Le port du pantalon enfin autorisé pour les Parisiennes
Près de 214 ans auront été nécessaires pour obtenir l'abrogation de la loi interdisant le port du pantalon aux femmes. Jusqu'alors les parisiennes sans robe ni jupe étaient... hors-la-loi
Plus ou moins court, le pantalon est un incontournable des garde-robes féminines.
A Paris, les femmes ont enfin le droit de s'habiller en homme. Dans le Journal officiel du jeudi 31 janvier, le ministère des Droits des femmes a confirmé que cette ordonnance datant de 1800 est incompatible avec "les principes d'égalité entre les femmes et les hommes qui sont inscrits dans la Constitution".
Signée par le Préfet de Police Dubois, l'ordonnance du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800) empêchait la gente féminine de porter un pantalon sans avoir obtenu au préalable l'autorisation de la Préfecture de Police. Accusées de travestissement, les contrevenantes risquaient d'être arrêtées. "Cette ordonnance visait avant tout à limiter l'accès des femmes à certaines fonctions ou métiers en les empêchant de se parer à l'image des hommes", précise Alain Houpert. Le sénateur UMP est à l'origine de la demande faite au gouvernement, en juillet 2012, d'abroger cette loi.
Une aberration progressivement atténuée par plusieurs circulaires comme celle de 1909 qui autorisait une dérogation aux femmes pour se couvrir les jambes à la condition qu'elles soient à vélo ou à cheval. Rendue caduc par la constitution de 1946 qui garantit à la femme "dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme", le texte était pourtant toujours en vigueur".
Très vite plusieurs voix s'étaient fait entendre pour lutter contre cette injustice. Rosa Bonheur, l'artiste, peintre animalier du XIXe siècle éprise de liberté présente en 1893 son œuvre Rosa Bonheur dans son atelier. Peint avec l'artiste George Achille-Fould, ce tableau conservé au musée des beaux-arts de Bordeaux la représente en pantalon, une première pour une femme.
Yves Contassot élu EELV et conseiller de Paris explique, en 2010, les subtilités de ce texte. "Cette ordonnance est totalement illégale, anticonstitutionnelle [...] néanmoins à chaque fois il y a eu un refus d'abrogation en prétextant que ça allait donner du travail et qu'il fallait faire des recherches dans les archives ".