J'habite dans une petite commune de la périphérie du Grand Toulouse. Comme la municipalité de gauche en place me semble trop tournée à venir en aide aux gens qui votent comme elle et laisse de côté ceux qui ont le malheur de ne pas se prosterner à ses pied, j'ai sollicité une place de conseiller municipal dans une liste d'opposition à cette mairie qui était en train de se créer.
L'ancien maire, ayant fait 3 mandats, s'est dit que pour revenir à la mairie, il n'y parviendrait qu'en faisant une liste composée de gens d'horizons différents… Il voulait donc une liste d'opposition (soi-disant a-politique). Composée de personnalités diverses et d'anciens co-listiers -toujours de tendance rose- de l'équipe éliminée en 2007 et de nouveaux ou nouvelles personnalités locales.
Au cours d'une réunion préparatoire qui a eu lieu en mars 2013, j'ai été invitée à parler de moi et de faire une sorte de profession de foi pour être “sélectionnée“…. Je n'ai pas “vu“ que je serais choisie mais j'ai quand même fait ma profession de foi. Vu les turpitudes de la municipalité actuelle, je me disais qu'il devait y avoir une demande pléthorique et qu'il n'y aurait que l'embarras du choix…
J'ai dis: “en fait, je n'ai aucune expérience à proprement parler d'affaires communales, sauf le fait que je suis à la commission d'accessibilité des personnes handicapées; je suis cependant travailleur indépendant depuis 31 ans et je travaille en cumul emploi-retraite. Puis, comme cela, tout de go: comme j'ai un QI de 130, je pense m'adapter très rapidement et être opérationnelle très vite dans l'équipe municipale…."
Je pensais que c'était un plus….
L'adjoint de l'ancien maire de la mandature précédente à compris tout de suite que j'allais lui mettre des bâtons dans les roues, voire, de lui piquer sa place! Il a réussi à écarter ma candidature en trouvant que j'étais trop “vieille“ et que le candidat-maire voulait une liste pratiquement composée de gens jeunes. (Ils sont tous pour le “sang neuf“ qu'ils disent….) mais, il est difficile de trouver, des jeunes… quand on cherche un emploi, un conjoint, une carrière, des remboursements de crédits….
Et devinez quoi? plus de la moitié de la liste est composée de gens qui ont plus de 50 ans. L'impétrant maire en a 60, l'adjoint à juste 4 mois de différence.
De son côté le fils de l'impétrant est adhérent au même parti que moi; il figure sur la liste fait le porte à porte habituel et sonne chez moi sans savoir qui je suis… “je ne vais pas voter pour des gens qui ont la goujaterie de me traiter de vieille alors qu'ils ont pratiquement mon âge“ lui ais-je indiqué.
Le jeune me dit: mais, ce n'est pas possible, mon père a cherché vainement une femme de notre parti (son père erre de centre en autres centres et ne sait plus trop chez qui il est). Je lui indique que j'avais déjà proposé ma candidature en juillet 2012 quand son père était passé me voir et c'était bien noté et entériné.
Sur l'insistance du fils, le père m'appelle au téléphone et fait l'idiot: “mais, j'étais comme vous le savez en poste à Pointe-à-Pitre et je n'ai pris ma retraite qu'en juillet: quand je suis revenu, la liste était faite, je n'ai pas vu votre nom et j'ai pensé que vous ne vouliez plus figurer…." mais, ne vous en faites pas, si vraiment vous voulez vous impliquer, on vous proposera dans des commissions si nous gagnons bien sûr…." il quémandait une voyance pour savoir s'il allait être élu…. “faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages“…. j'ai fais comme si ne n'avais pas deviné sa sollicitation masquée. En 2007, je lui avait prédit qu'ils ne seraient que 7 élus de sa liste dans le conseil municipal… il n'a pas voulu me croire… mais, j'ai eu raison et donc, s'en souvenant, il devenait gentil comme un toutou… c'est incroyable le nombre de gens qui se moquent de mes compétences quand ils n'en ont pas l'utilité et qui soudain, veulent savoir! Cet ancien maire a une réputation de dictateur: il est toujours en train de crier, de houspiller tout le monde et même les conseillers.
La maire actuelle fut son adjointe durant les premiers mandats et c'est l'autoritarisme du maire qui lui a fait monter une liste adverse. Une directrice d'école, ça donne des ordres, ça n'en reçoit pas… sinon, elle se plaint à son syndicat. Rose, toujours. La région est Rose: la gauche cassoulet qu'on l'appelle. Le président du conseil général, Rose, est venue la soutenir, samedi dernier, au squelettique marché du village. Cela a dû fortement impressionner les mémés rouges du coin. Dans ce village, une multitude de réfugiés politiques espagnols, dont la maire.
Dans la même réunion préparatoire, des jeunes avaient été convaincus de venir discuter, voir comment cela se passait. On espérait en convaincre… l'ancien adjoint faisait la réclame à une dizaine de jeunes. Voila, je me présente: je m'appelle Untel, je suis retraité de la Sénécéfé et je suis socialiste…. j'étais dans l'équipe de Mr Tartempion qui veut récupérer la mairie et nous avons besoin de certains d'entre-vous pour rajeunir le futur conseil municipal…
Oulà me suis-je dis instantanément!
Et, là, un jeune a exposé la question que je me posais; il a dit: mais… vous ne montez pas une liste sans étiquette? et le ponctionnaire en retraite d'acquiécer sans se rendre compte de sa bêtise: mais oui, bien sûr!
Mon QI de 130, à côté de ça!! ?
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Surdoués pour la vie: Vivre sa différence d'intelligence n'est pas toujours facile
Nombre d'individus développent de forts potentiels d'intelligence sans le savoir. Dans la vie quotidienne, ils doivent gérer leur complexité. Pas toujours simple.
Le 12 octobre est choisi pour Intelligence Day par les membres de Mensa, une association très sélecte créée à Oxford en 1946. Elle compte aujourd'hui près de 110.000 membres à travers le monde et un peu plus d'un millier en France. Pour en être membre, une seule condition: avoir un QI au-dessus de 130, c'est-à-dire faire partie des 2 % de la population considérés comme les plus intelligents. Au cours de ces réunions interviennent des psychologues, des scientifiques, des parents ayant des enfants surdoués, des adultes à haut potentiel intellectuel qui viennent raconter leurs expériences.
Les Français savent, depuis 1992, grâce à l'émission de télévision de Jean-Marie Cavada "La Marche du siècle", que des enfants surdoués peuvent rencontrer des difficultés dans un cadre de formation classique. Mais ils savent moins que la surdouance perdure et peut aussi compliquer la vie des adultes jusqu'à être vécue comme un véritable handicap. "La surdouance ne disparaît pas avec l'âge, explique la psychologue Monique de Kermadec auteur du livre de référence L'Adulte surdoué, paru en 2011 (Albin Michel). Elle a même tendance à s'accroître. L'hypersensibilité et la réactivité émotionnelle, ce souci de perfectionnisme qui peut hanter les personnes à haut potentiel intellectuel également."
Alors que, en France, la question a été assez peu étudiée, les Anglo-Saxons s'intéressent depuis de nombreuses années à ces adultes à fort potentiel intellectuel. Des groupes ont notamment été suivis sur des décennies grâce à une étude entreprise par Lewis Terman dans les années 20. Il a repéré 1444 enfants et ne les a pas lâchés. Surnommé les "Termites", ces individus développant un QI supérieur à 140 ont été étudiés même après la disparition de Terman en 1956.
La question qui se pose est bien sûr de savoir si tous ont vécu heureux, fait des carrières exceptionnelles… Ça n'est pas le cas. Seul l'écrivain Ray Bradbury est sorti du lot. D'autres ont eu des parcours assez chaotiques (études ratées, échec à l'université…). Ce travail scientifique a révélé quelques points essentiels. Les "Termites" ayant mieux réussi que les autres sont souvent issus d'un milieu plus évolué culturellement. "Il ne faut pas en conclure hâtivement qu'il n'y a des surdoués que dans les classes favorisées, nuance Monique de Kermadec, mais plutôt que, plus un individu est coupé d'un environnement qui lui ressemble, plus il va développer un mal-être et une difficulté à vivre sa différence d'intelligence." C'est vrai à l'université, mais aussi dans l'entreprise et encore plus dans une société comme la France où le principe d'égalité et le formatage des cursus d'excellence pèsent lourdement sur ses brillants éléments rentrant difficilement dans les moules.
L'histoire est pleine de ces personnes à fort potentiel qui, une fois qu'ils ont trouvé leur voie, racontent les difficultés qu'ils ont traversées. La pianiste Hélène Grimaud a décrit à quel point elle a dû travailler pour imposer sa différence. Son génie, bien que révélé dans le domaine de la musique - elle a été reçue première à l'unanimité à l'âge de 13 ans au conservatoire de Paris -, n'a pas totalement canalisé ses difficultés sociales. Elle passe de longs moments loin du monde avec ses amis les loups. "Ce sont eux qui m'ont socialisée, dit-elle. Ils m'ont appris à vivre dans le moment, ce que je n'arrivais pas à faire avec les hommes." L'actrice Jodie Foster, surdouée reconnue, a aussi témoigné à travers sa fiction, Le Petit Homme, de la difficulté de s'intégrer. Jacques Attali, sorti major de Polytechnique avec des résultats impressionnants, ne cache pas non plus que son potentiel, révélé au lycée, l'a singularisé aux yeux des autres. Quand on lui demande s'il se reconnaît des dons particuliers, il a, comme beaucoup de personnes à haut potentiel, tendance à les minimiser. L'homme est capable de diriger un orchestre à ses heures perdues et dit tourner les pages de la partition dans sa tête… Avant d'ajouter, comme pour se dédouaner, qu'il n'a pas l'oreille absolue et qu'il n'a donc rien d'un génie.
Un projet mondial pour comprendre le cerveau
Assumer leur différence, c'est la grande difficulté de ces personnes à haut potentiel intellectuel. La science parvient aujourd'hui à analyser quelques paramètres de cette hyperintelligence sans pour autant pouvoir tout expliquer. "Du point de vue génétique, il est impossible aujourd'hui de savoir si la "sur-douance" se transmet, affirme le docteur Bernard Sablonnière. En revanche, des études réalisées grâce au développement des IRM (imageries par résonance magnétique) ont permis de localiser des activations particulières du cerveau. Richard Haier, de l'université Irvine, en Californie, a identifié un réseau de connexions bien individualisées chez ceux qui obtiennent de très bons résultats aux tests d'intelligence. C'est dans la rapidité et l'efficacité des connexions entre les neurones que semble se nicher la performance intellectuelle de certains individus."
Un projet mondial appelé Connectome Humain, qui vise à regrouper les résultats de 35 centres d'imagerie à travers le monde, a débouché sur des informations très intéressantes allant dans ce sens. Elles ont révélé que, si les mêmes régions du cerveau se mettent à fonctionner chez tous les individus quand il s'agit de réfléchir, la vitesse de l'échange des informations entre les différentes parties du cerveau diffère suivant l'âge mais aussi l'étendue des connaissances, l'état émotionnel ou la capacité de concentration.
Chez certaines personnes l'intelligence se révèle une véritable pathologie, comme l'écrivain et poète Daniel Tammet, qui souffre du syndrome d'Asperger et développe des capacités de synesthésie permettant, par association, de développer des capacités hors du commun. Daniel Tammet parle 12 langues et a appris l'islandais en une semaine. Il a une fascination toute particulière pour les chiffres. Ils lui ont permis de se sociabiliser, affirme-t-il. Dans son ouvrage autobiographique Je suis né un jour bleu, il résume sa philosophie de vie: "L'important n'est pas de vivre comme les autres, mais parmi les autres." Une pensée que reprend la psychologue Monique de Kermadec: "Ces personnes ont une véritable quête de sens et il est essentiel qu'elles arrivent à trouver leur chemin. Elles peuvent vraiment enrichir le monde si on leur donne toute leur place et si on accepte leur différence."
Les stars du QI
Tous les surdoués ne finissent pas capitaine d'industrie, star d'Hollywood ou prix Nobel. Mais beaucoup de personnes célèbres affichent des QI supérieurs à la moyenne. Il y a un demi-siècle, la psychologue Catherine Cox a eu la bonne idée de travailler sur les écrits, les biographies et les correspondances des grands hommes pour savoir si, oui ou non, ils disposaient de QI hors norme. Il en ressort que Goethe ou Leibniz franchissent allégrement les 180 de QI, que le mathématicien Laplace et Voltaire rivalisent d'intelligence (QI: 168) et qu'Albert Einstein, symbole contemporain du génie hors norme, arrivait à un QI de 162, assez loin derrière l'intelligence brute de Blaise Pascal, mesurée à 173. Tous sont bien au-dessus de la norme d'intelligence moyenne, qui tourne autour de 100.
Chez nos contemporains, certains surdoués annoncent leur intelligence sans complexe voire en militant. Ils sont en général américains. En tête, les actrices d'Hollywood tenant à rappeler que leur travail ne se limite pas à une fonction purement décorative. Sharon Stone, Nicole Kidman, Jodie Foster assument la plasticité de leur cerveau comme du reste. Madonna aussi, qui aurait un QI de 140. Plus attendu, on retrouve outre-Atlantique deux figures de la réussite high-tech, Bill Gates et Steve Jobs, des politiques, Bill Clinton et sa femme Hillary en tête, ou encore des écrivains, telle Joyce Carol Oates, membre de l'association de surdoués Mensa.
En France, les célébrités surdouées se font plus discrètes dans ce souci très hexagonal de ne surtout pas se distinguer pour éviter les coups. Mais, si elles font rarement des tests, ces personnalités se font repérer en racontant leur passé d'enfant précoce, comme l'excentrique Amélie Nothomb, la mystérieuse Hélène Grimaud ou le touche-à-tout Jacques Attali . Certains, comme beaucoup de surdoués adultes, s'ignorent.
Ce fut longtemps le cas de l'acteur Smaïn jusqu'à ce que son intelligence soit révélée dans un divertissement télévisuel testant les capacités cognitives des invités. "J'ai été le premier surpris, même si j'ai toujours eu l'impression d'aller très vite dans ma compréhension des choses, confie-t-il. Je n'ai jamais été très brillant en maths mais j'ai comme une sorte d'instinct qui me permet d'analyser rapidement une situation dans sa globalité." Sa vie a-t-elle changé depuis? "Non, répond le comique. Je sais garder la bonne distance avec ce genre de choses mais sur le moment j'ai été extrêmement fier pour ma fille."