Si les zèbres ont des rayures, c'est pour se protéger des mouches
D'après une étude récente, les zèbres étaient moins bien protégés que d'autres animaux contre les morsures de mouches tsé-tsé et autres taons. Grâce au miracle de l'évolution, les rayures noires et blanches sont devenues leur parade.Pour certains, les rayures permettraient aux zèbres de se dissimuler aux yeux des prédateurs.
Le zèbre ne s'est pas laissé pousser des rayures pour mieux se camoufler ou semer la confusion chez ses prédateurs. Non, si le zèbre est rayé, c'est pour protéger son espèce des morsures de la mouche tsé-tsé et autres taons assoiffés de sang, selon une étude publiée mardi.
Ce qu'on imaginait jusque là
La robe rayée de cet animal fascine les scientifiques depuis plus d'un siècle et une multitude d'hypothèses ont été émises. Convaincantes ou non, prouvées expérimentalement ou pas, ces hypothèses concurrentes n'avaient jamais été confrontées de manière systématique dans aucune étude.
Certains, dont l'écrivain Rudyard Kipling, avaient imaginé que les rayures noires et blanches lui permettaient de mieux se fondre dans l'ombre de la savane et de sa végétation.
D'autres estiment toujours qu'elles créent un effet stroboscopique qui gêne les fauves en chasse, brouillant leur appréciation des distances et du nombre de zèbres dans le troupeau.
Les rayures pourraient également jouer un rôle dans la régulation thermique ou les relations sociales au sein du troupeau.
Ce à quoi les rayures servent vraiment
Or, une expérience récente a enfin démontré que les mouches parasites avaient nettement moins tendance à se poser sur des surfaces rayées de noir et de blanc que sur des couleurs unies.
Tim Caro, biologiste à l'Université de Californie, et ses collègues américains ont testé les multiples facteurs auprès de différentes espèces d'équidés, rayées ou pas. Ils ont bien trouvé des associations étroites entre la présence de rayures sur tout le corps et l'activité des taons, ainsi qu'entre les rayures sur le ventre et la présence de mouches tsé-tsé dans leur milieu.
"A l'inverse, rien ne vient étayer de manière convaincante les hypothèses du camouflage, de l'évasion face aux prédateurs, de la régulation thermique ou des interactions sociales", écrivent les chercheurs dans la revue Nature Communications.
Les mouches parasites semblent donc bien être le principal facteur évolutif à l'origine de l'apparition des rayures. Une parade efficace si l'on en croit des observations indirectes: on trouve peu de sang de zèbre dans le tube digestif des mouches tsé-tsé et le taux de prévalence de la "maladie du sommeil" (trypanosomiase africaine) est bien moindre chez le zèbre que chez son cousin, le cheval domestique, sévèrement touché par cette maladie dans de nombreuses régions d'Afrique, relèvent les auteurs.
Ce qui a provoqué cette évolution
"Pourquoi donc les équidés africains seraient-ils si sensibles aux morsures de mouches" au point d'avoir évolué pour s'en prémunir? C'est que leurs poils sont à la fois moins épais et moins longs que ceux des autres ongulés africains, girafes et antilopes par exemple, avance l'étude.
Outre les nombreuses maladies véhiculées par les mouches parasites (grippe équine, peste équine, anémie infectieuse, etc.), le sang sucé par les taons peut atteindre un volume considérable: jusqu'à un demi-litre par jour chez une vache, comme observé aux Etats-Unis.
Note de la rédactrice
Et, si vous n'aimez pas les mouches chez vous, peignez tout en bleu: parait qu'elles détestent cette couleur!