Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Absolument incroyable!

La chute de la goutte la plus lente du monde

Une expérience mise en place en 1944 a permis de filmer ce mois-ci pour la première fois la chute d'une goutte de poix noire, un composé dont la viscosité est telle qu'il semble solide à température ambiante.

Pour la première fois de son histoire, l'homme a contemplé la chute d'une goutte de poix noire, une sorte de goudron dont la viscosité est si grande qu'on peut la briser au marteau. L'affaire peut paraître anodine mais cela faisait 86 ans que les scientifiques attendaient cet événement extraordinaire.

On est alors en 1927 et Thomas Parnell, le premier professeur de physique de l'université du Queensland, en Australie, fait chauffer de la poix noire pour en remplir un entonnoir en verre dont il a scellé le goulot. Après avoir attendu trois ans, afin d'être sûr que le matériau soit bien refroidi et à l'équilibre, il brise le sceau et attend.

Comme attendu, la poix commence à s'écouler, lentement. Très lentement. Il faudra huit ans pour qu'une première goutte se forme et tombe dans le bécher placé sous l'entonnoir. Malheureusement personne n'est là au moment fatidique. Il n'y aura pas plus de témoin pour assister à la chute des six gouttes suivantes qui mettent chacune entre 7 et 9 ans à se former. À la fin des années 1980, la climatisation est installée dans l'université. Comme la viscosité de la poix dépend directement de la température, il faudra attendre 12 ans pour voir la goutte suivante, la 8e, se former. Manque de chance, la caméra installée pour filmer l'instant crucial tombe en panne et rate le coche en novembre 2000.

Deux millions de fois plus visqueux que le miel

C'est une expérience similaire lancée en 1944 au Trinity College de Dublin, probablement sous l'impulsion du Prix Nobel Ernest Walton, qui est aujourd'hui sous les projecteurs. L'origine exacte du dispositif reste mystérieuse. Le site de la revue Nature  raconte qu'il avait été oublié jusque récemment dans un coin de laboratoire où il prenait la poussière. Voyant récemment qu'une belle goutte s'était formée, les physiciens de l'université décident de braquer une webcam dessus en avril dernier. Le 11 juillet 2013, le miracle tant espéré se produit: la goutte tombe sous l'œil de la caméra. L'instant est immortalisé dans une vidéo historique.

Les scientifiques ont calculé que la viscosité de leur échantillon était environ 20 milliards de fois plus importante que celle de l'eau. Ou deux millions de fois celle du miel. Il reste néanmoins cinq fois plus «liquide» que celui de leurs confrères australiens.

Ces derniers attendent la chute de leur 10e goutte avant la fin de l'année. On peut en effet constater sur le site de leur université, qui diffuse l'expérience en direct, qu'une goutte bien formée est sur le point de se détacher. Ils ne seront pas les premiers à observer ce phénomène, mais ils pourront se consoler avec le titre d'expérience scientifique en cours la plus longue de l'Histoire que le Guiness des records leur a décerné.

 

Voir tomber la goutte sur cette page

http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/07/22/01008-20130722ARTFIG00313-la-chute-de-la-goutte-la-plus-lente-du-monde.php?m_i=fSgfLrcQUpxuDMeAyiJQusyVf%2BFvOwtjCF2ejdtcZ0lW4pSfO

 

 

Les commentaires sont fermés.