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La maladie attrapée avec des légumes contaminés...

La shigellose

La shigellose, ou dysenterie bacillaire, sévit surtout dans les régions tropicales, notamment dans les pays en développement, où elle est endémique toute l'année, avec des poussées épidémiques à certaines saisons ou lors de désastres humanitaires (guerres, camps de réfugiés). La shigellose n'est pas la plus fréquente des maladies diarrhéiques mais, dans sa forme typique dysentérique, est sans aucun doute la plus sévère : chaque année, elle tue plusieurs centaines de milliers d'individus dans le monde, pour l'essentiel des enfants de moins de 5 ans, et est dans la population pédiatrique une toute première cause de malnutrition et de retard de développement staturo-pondéral.

Les espèces les plus fréquentes dans les pays en voie de développement, et responsables des symptômes les plus sévères, sont Shigella flexneri, causant la forme endémique de la maladie et Shigella dysenteriae sérotype I qui cause des épidémies brutales. Une autre espèce, Shigella sonnei, est prévalente dans les pays émergents et industrialisés.

Transmission

La shigellose est par excellence une maladie de l’insuffisance d’hygiène. Les shigelles sont transmises par voie féco-orale. Elles sont extrêmement infectieuses puisque 10 à 100 bacilles suffisent à provoquer la maladie. L’homme est le seul réservoir et peut éliminer ces bactéries dans ses selles pendant des semaines après un épisode dysentérique. Le plus souvent, la transmission est directe, du malade à son entourage. L’eau et les aliments souillés par des déjections contenant Shigella peuvent également transmettre la maladie ainsi que les mouches. Du fait de ses conditions de survenue, la maladie touche donc essentiellement les enfants vivant dans les régions pauvres et surpeuplées de la planète où les infrastructures sanitaires et l’hygiène individuelle sont insuffisantes. Elle peut cependant aussi toucher les militaires en opération dans ces régions, les personnels humanitaires et les touristes. Dans les pays industrialisés, de petites épidémies à S. sonnei peuvent survenir dans des collectivités de jeunes enfants ou à l’occasion de contaminations accidentelles d’un système d’adduction d’eau par un égoût.

Pathogénie

Le processus pathologique est très rapide. Les shigelles envahissent les cellules épithéliales intestinales puis le tissu constituant la muqueuse recto-colique. Ce processus aboutit à une intense inflammation avec sévère destruction tissulaire.

Symptômes

La forme dysentérique aiguë typique de l’adulte débute brusquement, après une incubation brève. Elle se caractérise par des douleurs abdominales, souvent accompagnées de vomissements, d’épreintes et de l’émission permanente de selles innombrables (jusqu’à 100 par 24h), glairo-sanglantes et purulentes, voire parfois franchement hémorragiques. La fièvre est élevée, avec altération de l’état général. Le malade guérit le plus souvent spontanément en quelques jours et plus rapidement après administration d’antibiotiques. Des complications peuvent cependant émailler l’évolution de la maladie, surtout chez le nourrisson et le jeune enfant; elles en causent les formes graves qui peuvent aboutir à la mort du patient et sont de plusieurs ordres : les complications aiguës dominées par l’hypoglycémie ; par des bactériémies ou des septicémies à point de départ intestinal pouvant se compliquer de choc septique ; par la déshydratation due à la fièvre et à l’abondance des pertes hydroélectrolytiques de la diarrhée, menant au collapsus et à l’insuffisance rénale aiguë ; par le syndrome hémolytique et urémique, une insuffisance rénale aiguë de cause complexe, le plus souvent mortelle en l’absence de possibilités rapides de réanimation ; par le mégacolon toxique, une occlusion intestinale pouvant se compliquer de perforation avec péritonite. Les complications chroniques sont dominées par un état prolongé de malnutrition avec retard staturo-pondéral sévère chez les jeunes enfants ; la cause n’en est pas encore claire, mais la shigellose a récemment été reconnue comme l’une des premières causes de malnutrition dans les pays en voie de développement.

 

 Traitement et prophylaxie

A la différence des autres maladies diarrhéiques, la shigellose ne peut être traitée par la seule réhydratation. En effet, la bactérie envahit la muqueuse du colon et provoque une réaction inflammatoire qui conduit à la destruction des tissus infectés voire à des complications à distance. Les antibiotiques permettent généralement une guérison rapide et sans séquelles. Cependant, le traitement est compliqué par l’émergence de souches multirésistantes, particulièrement de S. flexneri et S. dysenteriae 1. Ces espèces/sérotypes apparaissent fréquemment résistants à tous les antibiotiques dits de première ligne (Ampicilline, Tétracycline, Sulfaméthoxazole-Triméthoprine, Chloramphenicol, Acide Nalidixique), obligeant à l’usage d’antibiotiques plus rares et bien plus chers (Fluroquinolones et Céphalosporines de 3ème génération). À ce jour, les fluoroquinolones telles que la Ciprofloxacine et la Norfloxacine ont été actives contre Shigella, mais des flambées dues à des souches de S. dysenteriae 1 résistantes à ces antibiotiques ont été observées au Bangladesh, en Asie et en Afrique. Il est tout à fait justifié, compte tenu des connaissances sur les précédentes épidémies, de s’attendre ces prochaines années à de nouvelles épidémies de shigellose dues à la résistance de S. dysenteriae 1 aux fluoroquinolones, en particulier en Asie du Sud et vraisemblablement en Afrique.

Comme pour toutes les maladies diarrhéiques, le traitement prophylactique repose sur l’amélioration des conditions d’hygiène : amélioration de l’apprentissage de l’hygiène individuelle, aménagement de latrines, contrôle des mouches, réglementation de l’utilisation agricole de matières fécales humaines, approvisionnement en eau potable. Ces améliorations sont malheureusement illusoires dans de nombreuses régions du monde, avec l’augmentation rapide des populations, en particulier urbaines. D’où l’importance et l’urgence du développement d’un vaccin.

A l'Institut Pasteur

L’Unité de Pathogénie Microbienne Moléculaire (Unité Inserm 786), dirigée par Philippe Sansonetti, étudie les bases moléculaires et cellulaires de la rupture, de l’invasion et de la destruction inflammatoire de la barrière épithéliale intestinale par Shigella, et conçoit et développe des stratégies vaccinales. La première vise à construire une collection de souches de virulence atténuée qui seraient administrées sous la forme d’un vaccin pentavalent oral, et des essais cliniques de phase II contre S. dysenteriae 1 sont actuellement en cours. Une autre approche vise à développer des vaccins sous-unités basés sur l’utilisation de sucres portés par l’élément majeur de la surface de la bactérie, le lipopolysaccharide, et qui sont la cible des anticorps protecteurs.  Elle est développée dans l’unité Chimie des biomolécules. Des résultats très encourageants ont été obtenus et des essais cliniques devraient pouvoir débuter.

Parallèlement à cette recherche vaccinale, la même unité, avec d’autres laboratoires de l’Institut Pasteur à Paris (Plate-Forme 5 - Production de Protéines recombinantes et d’Anticorps, Unité de Recherche et d’Expertise Epidémiologie des Maladies Emergentes , CNR des Shigelles), des Instituts du Réseau International et le Service de Santé des Armées, développent des outils de diagnostic rapide. L’objectif est la mise au point de bandelettes permettant un diagnostic en seulement 15 min par simple contact avec un prélèvement de selles. Actuellement des bandelettes de diagnostic de S. flexneri 2a (sérotype endémique prévalent) et S. dysenteriae 1 (principal sérotype épidémique) ont été élaborées et de nombreuses autres bandelettes sont en développement pour les principaux germes pathogènes entériques.

Enfin, des études épidémiologiques appliquées à la prise en charge médicale de la maladie et à sa prévention vaccinale sont en cours en Afrique, en liaison avec le Réseau International des Instituts Pasteur.

Par ailleurs, l’Institut Pasteur est chargé de la surveillance des cas de shigellose en France, à travers le Centre national de référence des Escherichia coli et shigelles, dirigé par François-Xavier Weill. Ce CNR a identifié plus de 850 souches de Shigella en 2007.

 

http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/sante/centres-nationaux-de-reference-et-centres-collaborateurs-de-l-oms/cnr-et-ccoms/cnr-des-escherichia-coli-et-shigelles/actualites-rapports

En même temps, ce qui arrive est assez normal: il faut savoir que les Espagnols subissent la même forte sécheresse que nous. Les agriculteurs arrosent avec l'eau des égouts. Des W.C. quoi!

Je suppose qu'ils n'ont pas le temps de l'épurer suffisamment?!! Etant donné la quantité qui leur est nécessaire, la dépollution est sans aucun doute sommaire.

Je vous renouvelle tous mes conseils de lavage et trempage avec du bicarbonate de soude.

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