Pour ou contre donner ses organes après sa mort ? Une question simple mais dont la réponse semble difficile pour de nombreux Français. Seuls 93 000 ont tranché en s'inscrivant sur le "Registre national du refus" ; pour les autres, le cas échéant, ce sera à leur famille de décider.
Pour éviter cette situation douloureuse, le député PS Jean Louis Touraine, ancien médecin transplanteur, a déposé un amendement au projet de loi de santé, dont l’examen final a débuté hier après-midi à l’Assemblée nationale. Cet amendement suscite l’opposition des médecins et infirmiers " chargés des prélèvements ". Ils ont fait part de leur désaccord, rapporte La Croix, lors d’une réunion "animée" au ministère de la Santé.
"Il est inconcevable de passer outre le témoignage d’une famille en deuil. Une telle attitude sera vécue par les familles comme une négation de la personnalité et de la mémoire du défunt" affirment les responsables de deux sociétés savantes dans un texte commun.
Il existe un registre national de refus de don d'organe..
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/R18929.xhtml
Est ce que ces gens qui votent les lois se mettent 2 secondes à la place des familles?
D'un autre coté, ce n'est pas la peine de nous noyer sous les lois mémorielles, le devoir de mémoire etc… patin et couffin
Si on ne respecte pas à la base, un défunt et sa famille.
Cela ne parait pas cohérent.
________________
Don d’organes: le temps des prédateurs
Les chiffres sont clairs, mais terribles : aujourd’hui, près de 20.000 personnes, en France, attendent une greffe d’organe (50 % de plus qu’en 2007) tandis que les donneurs potentiels plafonnent péniblement à 3.500 (+6 % sur la même période). Il faut agir.
La loi aussi, est claire 1 : nul prélèvement ne peut être fait sans le consentement du " prélevé ", appelé " donneur ". Pour ratisser large, elle a prévu une procédure négative : si vous ne voulez pas que l’on prélève vos organes après votre mort, vous devez vous inscrire sur le RNR, Registre national des refus. Faute d’inscription, l’équipe médicale interroge obligatoirement vos proches. En fonction de la réponse, on prélève ou pas.
C’est ennuyeux, voyez-vous, car des familles s’obstinent à privilégier l’intégrité physique post mortem du "cher disparu"; l’idée même de laisser charcuter ce corps, que l’on a connu et aimé, les révulse, fût-ce pour la bonne cause. Comment contourner ce refus ?
C’est là qu’interviennent deux députés socialistes, Jean-Louis Touraine, professeur de médecine, et Michèle Delaunay, celle qui affirme qu’il n’y a pas de cimetières chrétiens. Leur idée ressemble à l’œuf de Christophe Colomb: les empêcheurs de prélever en rond sont les familles? Éliminons les familles. Désormais, on taillade de bon cœur, sauf inscription au RNR 2. On ne demande plus l’avis des familles mais, comme on est sympa, on les informe : " Tiens, à propos, j’ai piqué sa rate. " La famille sera ravie d’être mise au courant et tout cela se terminera au bistro du coin. Mise en application : 1er janvier 2016.
Haut-le-cœur devant cette mise à l’écart, destruction supplémentaire de la cellule familiale. Et stupide, de surcroît, car allez au bout du projet, et les gens tairont leurs morts "rélevables".
Qu’aurez-vous gagné? Rien, hormis la raréfaction des organes à donner, résultat contraire à l’objectif. Au passage, il faudra penser à remplacer "donneur" par "proie" et "préleveur" par "prédateur".
La fin justifie-t-elle tous les moyens? C’est la question de fond, l’unique, la seule. Si un cadavre n’est qu’un stock d’organes à recycler, alors fermons les cimetières et ouvrons des déchetteries.
La main sur le cœur, le député promet: "Le prélèvement ne se fera jamais en force si la famille est très revendicatrice. "Qu’en sait-il? Prend-il le pari sur sa propre tête? Que se passerait-il si l’on n’est que "un peu revendicateur"?
Sans même parler de croyance ou de respect dû aux morts depuis le matin du monde, il est salutaire de dénoncer avec force ces coups de hache répétitifs dans notre pacte social.
Je préviens ici les charcuteurs compulsifs: si vous entrez par effraction, à main armée évidemment, dans le corps de ma femme, de ma fille ou de mon frère, j’attaque au pénal.
Code de la Santé publique, art. L.1211-2 ↩
Pour information, à fin 2012, il y avait 87.000 inscrits au RNR ↩
Yannik Chauvin
http://www.pourquoidocteur.fr/Don-d-organes---les-medecins-opposes-au-projet-de-loi-de-sante--10246.htm