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Je m'en doutais, mais, voici la confirmation

Vive l'égalité française!

 

Allocations familiales des fonctionnaires : ce qu'on nous cache

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François Hollande a écarté pour l'instant l'hypothèse de la modulation des allocations familiales. Véronique Grousset explique pourquoi le gouvernement hésite à mettre en oeuvre cette réforme.

Véronique Grousset est rédacteur en chef du service Société du Figaro Magazine.

Si le gouvernement socialiste paraît nettement moins enthousiaste que ses parlementaires pour instaurer des allocations familiales inversement proportionnelles au revenu, ce n'est pas tant parce qu'il répugne à puiser une fois de plus dans le porte-monnaie des familles de la classe moyenne. C'est surtout parce qu'une telle mesure ferait immanquablement ressurgir le sujet des allocations familiales versées aux fonctionnaires et assimilés: un «supplément familial de traitement», octroyé dès le premier enfant et cumulable avec les allocations familiales «classiques», qui présente la particularité d'être d'autant plus élevé que le dit-traitement est important.

Vous avez bien lu: plus un fonctionnaire gagne, plus il perçoit pour ses enfants. Une part fixe, à laquelle s'ajoutent 3% de son traitement brut s'il a deux enfants, 8% s'il en a trois, et 6% par enfant supplémentaire. Avec des montants certes plafonnés - depuis peu, et surtout dans le souci d'atténuer une anomalie outrageusement flagrante - mais tout de même: on imagine les hurlements syndicaux si un tel système jouait en faveur des cadres du secteur privé, même en tenant compte du fait que ceux-ci cotisent bien davantage que leurs homologues du secteur public!

Le SFT, tout comme la Préfon, sont en réalité deux exemples parfaits de la schizophrénie et de l'hypocrisie du colbertisme à la française, qui prône l'égalité tous azimuts, à la stricte condition que les troupes de l'Etat soient systématiquement plus égales que celles du secteur privé.

De ce point de vue, le SFT fait d'ailleurs immanquablement penser à un autre scandale: la capitalisation des fonds versés par les fonctionnaires à leur caisse de retraite complémentaire, la Préfon, un mécanisme que les syndicats dénoncent comme odieusement attentatoire à notre sacro-saint système par répartition à chaque fois que les compagnies d'assurance tentent de plaider pour son introduction… mais contre lequel ils n'ont jamais rien trouvé à redire depuis plus de cinquante ans qu'il profite aux fonctionnaires.

Le SFT, tout comme la Préfon, sont en réalité deux exemples parfaits de la schizophrénie et de l'hypocrisie du colbertisme à la française, qui prône l'égalité tous azimuts, à la stricte condition que les troupes de l'Etat soient systématiquement plus égales que celles du secteur privé.

Mais encore faut-il que cela ne se voit pas trop ; ce qui ne serait certainement pas le cas pour le SFT s'il devait y avoir débat autour d'une éventuelle dégressivité des allocations familiales.

 

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