.

    Medrano J, Malo P, Uriarte JJ, López AP. Stigma and prejudice in Tintin. BMJ. 2009 Dec 16;339:b5308.

    Cyr A, Cyr LO, Cyr C. Acquired growth hormone deficiency and hypogonadotropic hypogonadism in a subject with repeated head trauma, or Tintin goes to the neurologist. CMAJ. 2004 Dec 7;171(12):1433-4.

  • Tout savoir sur les ennuis de santé du capitaine Haddock

    Tonnerre de Brest, ces cinq auteurs-là ne sont pas une bande d’ectoplasmes, mais de sacrés fans de Tintin ! Les médecins et chercheurs Eric Caumes, Loïc Epelboin, Géraldine Guermonprez, France Leturcq et Peter Clarke ont publié le 21 juillet 2016 dans la revue La Presse Médicale un article détaillant tous les pépins de santé que le capitaine Haddock a enduré au cours de ses aventures avec son ami Tintin. Ces auteurs s’étaient déjà amusés à recenser les problèmes médicaux éprouvés par le célèbre globe-trotter de 1930 à 1976 et avaient publié leurs résultats dans la même revue en mars 2015.

    Ces tintinophiles ont méticuleusement répertorié les traumatismes et autres ennuis de santé du capitaine Haddock, des simples bosses et égratignures aux commotions cérébrales en passant par les brûlures et pertes de connaissance, sans évidemment oublier les états d’ébriété et le delirium tremens. Ils ont évalué les causes et conséquences de tous les soucis de santé du héros de Hergé qu’ils aient été traumatiques ou non, provoqués par un tiers ou du seul fait de l’imprudence.

    Le personnage d’Haddock, impulsif, colérique et alcoolique, apparaît dans la 9e des 23 aventures imaginées par Hergé, ce qui explique qu’il en ait vécu quinze. Le commandant de la marine marchande a accompagné Tintin dans ses péripéties à partir de l'épisode du Crabe aux pinces d'or (1941) et a partagé durant plus de vingt ans la vie mouvementée de son meilleur ami. Le valeureux loup de mer s’est rendu sur cinq continents, a visité 14 pays (10 existants et 4 imaginaires) en plus de la Belgique, et a même marché sur la Lune.

    Au total, 249 accidents médicaux ont été comptabilisés, contre 244 problèmes pour Tintin. Il a subi 193 traumatismes et 56 événements non traumatiques. Le solide capitaine Haddock a connu 109 commotions cérébrales légères ou moyennes, dont 15 survenant dans un contexte de polytraumatisme.

    Outre son penchant pour l’alcool, Haddock est un fumeur. Il a été victime de brûlures à 15 reprises, occasionnées par une mauvaise utilisation d’allumettes, de cigares ou de sa pipe. Dix fois, il se brûle la barbe ou les doigts.

    Quand il ne s’agit de traumatismes, les ennuis de santé de Haddock sont en rapport avec son alcoolisme. Les auteurs ont dénombré 21 états d’ivresse. Ceux-ci ont été plus nombreux au cours des premières aventures que par la suite. L’unique épisode de delirium tremens est survenu lors de sa toute première aventure alors qu’il était un grand buveur. Au total 17 épisodes d’imprégnation alcoolique ont été responsables d’euphorie, de logorrhée, d’hallucinations, de troubles du comportement, de tristesse, d’anxiété et troubles du sommeil et d’agressivité. Le diagnostic d’ « insuffisance fonctionnelle du foie » a également été posé lors de la quatrième aventure. Par ailleurs, il a été victime des effets désagréables de la prise concomitante d'alcool et d’une pilule anti-alcool expérimentale inventée par le Professeur Tournesol (Tintin et les Picaros) !

    ibald Haddock a fait 13 pertes de connaissance, dont quatre liées à des commotions cérébrales sévères. Quatre autres sont survenues lors de décollages de fusée et d’atterrissages. Trois évanouissements se sont respectivement produits lors d’un manque d’oxygène à bord d’un vaisseau spatial au cours des dernières minutes de vol, à l’occasion d’un coup de chaleur et en état d’hypnose. 

    Malgré tout, le courageux capitaine n'a été hospitalisé que deux fois, suite à une explosion (L'Affaire Tournesol) et pendant plusieurs jours après avoir été hypnotisé par un extra-terrestre (Vol 714 pour Sydney). Il ne fut jamais opéré.

    Par ailleurs, il a souffert d’un trouble du rythme cardiaque après le retour sur Terre de la fusée (On a marché sur la Lune). En outre, une entorse sévère de la cheville d’origine traumatique a nécessité le port un plâtre pendant deux semaines (Les Bijoux de la Castafiore).

    Il a ressenti des douleurs en rapport avec un barotraumatisme de l’oreille moyenne lors d’un voyage en avion (Vol 714 pour Sydney). Il a été piqué par des insectes à quatre reprises et développa une énorme réaction sur le nez après une piqûre de guêpe (Les Bijoux de la Castafiore). Le personnage de fiction a également souffert de sept traumatismes résultant de coups portés par un crocodile, un anaconda, un yéti, un tapir, des singes et une anguille électrique. Enfin, il s'est fait mordre par un perroquet, par la petite tzigane Miarka et par Milou. Au total, il a été mordu quatre fois par des animaux.

    Suivant pas à pas Tintin et Haddock, les auteurs soulignent que le nombre de soucis de santé par aventure diminue pour Tintin alors qu’il augmente pour Haddock. Si globalement le nombre de traumatismes et de commotions cérébrales est comparable pour nos deux héros, ils sont cependant moins graves pour Haddock que pour Tintin. En effet, sur les 109 commotions qui ont touché Haddock, 5 ont été sévères (grade III et IV), contre 28 sur 118 chez Tintin. Lors de ces traumatismes crâniens, Haddock a perdu connaissance 14 fois, contre 46 fois pour Tintin. Enfin, comme on pouvait s’y attendre, le capitaine Haddock a connu plus de problèmes de santé liés à l’alcool (38) que Tintin (5).

    Selon Hergé, Tintin eut une influence positive sur Haddock, l’image de celui-ci évoluant de celle d’un ivrogne lors de sa première apparition à celle d’un gentleman lors de sa quatrième aventure, au cours de laquelle il ne boit que de façon sporadique. Une tendance que confirment les auteurs, soulignant que les soucis de santé liés à l’alcool se sont produits dans un tiers des cas lors de la première aventure du personnage. Aucun problème de santé lié à un état d’ébriété n’est en effet survenu au cours des trois dernières aventures.

    Pour conclure, les auteurs notent des points communs entre Haddock et Tintin. Ainsi, aucun des deux héros n’a souffert de diarrhée liée aux voyages, d’infection respiratoire, de coup de soleil, de mal de mer (ce qui aurait été le comble pour un marin), de pathologie liée à l’altitude, de fièvre.

    Il apparaît finalement que le capitaine Haddock a connu un plus grand nombre d'ennuis de santé que son meilleur ami. Pour les auteurs, c'est « un personnage extraordinaire qui souvent surpasse Tintin ». Mille millions de mille milliards de mille sabords !

    Marc Gozlan, journaliste à Sciences et Avenir

    http://biomedicales.blogs.sciencesetavenir.fr

     

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    Caumes E, Epelboin L, Leturcq F, Kozarsky P, Clarke P. Tintin's travel traumas: Health issues affecting the intrepid globetrotter. Presse Med. 2015 Jun;44(6 Pt 1):e203-10.

    Chanson P. Les aventures de Tintin chez le médecin. Presse Med. 2015 Jun;44(6 Pt 1):584-5.

    Castillo M. Tintin and colleagues go to the doctor. Am J Neuroradiol. 2011;32:1975–6.

    Druez P, Druez A, Druez V. Les nouvelles aventures médicales de Tintin et Milou. La médecine et son univers. Louvain Med. 2010;129:195–200.

    Druez P, Druez A, Druez V. Les nouvelles aventures médicales de Tintin et Milou. Le boire et le manger. Louvain Med. 2010;129:228–33.

    Druez P, Druez A, Druez V. Les nouvelles aventures médicales de Tintin et Milou. Quelle place pour la gastro-entérologie. Louvain Med. 2010;129:263–6.

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    Les pépins de santé de Tintin, globe-trotter intrépide (sur ce blog)

    Capitaine Haddock (Wikipedia)