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MDR

Paris: la "maison close" aux poupées sexuelles fait polémique

Xdolls la première maison close avec poupées sexuelles tenue par Joaquim Lousquy fondateur et gérant des lieux

Ouvert depuis le 1er février, Xdolls, le premier lieu français avec des poupées silicone, est dans le collimateur du groupe communiste - Front de gauche. Ils demandent la fermeture.

Un appartement ouvert aux hommes pour des prestations sexuelles payantes sur des poupées grandeur nature en silicone est-il une maison close ? Donc illégal ? C’est la question à laquelle le préfet de police, les sénateurs, le ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes et la maire de Paris sont invités à répondre…

Nicolas Bonnet Oulaldj - président du groupe communiste - Front de gauche au Conseil de Paris - et les élus de son groupe viennent de déposer un vœu au Conseil de Paris (qui débute ce mardi) demandant l’interdiction de Xdolls, maison close de sex-toys géants "nouvelle génération".

Les poupées qui ont déclenché la polémique

Ce vendredi, son jeune patron, Joachim Lousquy, 29 ans, jean et tee-shirt, ancien gérant de boutiques de cigarettes électroniques, "entrepreneur avant-tout", comme il se définit, attendait le client, étonné par la polémique…

Xdolls a ouvert il y a six semaines, le 1er février dernier dans un appartement "lambda" de 70 m2 du XIVe arrondissement. L’adresse est tenue secrète. "Les voisins ne sont même pas au courant !", sourit-il. Lumière tamisée, musique, trois chambres avec dans chacune une créature en silicone, nue, made in China - "plusieurs milliers d’euros chacune", élude-t-il - de petite taille, 1m45… Comme décor, au mur, un écran avec des vidéos pornos "pour la stimulation". Au fond, une pièce - "vous ne pouvez pas visiter" - où les poupées sont nettoyées "genre au karcher".

"Le client fixe son rendez-vous et paye par Internet"

Tarif des prestations? 89 euros l’heure. "Le client fixe son rendez-vous et paye par Internet". Public? "Hommes surtout, détaille Joachim, 30-50 ans, plutôt CSP + propres sur eux, ainsi que quelques couples qui viennent vivre une nouvelle expérience sexuelle".

Pour Nicolas Bonnet Oulaldj, "Xdolls véhicule une image dégradante de la femme". "Je ne suis ni sociologue, ni philosophe, ni psychologue, réplique Joachim. Je ne suis pas la bonne personne pour répondre à ça".

De plus, Nicolas Bonnet Oulaldj n’hésite pas considérer "ladite entreprise comme un lieu de prostitution avec un propriétaire pouvant être assimilé à un proxénète".

La maison close à poupées sexuelles de Paris face à la polémique

Par ailleurs les communistes fulminent: "Xdolls a été déclaré au registre de commerce en tant que maison de jeux comme si c’était une salle avec des baby-foot ou des flippers".

Pierre Laurent, le patron du parti communiste, s’est invité dans la polémique. Le secrétaire national du PC déposera jeudi prochain une question écrite au Sénat. Il y dénonce des poupées "robots sexuels" dont "certaines peuvent faire penser à des enfants". Et déplore la "banalisation de la prostitution" et "un moyen détourné pour amener l’acceptation par l’opinion du retour des maisons closes". Sur le Web, des internautes ont regretté cette "pudibonderie", "ce manque de liberté" et cette "moralisation à outrance".

Lorraine Questiaux, avocate et porte-parole du "Nid" à Paris - l’incontournable association féministe qui accompagne les victimes d’exploitation sexuelle - ne trouve pas ça drôle et rappelle "qu’en France, chaque année, ce sont 86 000 femmes violées". Pour elle, " Xdolls n’est pas un sex-shop. C’est un endroit qui génère de l’argent et où on simule le viol d’une femme ". La puissante association va elle aussi "interpeller le préfet".

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-maison-close-aux-poupees-gonflables-irrite-les-communistes-16-03-2018-7612830.php

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