Rôle du chien dans l'épidémiologie de la grippe
Historiquement, rappellent les auteurs de cet article paru dans le Veterinary Record du
24 janvier 2014, le Chien n'a pas été considéré comme sensible aux virus de la grippe.
Cependant, des infections par un H3N8 d'origine équine ont été signalées dans cette espèce aux USA après 2004, et au Royaume-Uni, rétrospectivement, en 2002.
Le H5N1 a également été isolé chez le Chien en Thaïlande en 2004, alors que le H3N2 d'origine aviaire a été signalé en Corée en 2007. Ces observations suggèrent que le Chien puisse jouer un rôle dans la transmission interspécifique de la grippe A.
De plus, pour le H1N1, on a pu suspecter un passage de l'Homme au Chien. Les auteurs ont conduit une étude sérologique chez 366 chiens, au Japon, les animaux ont été prélevés entre janvier 2009 et février 2010.
Un test de neutralisation a été effectué concernant une ancienne souche de H1N1 A/Kawasaki/UTK4/09), de H3N2 (A/Kawasaki/UTK20/08), du virus A(H1N1) pdm09, et du virus grippal B (B/Tokyo/UT-E2/08). Quatorze échantillons (3,8 %) étaient positifs pour le A(H1N1) pdm09, 2,2 % pour le H3N2 (avec apparemment une transmission de l'Homme au Chien), 1,6 % étaient positifs au virus de type B.
Tous étaient négatifs pour le H5N1. Aucun animal n'avait présenté de syndrome respiratoire aigu, les taux d'anticorps étaient faibles, ce qui suggère que les infections avaient été asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Le Chien peut dès lors être selon les auteurs un vecteur de grippe et doit donc être surveillé à l'instar des animaux d'autres espèces, comme les volailles ou les porcs, pour répondre au concept "One Health".