Un(e) adepte folle ou un végan(e) invitée à table vous casse les pieds:
Ce qu’il faut faire
Tout argument doit être percutant, un fanatique peut argumenter sans cesse contre un seul point avec suffisamment d’énergie ou d’enthousiasme pour décourager même l’âme la plus heureuse à Table. Mais si je submerge Rachel de points, elle peut décider d’ignorer la conversation et se murer dans le silence.
Par exemple, si vous parlez des problèmes de l’agriculture biologique, assénez-lui toute la gamme des problèmes : faibles rendements, utilisation des terres, études concluant à l’absence de différence de goût ou d’avantages pour la santé, érosion des sols par le labour, menaces pour la sécurité alimentaire mondiale, pression mise sur les écosystèmes pour la production de pesticides naturels, astuces du marketing de détail, problèmes croissants de fraude et de contrefaçon. Commencez par dire: "J’ai dix problèmes avec les aliments biologiques"; alors elle pourrait bien vous laisser finir une phrase.
Parlez en termes contextuels plutôt que numériques (pas de niveaux de dose, mais des expositions concrètes). Ainsi, quand elle dit que les céréales pour petits-déjeuners sont "bourrées" de pesticides ou que les Cheerios sont "aspergés" de glyphosate, ne lui donnez pas le nombre de parties par milliard, mais dites-lui qu’elle devrait manger 4000 boîtes par jour pour être exposée à un risque insignifiant.
Une personne “naturophile“ est souvent vulnérable et affiche ses vertus dès que l’occasion s’en présente. Montrez-lui d’autres façons d’être une bonne personne qui n’impliquent pas la destruction révolutionnaire de la chaîne alimentaire, l’abandon du mix énergétique ou l’élimination de l’industrie pharmaceutique. L’appeler "zélote sans cœur" ne fera qu’activer son système de défense.
Parlez à l’aide d’exemples plutôt que de faits ou de définitions. "Un ami qui a subi une chimiothérapie il y a dix ans et qui est en bonne santé maintenant", c’est mieux que d’essayer d’expliquer comment la médecine conventionnelle traite le cancer. Posez-lui des questions sur les personnes qu’elle connaît personnellement qui ont "extirpé" leurs tumeurs avec du jus de citron.
Jouez pour le positif, pas pour la victoire. Parlez avec elle -pendant dix minutes- sur les avantages environnementaux de l’agriculture de conservation. A faire en n’essayant pas de marquer des points et en évitant de la faire passer en mode défensif. Vous serez vitre d’accord sur la manière dont les pratiques de culture sans labour enrichissaient la biodiversité, la rétention d’humidité et la santé des sols tout en réduisant l’érosion, les émissions de diesel et les eaux de ruissellement.
Discutez de la façon dont les cultures de couverture complexes réduisent le besoin en engrais de synthèse et sont même capables d’inoculer le sol pour prévenir des menaces potentielles pour les cultures à venir. Elles va être tellement impressionnée par votre "conversion écologique".
Écartez des sujets de la conversation en disant simplement: "Bien, ça va, mais j’ai des faits différents.
Ne vous embêtez pas avec les choses suivantes:
En appeler à des scientifiques ou à des institutions renommées (dans son monde, ils ont tous été "achetés et payés" par l’industrie).
Montrer la différence entre un risque et un danger (pour les naturophiles, tous les dangers sont des risques et il n’est pas possible de faire confiance aux mesures de prévention ou d’atténuation de l’exposition).
Mettre en garde sur les conséquences de ses idées au niveau de la politique mondiale. Elle a été conditionnée à penser que ses intérêts sont plus importants et que ceux qui sont en désaccord sont alarmistes. Elle a été rassurée sur le fait que rien de grave ne vient de la nature.
Arguer qu'elle est illogique ou irrationnelle. Les peurs émotionnelles peuvent résister à un large éventail d’incohérences ou d’hypocrisie. Elle va juste vous percevoir comme prétentieux.
Les injures. Comme tous les fanatiques, elle adore se vautrer dans la boue et vous ne ferez que confirmer son parti pris quant au fait que les scientifiques sont affreux et intolérants.
Essayer de l’éduquer. Elle manque de capacité d’écoute et attend rarement la fin de la phrase avant de balancer des factoïdes, des faits alternatifs, par exemple sur les ingrédients d’un vaccin. Vous ne la convertirez pas et vous ne ferez qu’attrister votre conjoint.
Et surtout, ne vous énervez pas, si elle vous insulte, vous ou votre travail. Une personne vulnérable lutte contre l’insécurité au sein d’une tribu de réseaux sociaux en construisant des murs et en transformant des valeurs en armes. Elle se sent menacée par ce que vous dites et ce que vous faites et ne comprend pas que vous ne compreniez pas à quel point votre monde est terrible.
D’une manière tordue, elle se soucie de vous et veut que vous changiez vos habitudes. Lorsqu’un zélote fait face à une menace (un mal), le respect et la dignité sociale sont secondaires.
Dans la tête d’une zélote
Cela offre -également- une opportunité intéressante d’entrer dans l’esprit d’une fanatique. L’éthique du zélote? comment ces gens machiavéliques se placent à un niveau supérieur et ne ressentent plus le besoin de se conformer aux vertus conventionnelles comme l’honnêteté et le respect.
Les activistes? qui haïssent Monsanto, semblent disposés à plonger dans l’hypocrisie pour gagner leur bataille, acceptant de travailler avec des avocats spécialisés dans le sordide, des scientifiques menteurs, des parasites avides, des lobbyistes manipulateurs et des scientologues. Je n’ai pas encore trouvé le fond qui me permet de savoir jusqu’à quel point un fanatique peut tomber pour lutter contre une menace.
Les réseaux sociaux ont créé une toute nouvelle race de zélotes. Ils ne sont pas simplement motivés par une croyance; ils ne sont pas simplement motivés par une émotion religieuse; ils n’enterrent pas simplement leur vulnérabilité au sein d’une tribu cultuelle dirigée par un gourou ; il y a certainement quelque chose de plus.
Les fanatiques naturophiles cornaqués par les réseaux sociaux sont des ségrégationnistes (d’une manière bien plus vile que ce que l’humanité a connu dans les années 1960). Ce qu'elle veut vraiment, c’est séparer son monde du mien… et ensuite éliminer le mien. Elle a isolé son monde en bloquant tous les flux d’informations contrariants – ces informations n’existent plus. Les faits n’ont jamais compté.
Ecrit grâce à un article lu sur Contrepoints
Pour tout connaître de la cuisine toulousaine, mon autre blog