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1 français décédé sans avoir mis les pieds en Allemagne

Bactérie tueuse : Le concombre hors de cause, d'où vient la contamination?

La souche de la bactérie tueuse a été enfin identifiée jeudi et le concombre espagnol « innocenté ». L’Allemagne recherche toujours le vecteur de la contamination.

Pour l’instant, la source de la contamination n’a pas été formellement identifiée MaxPPP

On en sait enfin un peu plus sur la bactérie qui sème la panique et la zizanie dans toute l’Europe. Il s’agit d’un type très rare de la bactérie Escherichia coli entérohémorragique (Eceh), composé de deux germes distincts. C’est la première fois que cette souche quasi inconnue (E. coli O104) provoque une épidémie, dont on ignore toujours l’origine. Sous sa forme non pathogène, la bactérie E. coli est présente dans le système digestif des êtres humains, sans poser le moindre problème. Mais la souche Eceh provoque des hémorragies du système digestif en produisant une toxine qui détruit les parois des vaisseaux sanguins. Dans les cas les plus graves, elle entraîne aussi des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU).

Quelle est la source de l’épidémie ?

Pour l’instant, la source de la contamination n’a pas été formellement identifiée. Dans un premier temps, les autorités allemandes ont incriminé les concombres espagnols, avant de les mettre définitivement hors de cause. Les investigations se poursuivent. L’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BFR) a mis au point un nouveau test, en coopération avec des chercheurs français de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), afin de détecter la bactérie dans les aliments. Il multiplie les prélèvements dans les restaurants, les marchés et les magasins. Le port de Hambourg reste l’épicentre de la contamination. « Il semble désormais de plus en plus probable que cette bactérie vienne d’Allemagne du Nord », indique Jean-Pierre Flandrois, professeur de bactériologie au CHU de Lyon.

Quels sont les aliments sur la sellette ?

Les bactéries Eceh vivent dans le système digestif des bovins et des ovins. L’homme est donc principalement contaminé en consommant des aliments souillés par les matières fécales. Les aliments à risques sont la viande crue ou insuffisamment cuite comme le steack haché, les produits laitiers non pasteurisés comme le fromage ou le lait cru et les végétaux consommés crus comme la salade et les légumes. La transmission à l’homme peut aussi se faire par contact direct avec des animaux ou avec une personne porteuse de matières fécales, ou par ingestion d’eau contaminée.

Comment la chaîne alimentaire a-t-elle été infectée ?

Pour les aliments d’origine animale, la contamination fécale peut intervenir au stade de la préparation des carcasses à l’abattoir ou lors de la traite, lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées. Les végétaux peuvent être souillés directement par du fumier organique utilisé comme engrais par les producteurs bio ou indirectement par une eau d’irrigation contaminée (comme une eau usée recyclée). L’infection a enfin pu se produire à un autre stade du circuit agroalimentaire (récolte, stockage, transport…), lors d’un lavage inapproprié ou d’une manipulation humaine.

Pourquoi cette épidémie est-elle « extraordinaire » ?

Plus de 85 % des victimes sont des adultes, dont une majorité de femmes (67 %), alors que les autres épidémies impliquant des bactéries E. coli touchaient surtout les jeunes enfants et les personnes âgées. Elles étaient également plus courtes, avec un nombre de cas plus faibles. Sans parler du nombre inquiétant de cas mortels, qui laissent supposer une contamination bactérienne massive. « On est sans doute dans le cas d’une contamination croisée : les microbes se sont propagés des aliments crus aux aliments prêts à être consommés, estime Jean-Pierre Flandrois. Par exemple, de la viande peut être contaminée lors d’un contact avec un légume souillé sur un plan de travail, et ainsi de suite. Ces foyers de contamination secondaires pourraient s’étendre, ce qui expliquerait l’ampleur de l’épidémie. »

http://www.francesoir.fr/actualite/sante/si-c-est-pas-concombre-c-est-quoi-alors-107024.html

En France, doit-on modifier son alimentation ?

Au stade actuel, la totalité des personnes contaminées résident en Allemagne ou y ont séjourné. Les aliments que l’on consomme en France ne seraient donc pas infectés, à moins d’avoir été exportés. Mais les autorités sanitaires restent sur le qui-vive. Jeudi, un homme est décédé après avoir mangé un sandwich contenant de la salade et des tomates dans une brasserie de Saint-Dié, dans les Vosges, sans que l’autopsie puisse déterminer l’origine de la mort. « Pour le moment, nous n’avons aucune raison de croire qu’il s’agit de la bactérie tueuse qui sévit en Allemagne, mais nous ne sommes pas en mesure de l’exclure non plus », a souligné le substitut du procureur d’Epinal, Jean Richert.

Faut-il prendre des mesures d’hygiène ?

Oui, par principe de précaution. Seule une cuisson à cœur des steaks hachés permet de prévenir les conséquences d’une contamination par Escherichia coli, la bactérie étant détruite par une température de 65 °C. Il faut aussi soigneusement se laver les mains avant de préparer les repas, avant de passer à table et après avoir été aux toilettes, nettoyer soigneusement les fruits et légumes et les ustensiles ayant servi à les éplucher, ainsi que les plats et les surfaces ayant été en contact avec les aliments. Pour éviter les contaminations croisées, les aliments stockés dans le réfrigérateur doivent être protégés par un couvercle et soigneusement séparés les uns des autres. Enfin, le lait cru doit être porté à ébullition avant d’être consommé.

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