En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Un extraterrestre pris en photo par Google
Google Street View révèle parfois des scènes insolites de la vie quotidienne. Personnes nues, drôles d’animaux ou images qui font froid dans le dos…
Le service gratuit en ligne de la firme américaine photographie tout, ou presque.
Un internaute a repéré en janvier de cette année une drôle d’image sur Google Street View à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Dans la rue du Docteur Grandjean, sur un balcon d’une résidence une étrange silhouette se tient debout.
Aujourd’hui elle est complètement floutée par le logiciel de promenade de Google, mais un bloggeur l’a sauvegardé sur son ordinateur et diffusé sur son site internet. Une statue ? Une personne déguisée ? Un canular ?
Impossible pour l’instant de le définir mais visiblement la société américaine a préféré flouter cette mystérieuse silhouette comme elle le fait pour de nombreuses scènes insolites capturées par ses appareils à 360°C perchés sur une voiture qui sillonne le monde entier. Ce fut le cas pour des couples pris la main dans le sac en train de s’adonner à l’amour…
Certains préfèrent les microbes à l’eau de Javel
par Bernard Meunier - SPS n°304, avril 2013
Depuis une vingtaine d’années, la peur des produits chimiques est devenue une angoisse permanente pour une très grande partie de l’opinion publique, y compris devant des produits de base, anciens, dont les qualités et les défauts sont parfaitement connus. De nombreuses associations ou organisations non gouvernementales se développent en jouant sur cette peur, facile à créer, en laissant penser que toutes les maladies que nous avons à affronter tout au long d’unevie qui s’allonge de plus en plus pourraient être liées en grande partie aux produits chimiques et à la pollution créée par ces mêmes produits chimiques. Ce n’est pas le cas, de nombreuses études épidémiologiques ont montré que les produits chimiques les plus dangereux, à l’origine de nombreux décès, sont les goudrons des cigarettes et l’éthanol des boissons alcoolisées. Il est toujours surprenant de constater que les groupes qui dénoncent les dangers des produits chimiques ont, vis-à-vis des jeunes, un discours sur les drogues et les mélanges de drogues trop souvent bienveillant. Toutes ces drogues qui agissent sur le système nerveux central seraient-elles dépourvues de toxicité ?
Qu’était le monde sans produits chimiques ?
Il est toujours possible de rêver à un monde sans produits chimiques : il a existé il y a plus de deux siècles et demi. La chimie n’existait pas en 1750, nous pourrons donc nous servir de cette période comme référence à un monde virginal, ne portant pas les souillures de la chimie et de son industrie. La population humaine est passée de 650 millions en 1750 (époque sans chimie) à 1,6 milliard en 1900, puis à 7 milliards en 2011 et devrait dépasser le chiffre de 9 milliards vers 2050. Cette explosion démographique s’est faite grâce au développement considérable des sciences et des techniques tout au long des XIXe et XXe siècles et aux progrès de l’hygiène, des sciences médicales et de l’éducation.
Cette augmentation brutale de la population au cours des 150 dernières années ne s’est pas effectuée sans que l’on constate des dégradations importantes sur la flore et la faune et sur la modification des paysages et des espaces. L’urbanisation massive des populations depuis le milieu du siècle dernier amène de plus en plus de personnes à une perte de contacts directs avec la nature, engendrant, en parallèle, une nostalgie et une vision sublimée du bon sauvage vivant en harmonie parfaite avec la nature.
Dès lors que les besoins fondamentaux sont assurés, l’aversion du risque prend de plus en plus d’importance pour l’homme. Le cueilleur et le chasseur prenaient des risques pour survivre, l’homme des temps modernes en prend beaucoup moins en faisant ses achats dans un supermarché.
Avec la diffusion rapide, au cours des années 1980-1990, de l’idée d’une nouvelle forme de civilisation dite " société post-industrielle ", de nombreux groupes sont maintenant là pour expliquer que tous nos malheurs viennent de l’industrie et des sciences qui servent à son développement. La physique serait responsable du développement des centrales nucléaires qui produisent l’électricité dont nous avons un besoin croissant, la chimie n’apporterait que la pollution et la biologie moléculaire est à l’origine du développement des OGM, ces organismes génétiquement modifiés dont nous ne voulons pas en Europe. Sur cette base, de nombreux groupes de pression, armés du drapeau vert de l’écologie, désignent toujours l’industrie comme l’ennemi à combattre, sans oublier les scientifiques qui sont maintenant considérés comme étant à la solde des groupes industriels.
Faudrait-il avoir peur de l’eau de Javel ?
Dans ce contexte, les marchands de peur aiment bien cibler les produits chimiques, toujours présentés comme des dangers pour l’homme. Dans ce propos, nous nous intéresserons à un " vieux " produit chimique dont il faudrait avoir peur selon certains : l’eau de Javel.
L’histoire de ce produit commence en France, à la fin du XVIIIe siècle, à l’époque où Lavoisier, Fourcroy, Chaptal et Berthollet écrivent les plus belles pages de la chimie moderne qui est en train de se créer, avec une rigueur scientifique qui l’éloigne définitivement de l’alchimie. C’est l’intégration de la chimie dans les sciences exactes, aux côtés de la physique et des mathématiques.
À la recherche d’un agent de blanchiment efficace pour les toiles de lin, comme alternative au blanchiment sur pré qui monopolisait de grandes surfaces aptes au pâturage, Claude-Louis Berthollet réussit, en 1789, à préparer l’hypochlorite de sodium (NaOCl). Il va mettre en place la production industrielle de ce nouveau produit chimique dans le petit village de Javelle, au bord de la Seine, en aval de Paris. Mais ce produit chimique ne va pas rester longtemps un simple agent de blanchiment des toiles de lin. Très vite, en 1793, le chirurgien Pierre-François Percy utilise ce produit pour lutter contre la " pourriture des hôpitaux " de l’armée du Rhin. L’eau de Javel est effectivement un agent de désinfection puissant, capable de détruire rapidement tous les microorganismes pathogènes (bactéries, virus et parasites). Bien avant l’arrivée des sulfamides et des antibiotiques, ce produit chimique est devenu l’un des bras armés de l’hygiène pasteurienne vers la fin du XIXe siècle. Son utilisation pour la désinfection des eaux, des locaux hospitaliers, des plaies, des instruments... est devenue universelle.
À partir des années 1970, les choses changent, le dégoût de l’odeur forte de l’eau de Javel commence à s’installer dans un monde protégé des infections bactériennes par l’utilisation massive d’antibiotiques. De la réduction de son utilisation, on passe à son bannissement dans l’espace public : les sols des hôpitaux ne sont plus traités à l’eau de Javel. Pire encore, le produit est maintenant considéré comme dangereux, coupable d’être à l’origine de brûlures, de vapeurs toxiques, de la chloration des méthyl-cétones résiduelles des eaux potables.... La chloration de l’eau reste pourtant le meilleur moyen de la conserver dans les canalisations de distribution, permettant ainsi qu’elle reste potable dès l’ouverture du robinet. Les infections nosocomiales dues à des bactéries très résistantes aux antibiotiques tuent actuellement plus de 4 000 personnes par an dans les hôpitaux français, soit autant que les accidents de la route. Ne serait-il pas temps de réintroduire l’utilisation de l’eau de Javel comme désinfectant dans un hôpital témoin et de regarder l’impact sur le niveau des infections nosocomiales ?
Internet démultiplie la désinformation
En moins de trente ans, ce produit est devenu l’archétype du produit chimique dangereux. Sa consommation est en forte régression en Allemagne : 30 millions de litres en 2010, à comparer à 220 millions de litres en France pour la même année. Pour les jeunes générations, la dangerosité de l’eau de Javel est une évidence comme en témoignent les moteurs de recherche de la " toile ". En 2008, Google affichait 720 entrées pour " dangers de l’eau de Javel " contre 2 seulement pour " bienfaits de l’eau de Javel ". En avril 2012, ces chiffres sont respectivement devenus 9 890 et 7, et en janvier 2013 nous passons à 21 700 et 8. Très clairement les marchands de peur ont gagné ! Il est à craindre que la " toile " devienne le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour diffuser toutes les contrevérités, contribuant au développement de toutes les psychoses collectives.
Dire que les propriétés désinfectantes de l’eau de Javel ont sauvé des millions de personnes depuis plus de 150 ans est devenu tout simplement inaudible, en ce début du XXIe siècle. Deux événements récents ayant conduit à des pertes humaines importantes devraient pourtant nous déciller les yeux sur les vrais dangers du refus d’utilisation de l’eau de Javel.
Eau de Javel ou bactéries, où est le danger ?
L’aversion des Allemands pour l’eau de Javel peut conduire, en cas de crise sanitaire, à des erreurs de jugement à l’origine de nombreux décès. Prenons l’exemple d’une épidémie due à un mutant d’une bactérie banale en mai 2011 en Allemagne. Escherichia coli est présente dans tous les intestins des mammifères et ne montre pas de toxicité particulière. Par contre la souche mutante Eceh (pour E. coli entérohémorragique) produit des toxines dévastatrices pour l’organisme humain, les shigatoxines, capables de détruire les cellules des vaisseaux sanguins et des reins. Plus de 40 morts et des milliers de malades ont été à déplorer. Les premiers soupçons sur la source de contamination se sont portés très vite, trop vite, sur des concombres espagnols, avant que des germes de soja venant d’une ferme " biologique " allemande ne soient identifiés. Tout au long de cette crise sanitaire, personne n’a songé à revenir au bon sens de nos grands-parents en matière d’hygiène vis-à-vis de légumes venant de champs ou de jardins amendés avec des matières fécales. Il était d’usage, avant l’époque des antibiotiques, de mettre dans la première eau de lavage des légumes quelques gouttes d’eau de Javel, et de laisser reposer pendant une dizaine de minutes pour tuer les microbes. Cela permettait de manger des crudités en toute tranquillité ! Le rappel d’une telle pratique aurait évité de nombreux décès pendant les trois semaines nécessaires pour identifier la source de la contamination, sans avoir à mettre en difficulté d’innocents producteurs de légumes en Espagne. La " peur du chlore " l’a emporté sur la raison.
Eau de Javel ou choléra ? Une leçon à plus de 5 000 morts
Les 40 morts du mois de mai 2011 n’ont pas servi de leçon pour le traitement de l’eau potable en Haïti à la même période. Il a fallu attendre plusieurs mois en Haïti avant d’utiliser des produits chlorés pour traiter les eaux des rivières contaminées par le déversement de tinettes de soldats de l’ONU, porteurs sains du choléra, envoyés pour aider les populations locales après le terrible tremblement de terre de janvier 20101. Principe de précaution oblige, de nombreux " responsables ", entourés de bouteilles d’eau importées, ont voulu protéger les populations haïtiennes, qui n’avaient que les rivières contaminées comme seules sources d’eau, des dangers de l’eau de Javel et des produits chlorés. Il aura fallu plus 5 000 morts, oui 5 000 morts, avant que l’on se décide à traiter les eaux avec des produits chlorés.
Personne ne va assumer la responsabilité de ces décès. Il faut être conscient que la culture de l’irresponsabilité de comités, formés de personnes angoissées par le principe de précaution, ne faisant plus confiance aux scientifiques ni aux médecins et incapables de prendre des décisions, est maintenant à l’origine de nombreux décès, bien plus que les décès potentiels pouvant être attribués à un bon vieux désinfectant.
La phobie de l’eau de Javel montre que dans les deux cas décrits ci-dessus, les inquiétudes se portent sur la mortalité potentielle ou virtuelle attribuée au produit chimique, sans regarder la mortalité réelle. On préfère regarder de l’autre côté du miroir avant de s’occuper de la réalité. Les activités de minorités agissantes n’augmentent pas la protection du citoyen, par contre, elles l’exposent à des dangers mortels comme nous venons de le voir dans les exemples ci-dessus, en le privant de l’utilisation raisonnable de produits chimiques dont les bienfaits ont été validés par un usage courant pendant près de deux siècles.
texte de Martin Niemöller (1892-1984)
Un homme dont la famille faisait partie de l'aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possédait un certain nombre de grandes usines et de propriétés.
Quand on lui demandait combien d'allemands étaient de véritables nazis, il faisait une réponse qui peut guider notre attitude au regard du fanatisme.
" Peu de gens sont de vrais nazis, disait-il, mais nombreux sont ceux qui se réjouissent du retour de la fierté allemande, et encore plus nombreux ceux qui sont trop occupés pour y faire attention. J'étais l'un de ceux qui pensaient simplement que les nazis étaient une bande de cinglés. Aussi la majorité se contenta-t-elle de regarder et de laisser faire. Soudain, avant que nous ayons pu réaliser, ils nous possédaient, nous avions perdu toute liberté de manœuvre et la fin du monde était arrivée. Ma famille perdit tout, je terminai dans un camp de concentration et les alliés détruisirent mes usines.
" Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n'ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.
Et lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."
Texte de Martin Niemöller (1892-1984), pasteur protestant arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.
On ne peut s’empêcher de repenser à cette phrase de l’un de nos congénères les plus éclairés, lui aussi allemand d’origine ...
" Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. "
Albert Einstein
La chute de la goutte la plus lente du monde
Une expérience mise en place en 1944 a permis de filmer ce mois-ci pour la première fois la chute d'une goutte de poix noire, un composé dont la viscosité est telle qu'il semble solide à température ambiante.
Pour la première fois de son histoire, l'homme a contemplé la chute d'une goutte de poix noire, une sorte de goudron dont la viscosité est si grande qu'on peut la briser au marteau. L'affaire peut paraître anodine mais cela faisait 86 ans que les scientifiques attendaient cet événement extraordinaire.
On est alors en 1927 et Thomas Parnell, le premier professeur de physique de l'université du Queensland, en Australie, fait chauffer de la poix noire pour en remplir un entonnoir en verre dont il a scellé le goulot. Après avoir attendu trois ans, afin d'être sûr que le matériau soit bien refroidi et à l'équilibre, il brise le sceau et attend.
Comme attendu, la poix commence à s'écouler, lentement. Très lentement. Il faudra huit ans pour qu'une première goutte se forme et tombe dans le bécher placé sous l'entonnoir. Malheureusement personne n'est là au moment fatidique. Il n'y aura pas plus de témoin pour assister à la chute des six gouttes suivantes qui mettent chacune entre 7 et 9 ans à se former. À la fin des années 1980, la climatisation est installée dans l'université. Comme la viscosité de la poix dépend directement de la température, il faudra attendre 12 ans pour voir la goutte suivante, la 8e, se former. Manque de chance, la caméra installée pour filmer l'instant crucial tombe en panne et rate le coche en novembre 2000.
Deux millions de fois plus visqueux que le miel
C'est une expérience similaire lancée en 1944 au Trinity College de Dublin, probablement sous l'impulsion du Prix Nobel Ernest Walton, qui est aujourd'hui sous les projecteurs. L'origine exacte du dispositif reste mystérieuse. Le site de la revue Nature raconte qu'il avait été oublié jusque récemment dans un coin de laboratoire où il prenait la poussière. Voyant récemment qu'une belle goutte s'était formée, les physiciens de l'université décident de braquer une webcam dessus en avril dernier. Le 11 juillet 2013, le miracle tant espéré se produit: la goutte tombe sous l'œil de la caméra. L'instant est immortalisé dans une vidéo historique.
Les scientifiques ont calculé que la viscosité de leur échantillon était environ 20 milliards de fois plus importante que celle de l'eau. Ou deux millions de fois celle du miel. Il reste néanmoins cinq fois plus «liquide» que celui de leurs confrères australiens.
Ces derniers attendent la chute de leur 10e goutte avant la fin de l'année. On peut en effet constater sur le site de leur université, qui diffuse l'expérience en direct, qu'une goutte bien formée est sur le point de se détacher. Ils ne seront pas les premiers à observer ce phénomène, mais ils pourront se consoler avec le titre d'expérience scientifique en cours la plus longue de l'Histoire que le Guiness des records leur a décerné.
Voir tomber la goutte sur cette page