Malinformation, Sédentarisme culturel et Obésité intellectuelle
"La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité". David Bohm, 1977
Médias et Information/ il est temps de tourner la page.
Lisez bon sang!, vous apprendrez à réfléchir et à ne pas continuer à vivre comme des moutons!
Pour les faignants, car l'article est très long….. la conclusion
Quelle est la gravité de la situation?
Je vois partout et tous les jours des formes d’indécence s’étaler, des charlatanismes s’exprimer, des horreurs se banaliser.
Je vois des tas de magazines " sérieux" publier régulièrement une rubrique qui annonce votre avenir selon votre date de naissance. Je connais des ministres condamnés pour propos racistes. Je vis dans un pays qui voue un culte à Napoléon Bonaparte. Je vois les journalistes se montrer révérencieux envers George Bush et Tony Blair. J’entends des gens "cultivés " et "intelligents "prôner des "guerres humanitaires" - et je me demande ce qu’ils penseraient d’un nouveau concept de mon invention, celui de " torture thérapeutique"...
Voir couler plus d’encre sur une femme portant un voile que sur une bombe larguée sur elle au nom de la société succinctement décrite plus haut me donne envie de vomir.
L’absurdité de la situation et la pauvreté de notre perception sont telles que des lois sur les médias récemment adoptées en Amérique latine (toujours une longueur d’avance sur nous) visant à élargir les espaces de liberté, à donner de la substance à la liberté d’expression, sont fréquemment qualifiées ici - y compris par des militants de gauche - de lois " liberticides ". Est-il possible d’être plus " à côté de la plaque " que ça?
Le combat des médias n’est pas un combat annexe/ il est devenu le combat. Certains l’ont bien compris et n’hésitent pas à acheter un journal qui perd des millions d’euros par an. Se pose-t-on assez souvent la question de savoir pourquoi un capitaliste investirait des millions d’euros dans une affaire qui perd de l’argent alors que dans le même temps il n’hésitera pas à fermer une usine qui en gagne, mais pas assez? Par amour de la démocratie et du pluralisme de la presse, peut-être?
L’information est une forme d’éducation, elle forge notre vision du monde. Mais accepterions-nous que nos enfants à l’école soient éduqués par des enseignants sortis d’on ne sait où, formés dans des " écoles de journalisme " privées et indépendantes de toute tutelle, même mineure, indéboulonnables quel que soit leur degré d’incompétence?
Est-il normal d’exiger le non-cumul des mandats d’un élu (qui, après tout, est élu) tout en acceptant sans broncher l’ubiquité des journalistes? Est-il normal de limiter le nombre de réélections d’un élu (qui, après tout, est élu) tout en acceptant sans broncher de voir les mêmes têtes partout sur toutes les chaînes et radios pendant vingt ans et plus? Est-il normal que le premier abruti venu muni d’une carte de presse puisse qualifier Chavez de dictateur dans un journal distribué gratuitement à des dizaines de milliers d’exemplaires ou sur un site Internet pseudo-alternatif?
N’y aurait-il point de nom pour désigner un système où un pouvoir avant tout économique et commercial et non-élu supplanterait celui des représentants du peuple?
Forts du leurre que constitue une certaine facilité sur Internet, nous avons de facto abandonné avec armes et bagages le champ de bataille des médias. Champ à partir duquel l’adversaire nous bombarde en toute... liberté.
Alors, si combat pour le pouvoir il doit y avoir, autant viser le véritable pouvoir. Car ce ne sera qu’à partir de ce moment-là, et de ce moment-là seulement, que nous pourrons dire que nous avons enfin tourné la page.
Viktor Dedaj
"J’aurais pu faire plus court, c’est vrai"
http://www.legrandsoir.info/medias-et-information-il-est-temps-de-tourner-la-page.html