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Pi de panaque

Une équipe de l'université de Cardiff a établi qui des médias ou des services de presse des universités exagéraient les informations médicales diffusées.

Les liens de cause à effet erronés et les extrapolations de l'animal à l'homme sont les exagérations qui ont le plus de chance d'être reprises par les journalistes.

Les liens de cause à effet erronés et les extrapolations de l'animal à l'homme sont les exagérations qui ont le plus de chance d'être reprises par les journalistes.

Les exagérations dans les informations diffusées sur des recherches médicales proviennent d'abord des communiqués de presse officiels publiés par les universités et sont très rarement le seul fait des médias, selon une étude publiée dans The BMJ.

40 % des communiqués de presse des universités contiennent des conseils excessifs

VULGARISATION. Les informations médicales peuvent avoir un impact important sur les comportements de l'homme de la rue en matière de santé et ne reflètent pas toujours très fidèlement les travaux scientifiques qu'elles sont censées vulgariser.

Forts de ce constat, des scientifiques de l'université de Cardiff (Royaume-Uni) ont cherché à établir qui des médias ou des services de presse des universités exagéraient ou extrapolaient en premier.

ÉTUDE. Ils ont étudié 462 communiqués de presse diffusés par une vingtaine d'universités britanniques en 2011 sur des sujets médicaux ou biomédicaux et les ont comparés à 668 articles de presse parus dans la foulée.

Ils ont découvert que 40 % des communiqués de presse des universités contenaient des conseils excessifs, 33 % des liens de causalité exagérés et que 36 % avaient tendance à extrapoler abusivement à l'homme les résultats de travaux menés sur des animaux.

Les journalistes font très majoritairement preuve de prudence

TRANSMISSION. Lorsque ces exagérations étaient présentes dans les communiqués d'origine, il y avait de très forts risques pour que les articles de presse contiennent ces mêmes exagérations, selon l'étude.

Les liens de cause à effet erronés et les extrapolations de l'animal à l'homme sont les exagérations qui ont le plus de chance d'être reprises par les journalistes.

En revanche, si la communication d'origine à destination des journalistes ne contient aucune exagération, les journalistes font très majoritairement preuve de prudence.

Lorsque les communiqués sont fidèles aux travaux, seulement 17 % des articles de presse contiennent des conseils excessifs, 18 % des liens de cause à effet erronés et 10 % des extrapolations de l'animal à l'homme.

"Notre principale découverte est que l'essentiel des exagérations détectées par notre étude n'apparaît pas ex-nihilo dans les médias mais est déjà présent dans les textes des communiqués de presse diffusés par les chercheurs et leurs instituts de recherche", écrivent Petroc Summers et Chris Chambers.

Une culture grandissante de compétition entre universités

LIMITE. Ceux-ci soulignent toutefois qu'il s'agit seulement d'une étude fondée uniquement sur des observations et qu'il ne faut pas en tirer des conclusions définitives.

Ils mettent en cause "une culture grandissante de compétition entre les universités et d'auto-promotion, qui s'ajoute aux pressions croissantes sur les journalistes pour faire plus en moins de temps".

Dans un commentaire joint à l'étude, Ben Goldacre, chercheur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, estime que les chercheurs devraient être tenus pour responsables des exagérations publiées dans les communiqués de presse officiels diffusés par leur structure de recherche.

 

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