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Choses - Page 6

  • Le véganisme et autres stupidités, ne passeront pas!

    Un(e) adepte folle ou un végan(e) invitée à table vous casse les pieds:

    Ce qu’il faut faire

    Tout argument doit être percutant, un fanatique peut argumenter sans cesse contre un seul point avec suffisamment d’énergie ou d’enthousiasme pour décourager même l’âme la plus heureuse à Table. Mais si je submerge Rachel de points, elle peut décider d’ignorer la conversation et se murer dans le silence.

    Par exemple, si vous parlez des problèmes de l’agriculture biologique, assénez-lui toute la gamme des problèmes : faibles rendements, utilisation des terres, études concluant à l’absence de différence de goût ou d’avantages pour la santé, érosion des sols par le labour, menaces pour la sécurité alimentaire mondiale, pression mise sur les écosystèmes pour la production de pesticides naturels, astuces du marketing de détail, problèmes croissants de fraude et de contrefaçon. Commencez par dire: "J’ai dix problèmes avec les aliments biologiques"; alors elle pourrait bien vous laisser finir une phrase.

    Parlez en termes contextuels plutôt que numériques (pas de niveaux de dose, mais des expositions concrètes). Ainsi, quand elle dit que les céréales pour petits-déjeuners sont "bourrées" de pesticides ou que les Cheerios sont "aspergés" de glyphosate, ne lui donnez pas le nombre de parties par milliard, mais dites-lui qu’elle devrait manger 4000 boîtes par jour pour être exposée à un risque insignifiant.

    Une personne “naturophile“ est souvent vulnérable et affiche ses vertus dès que l’occasion s’en présente. Montrez-lui d’autres façons d’être une bonne personne qui n’impliquent pas la destruction révolutionnaire de la chaîne alimentaire, l’abandon du mix énergétique ou l’élimination de l’industrie pharmaceutique. L’appeler "zélote sans cœur" ne fera qu’activer son système de défense.

    Parlez à l’aide d’exemples plutôt que de faits ou de définitions. "Un ami qui a subi une chimiothérapie il y a dix ans et qui est en bonne santé maintenant", c’est mieux que d’essayer d’expliquer comment la médecine conventionnelle traite le cancer. Posez-lui des questions sur les personnes qu’elle connaît personnellement qui ont "extirpé" leurs tumeurs avec du jus de citron.

    Jouez pour le positif, pas pour la victoire. Parlez avec elle -pendant dix minutes- sur les avantages environnementaux de l’agriculture de conservation. A faire en n’essayant pas de marquer des points et en évitant de la faire passer en mode défensif. Vous serez vitre  d’accord sur la manière dont les pratiques de culture sans labour enrichissaient la biodiversité, la rétention d’humidité et la santé des sols tout en réduisant l’érosion, les émissions de diesel et les eaux de ruissellement.

    Discutez de la façon dont les cultures de couverture complexes réduisent le besoin en engrais de synthèse et sont même capables d’inoculer le sol pour prévenir des menaces potentielles pour les cultures à venir. Elles va être tellement impressionnée par votre "conversion écologique".

    Écartez des sujets de la conversation en disant simplement: "Bien, ça va, mais j’ai des faits différents.

    Ne vous embêtez pas avec les choses suivantes:

    En appeler à des scientifiques ou à des institutions renommées (dans son monde, ils ont tous été "achetés et payés" par l’industrie).

    Montrer la différence entre un risque et un danger (pour les naturophiles, tous les dangers sont des risques et il n’est pas possible de faire confiance aux mesures de prévention ou d’atténuation de l’exposition).

    Mettre en garde sur les conséquences de ses idées au niveau de la politique mondiale. Elle a été conditionnée à penser que ses intérêts sont plus importants et que ceux qui sont en désaccord sont alarmistes. Elle a été rassurée sur le fait que rien de grave ne vient de la nature.

    Arguer qu'elle est illogique ou irrationnelle. Les peurs émotionnelles peuvent résister à un large éventail d’incohérences ou d’hypocrisie. Elle va juste vous percevoir comme prétentieux.

     

    Les injures. Comme tous les fanatiques, elle adore se vautrer dans la boue et vous ne ferez que confirmer son parti pris quant au fait que les scientifiques sont affreux et intolérants.

    Essayer de l’éduquer. Elle manque de capacité d’écoute et attend rarement la fin de la phrase avant de balancer des factoïdes, des faits alternatifs, par exemple sur les ingrédients d’un vaccin. Vous ne la convertirez pas et vous ne ferez qu’attrister votre conjoint.

    Et surtout, ne vous énervez pas, si elle vous insulte, vous ou votre travail. Une personne vulnérable lutte contre l’insécurité au sein d’une tribu de réseaux sociaux en construisant des murs et en transformant des valeurs en armes. Elle se sent menacée par ce que vous dites et ce que vous faites et ne comprend pas que vous ne compreniez pas à quel point votre monde est terrible.

    D’une manière tordue, elle se soucie de vous et veut que vous changiez vos habitudes. Lorsqu’un zélote fait face à une menace (un mal), le respect et la dignité sociale sont secondaires.

    Dans la tête d’une zélote

    Cela offre -également- une opportunité intéressante d’entrer dans l’esprit d’une fanatique. L’éthique du zélote? comment ces gens machiavéliques se placent à un niveau supérieur et ne ressentent plus le besoin de se conformer aux vertus conventionnelles comme l’honnêteté et le respect.

    Les activistes? qui haïssent Monsanto, semblent disposés à plonger dans l’hypocrisie pour gagner leur bataille, acceptant de travailler avec des avocats spécialisés dans le sordide, des scientifiques menteurs, des parasites avides, des lobbyistes manipulateurs et des scientologues. Je n’ai pas encore trouvé le fond qui me permet de savoir jusqu’à quel point un fanatique peut tomber pour lutter contre une menace.

    Les réseaux sociaux ont créé une toute nouvelle race de zélotes. Ils ne sont pas simplement motivés par une croyance; ils ne sont pas simplement motivés par une émotion religieuse; ils n’enterrent pas simplement leur vulnérabilité au sein d’une tribu cultuelle dirigée par un gourou ; il y a certainement quelque chose de plus.

    Les fanatiques naturophiles cornaqués par les réseaux sociaux sont des ségrégationnistes (d’une manière bien plus vile que ce que l’humanité a connu dans les années 1960). Ce qu'elle veut vraiment, c’est séparer son monde du mien… et ensuite éliminer le mien. Elle a isolé son monde en bloquant tous les flux d’informations contrariants – ces informations n’existent plus. Les faits n’ont jamais compté.

    Ecrit grâce à un article lu sur Contrepoints

    Pour tout connaître de la cuisine toulousaine, mon autre blog

    www.cuisine-toulousaine.com

  • Noël! Noël! Noël!

    La fête de Noël a ses opposants, surtout depuis le développement d’internet et de YouTube. Certains dénigrent le sapin de Noël comme les écologistes, d’autres le Père Noël et la date du 25 décembre comme certains évangélistes et Témoins de Jéhovah, et d’autres fuient Noël comme la peste (je pense à mes voisins musulmans qui rentrent au Maroc chaque année à cette période.)

    https://www.youtube.com/watch?v=lv6PBhNrUuM&feature=youtu.be

    Je me suis donc permis de faire une petite vidéo pour promouvoir cette merveilleuse tradition populaire qu’est Noël. Transmettons aux plus jeunes ce que nous avons vécu dans l’enfance dans les années 50, 60 et 70.

    Le réveillon de Noël est une merveille, un trésor culturel de notre civilisation. Vous imaginez un hiver sans lumières? Sans guirlandes lumineuses? Sans sapin décoré de boules? Sans père Noël? Sans fête de famille? Sans étoiles dans les yeux des enfants?

    Même pour les athées et les personnes éloignées du christianisme, c’est la fête des enfants par excellence, la fête de l’amour dans la famille, l’occasion pour chacun de dire " je t’aime " et de le lui montrer en lui offrant un cadeau ou une attention particulière.

    Je me souviens des Noël de mon enfance, dans les années 60. Un pur bonheur!

    Mes parents n’avaient pas eu cette chance à leur époque, pendant la guerre. Le seul cadeau auquel un enfant avait droit, c’était une simple orange, mais ils avaient l’amour de leur famille réunie, des bougies allumées et des jolis chants de Noël.

    Moi, j’ai eu la chance de pouvoir demander au père Noël le cadeau de mon choix, dans un catalogue. Aujourd’hui les enfants peuvent écrire une vraie lettre au père Noël et ils reçoivent une réponse en plus!

    Qui n’a pas eu sa panoplie? À mon époque, c’était celle de Zorro qui faisait fureur. Aujourd’hui c’est plutôt Spiderman, Ironman ou une tenue de princesse pour les filles.

    Ceux de ma génération ont certainement eu, comme moi, leur train électrique, et aussi une voiture télécommandée. Pour les plus grands, il y avait les jeux éducatifs avec leurs expériences scientifiques, comme Chimie 2000, Biologie 2000, Elec 2000, Magie 2000, etc. L’an 2000 faisait rêver, c’était le futur, la science… Et dire qu’on est en 2020 !

    Les jeux vidéo n’existaient pas à cette époque. Si on avait un télécran, c’était déjà bien !

    Durant tout le mois de décembre, on commence à décorer sa maison, à coller des adhésifs sur les fenêtres, à poser des guirlandes et si possible préparer un sapin dans son salon, comme le veut la tradition. Décorer un sapin en famille, avec ses enfants, est un grand bonheur.

    Dès le début du mois de décembre, l’enfant a droit à un calendrier de l’Avent, et chaque jour il ouvrira une fenêtre qui lui dévoilera un petit cadeau ou un chocolat. Cela l’aidera à patienter jusqu’à jour tant attendu, le 25 décembre, fête de la naissance du divin enfant, Jésus.

    Faire une crèche est aussi un grand moment à partager avec ses enfants. Chaque santon est important : Marie, Joseph, l’âne et le bœuf, mais aussi les rois mages, le petit ange, le berger avec ses moutons, le ravi, et j’en passe…

    On peut ajouter aujourd’hui des personnalités comme le professeur Raoult, ou choisir des crèches plus ludiques comme celle de Playmobil.

    Le soir du réveillon, tout le monde se met sur son " 31 ", les femmes se maquillent et se font belles. Certains membres de la famille viennent de loin, ils ont fait le chemin pour partager cette soirée unique.

    Le repas du réveillon doit être exceptionnel. Le menu est composé de mets spécialement choisis pour l’occasion, des huîtres, les toasts de foie gras et d’œufs de lump, le boudin blanc, la dinde farcie aux marrons, sans oublier les desserts incontournables, la bûche glacée et les treize desserts de Provence : les noix et noisettes, les clémentines ou mandarines, les figues, les dattes, les raisins secs…

     

    Le clou de la soirée sera la remise des cadeaux au pied du sapin, à minuit pétante. Mais avant les cadeaux, on aura pris soin de déposer le santon de l’enfant Jésus dans la paille de la crèche, entre Marie et Joseph.

    Puis les enfants se précipitent sur les cadeaux et cherchent leur nom sur les papiers cadeaux. Ils ont des étoiles dans les yeux. C’est une grande joie. Les adultes s’embrassent pour se remercier mutuellement. C’est un état de grâce très particulier.

    La soirée se finira en chansons et en musique. Et tous se coucheront avec la joie dans leur cœur.

    Je remercie tout spécialement mes parents, qui ne sont plus de ce monde, de m’avoir fait vivre ces moments de bonheur en famille.

    Dites-moi dans les commentaires quels étaient vos cadeaux de Noël dans l’enfance et racontez-nous vos anecdotes.

    Je souhaite un merveilleux réveillon de Noël à Riposte laïque et tous ses sympathisants !

     

    Louis Davignon

    Source:

  • Cherchez pas docteur…

    Une femme russe de 24 ans se marie avec son attaché-case

    Rien n’est impossible à la décadence. Attirée sexuellement par les objets, une femme russe, Rain Gordon, a décidé de s’unir avec son attaché-case, qu’elle a prénommé Gideon.

    Cette enseignante en école maternelle complètement loufoque a rencontré sa mallette fétiche aux reflets métalliques dans une quincaillerie en 2015, comme elle le révèle au quotidien britannique The Mirror. Celle qui croit à l’animisme et aux objets qui seraient dotés d’une âme a décidé d’officialiser sa relation au mois de juin. Une célébration animée par un ami, et qui n’est donc pas officielle aux yeux de la loi russe.

    Rain Gordon a avoué être déjà tombée amoureuse du centre commercial de sa ville. "Ma fascination pour les objets a commencé à l’âge de 8 ans, a-t-elle expliqué. Pendant mon enfance et ma petite adolescence, je suis tombée amoureuse d’endroits.

    "Une véritable obsession pour les objets et lieux, qui a donc pris une nouvelle tournure. Et le mariage avec sa mallette a déjà été consommé. "Nous avons partagé notre premier câlin et notre premier baiser, et nous avons passé plus de temps ensemble le soir et la nuit", a-t-elle encore détaillé au quotidien.

    Cette jeune Russe espère voir l’objectophilie reconnue et, pourquoi pas, son mariage validé officiellement.

    Peut-être pourra-t-elle proposer cette idée à certains députés français “progressistes” qui ont présenté le projet de loi sur l’adoption par les couples de concubins, et aux autres partisans de la PMA et GPA sans père. Son projet de vie sera entendu avec grand intérêt. "Le père peut être une grand-mère", selon Agnès Buzyn, alors pourquoi une vieille mallette chinée ne pourrait-elle pas être un époux? Le monde marche décidément sur la tête.

  • Hé oui!

    ... et les blouses, et les charlottes, et les tests...

    sans parler des lits d'hôpitaux, des infirmiers, des infirmières, des médecins de campagne....

  • Les leçons de grammaire du coronavirus

    Le/la Covid? Réouvrir ou rouvrir?

    Lorsqu’un mot entre dans la langue, il arrive que les règles régissant son usage ne soient pas fixées du premier coup.

    Le Covid-19 a apporté son lot de nouveaux mots (lundimanche, apérue, coronabdos, voire encore corona-boomeurs, whatsappéros ou coronapéro), mais aussi de nouveaux débats linguistiques. (N'importe quoi!)

    Exit le match "pain au chocolat vs chocolatine", (NON, ya pas débat: c'est chocolatine, un point c'est tout: pourquoi? parce que l'on peut faire du pain au chocolat, AVEC DE LA PÂTE A PAIN,

    et que les chocolatines sont réalisées avec DE LA PÂTE FEUILLETÉE. CQFD)

    et place à des questionnements davantage en rapport avec les nouvelles réalités auxquelles sont désormais confrontés les francophones.

    Doit-on dire "le" ou "la" Covid-19?

    "Rouvrir" ou "ré-ouvrir": que faut-il dire et écrire? Et sinon, faut-il dire "quatorzaine" ou "quarantaine"? Sur les réseaux sociaux, les internautes échangent des arguments en faveur de l’une ou de l’autre réponse à ces questions, sans jamais réussir à se mettre d’accord.

    Le ou la Covid-19?

    Dans le cas du mot covid-19, le débat porte sur le genre du mot. Doit-on dire la Covid-19, puisqu’il s’agit d’une maladie; ou le Covid-19, puisque c’est un virus? Quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé ce terme le 11 février dernier, elle n’a pas précisé son genre (car en anglais la question ne se pose pas).

    Aussi, à partir de la mi-mars, et malgré l’utilisation du féminin sur le site français de l’OMS, les journalistes de France ont spontanément pris l’habitude de l’employer avec des articles masculins (le, un, ce, etc.).

    La règle voulant qu’en français, le genre de l’acronyme soit déterminé par le genre du premier mot (co- vient de "corona", vi- de "virus" et d- de l’anglais disease qui veut dire "maladie"; 19 indique l’année de l’apparition du virus), et que le genre du mot corona soit masculin en français.

    Puis les internautes leur ont emboîté le pas. C’est ainsi que l’usage du masculin s’est installé dans les pratiques des Français, comme le montre ce graphique réalisé à partir des requêtes sur Google au cours des 90 derniers jours en France. La séquence "la covid" est quasiment inexistante en face de la séquence "le covid":

    Outre-Atlantique en revanche, très tôt, une note a circulé encourageant l’usage du féminin ("la covid"), laquelle a été suivie quasi immédiatement d’une notice de l’Office québécois de la langue française (OQLF), le grand organisme qui régule la langue au Québec. Si bien qu’aujourd’hui les deux variantes sont en concurrence dans la Belle Province.

    Les Québécois garderont-ils les deux genres, ou basculeront-ils du côté du féminin? Difficile de répondre à cette question pour le moment, il faudra encore être patient pour voir si l’une des deux formes prend le dessus sur l’autre.

    Dans l’Hexagone, France Terme, qui publie les résultats de la Commission d’enrichissement de la langue française chargée de nommer en français les réalités nouvelles et les innovations scientifiques et techniques, n’a pas encore proposé de recommandations (alors qu’elle a établi une liste de termes alternatifs aux anglicismes liés au Covid-19 qui commençaient à gagner du terrain).

    Quant à l’Académie française, elle vient de rendre son verdict, en optant pour l’usage du féminin, suivant en cela l’OMS et l’OQLF. Mais c’est sans doute déjà trop tard…

    Des écoles qui rouvrent ou ré-ouvrent?

    Le couple rouvrir/ré-ouvrir a également fait l’objet de pas mal de débats sur les réseaux sociaux.

    L’argument invoqué par les opposants à la variante ré-ouvrir est que cette forme est peu plaisante à l’oreille (les linguistes diraient qu’elle n’est pas euphonique), en raison du fait qu’elle comporte deux voyelles contiguës (ce qu’on appelle techniquement un hiatus).

    Les Français n'ont qu'à articuler (et parler lentement sans mitrailler), au lieu de zézéter et de taratater.

     

    Pourtant la plupart des dictionnaires commerciaux et libres la mentionnent dans leurs nomenclatures, comme le rappelle le linguiste belge Michel Francard. On trouve ré-ouverture dans les pages du Larousse (mais il est absent du Robert), dans le TFLi (mais pas dans le Littré).

    Quand on y pense bien, ce n’est pas étonnant, sachant qu’existent dans la langue de nombreux verbes commençant par le préfixe ré- (et non r-) suivi d’une voyelle: ré-approvisionner, ré-entendre, ré-écouter, etc.

    En jetant un coup d’œil aux pratiques des twittos en France (Twitter permet de ne chercher que dans les tweets envoyés pendant les neuf derniers jours), on peut voir que même si l’utilisation de rouvrir est majoritaire, celle de ré-ouvrir est loin d’être nulle:

    La variante ré-ouvrir reste toutefois fort stigmatisée, ce qui explique sans doute pourquoi elle est moins employée (trois fois moins, proportionnellement) que sa concurrente rouvrir.

    Les internautes ont en effet tendance à l’associer à une mauvaise maîtrise de la langue française, qui serait le propre "- des jeunes qui ne savent plus parler".

    Que diraient pourtant ces censeurs s’ils savaient qu’on trouve cette forme déjà au début XVIIe siècle, puis régulièrement sous la plume d’écrivains aussi célèbres que Céline ou Stendhal, et tout récemment dans le discours de notre premier ministre Édouard Philippe ou dans les tweets du ministre de l’Éducation, Jean‑Michel Blanquer? (incompétent et inculte!)

    Quarantaine ou quatorzaine?

    Un autre néologisme qui irrite pas mal d’internautes, le terme quatorzaine, qui tend à remplacer depuis quelques semaines le classique quarantaine. Sémantiquement, le mot quarantaine est une sorte de terme générique pouvant évoquer une durée variable, alors que quatorzaine est beaucoup plus précis, ce qui explique son succès dans le contexte que l’on vit actuellement, comme l’explique notre collègue Myriam Bergeron Maguire. Beaucoup ont argumenté que le mot n’est pas légitime car il ne figure pas dans les dictionnaires.

    Mais quand on y pense bien, est-ce là un motif valable pour le rejeter, sachant que tous les néologismes ont d’abord commencé par ne pas être dans "le" dictionnaire, par la force des choses? En sont témoin les mots déconfinement et re-confinement, qui ont connu une notoriété soudaine plus ou moins au même moment dans les médias, mais qui ne figurent ni dans le Robert, ni dans le Larousse (le premier vient tout juste d’apparaître dans le Wiktionnaire.

    Comment les mots entrent dans la langue?

    Lorsqu’un mot nouveau entre dans la langue, il arrive que les règles régissant son usage (masculin ou féminin, formes de pluriel, dérivations, etc.) ne soient pas fixées du premier coup, et que des variantes concurrentes circulent. C’est ensuite l’usage – des internautes, des journalistes, des écrivains mais aussi des simples locuteurs – qui permet de faire pencher la balance en faveur de l’une ou de l’autre variante. En bout de chaîne, ce sont les dictionnaires qui entérinent l’issue de ces débats.

    Si l’une des deux variantes prend clairement le dessus, l’autre est soit abandonnée (elle sort alors de l’usage, et n’est pas reprise par les dictionnaires), soit considérée comme "marquée" (régionale, archaïque, technique ou autre). Ce sera sans doute le cas du genre féminin de covid, qui devrait être accompagné de l’étiquette " régional " dans les dictionnaires fabriqués en France.

    Signalons toutefois que ce genre de question n’est jamais réglé rapidement: le processus peut prendre du temps, et les usages coexister pendant des siècles (voir notamment le couple rouvrir/ré-ouvrir).

    Enfin, les chances de voir apparaître de nouveaux mots dans la nomenclature des dictionnaires dépendent de leur vitalité, sur le long terme. Les processus de déconfinement et de re-confinement seront-ils des réalités avec lesquelles il faudra apprendre à vivre dans les années à venir? Pendant combien de temps mettra-t-on encore les gens en quatorzaine? Les réponses à ces questions seront cruciales pour les lexicologues en charge des prochaines éditions de dictionnaires.

    Mathieu Avanzi

    Maître de conférences en linguistique française, Sorbonne Université

    licence Creative Commons.

    Source et graphiques